vendredi 19 février 2016

Enchantement

Ce n'est plus un secret, j'adore les réécritures de contes de fées. Forcément, quand je suis tombée sur celui-ci, je n'ai pas pu résister, d'autant que la couverture est juste magnifique. Challenge Cold Winter aidant, je l'ai donc sorti de ma PAL, mais au final cette lecture ne s'est pas faite sans heurts...

Au cœur de la forêt ukrainienne, le petit Ivan découvre une jeune fille endormie sur un autel. Une présence inquiétante le pousse à s'enfuir. Des années plus tard, Ivan revient sur les lieux. Cette fois, il ose embrasser la belle... et se retrouve précipité mille ans auparavant, dans un monde parallèle où la sorcière Baba Yaga fait peser une terrible menace...

Je termine cette lecture avec un sentiment assez mitigé: j'ai aimé l'histoire, les personnages, pourtant que ça a été long! Ce livre ne fait "que" 580 pages, j'ai pourtant eu l'impression d'en lire au moins le double, avec le sentiment d'avancer à la vitesse d'un escargot neurasthénique... 

Cela a commencé dès les premières pages: je me suis demandée ce que l'auteur pouvait bien avoir à raconter et j'ai failli abandonner direct. La conversion de la famille d'Ivan au judaïsme afin de pouvoir quitter la Russie, les conversations sur les langues anciennes, j'avoue que j'étais un peu larguée.

Puis arrive le déménagement et la visite au cousin Marek et là tout s'est éclairé: Ivan découvre la clairière où repose la Belle au bois dormant, mais effrayé par une présence inquiétante qui rôde sous les feuilles, il s'enfuit. Plusieurs années plus tard, Ivan est devenu un homme, étudiant en langues anciennes et fiancé à la jolie Ruth. Repartant en Russie afin de finaliser les recherches pour son doctorat, il décide de retourner voir Marek... Et là bien sûr il retrouve la jeune fille endormie sur son piédestal, combat et vainc l'ours chargé de la garder et la réveille d'un baiser, avant de se retrouver dans son monde, appelé Taïna, mille ans auparavant...

J'ai adoré suivre les péripéties d'Ivan dans le monde de la princesse Katerina. Il fait un bond de mille ans en arrière et se retrouve dans ce qui peut être considéré comme notre Moyen-Âge. Là-bas, pour être un homme, il faut être fort, savoir manier une épée, et notre Ivan, érudit et fan de course à pied, ne correspond pas tout à fait à l'image de l'homme idéal. Il va donc faire des efforts, mais bien sûr ce ne sera jamais suffisant. Cela donne lieu à des passages plutôt drôles, avec quelques quiproquos bien sentis (notamment sur l'habillement).
Lorsque l'inverse se produit, à savoir quand Katerina se retrouve dans le monde d'Ivan, c'est assez drôle aussi, surtout quand la princesse se rend compte qu'elle a été plutôt injuste envers celui qui est désormais son mari. Il y a cependant plus de gravité dans ce passage-ci, quand en Taïna l'atmosphère était un peu plus légère.

J'ai également adoré tout ce qui a trait aux contes et à la mythologie. Le personnage de Baba Yaga ne m'était pas inconnu, puisque j'ai lu des contes russes étant plus jeune, mais j'avoue par contre que je ne connaissais rien au sujet d'Ours (sorte de Dieu de l'hiver) et ces découvertes ont toutes été intéressantes à leur manière.

Par contre, si comme moi vous vous attendez à une réécriture pure de conte de fées, alors il se peut que vous soyez un chouïa déçu/e. Certes, l'auteur ici nous offre un remaniement de La Belle au bois dormant, mais là où l'histoire s'arrête avec un baiser et le fameux "ils vécurent heureux, etc", ici le baiser qui réveille la princesse est le point de départ de l'histoire. Ivan va certes épouser Katerina, mais il va surtout devoir gagner son amour et son respect.

Ce qui m'a un peu plus chagrinée, ce sont les digressions sur la religion, sur la mère patrie ou sur le langage. Ivan et son père étudient tous les deux les langues mortes et l'évolution depuis cette langue morte jusqu'au langage moderne d'aujourd'hui et j'ai trouvé que cela alourdissait le récit. 
Certes, cela a son utilité, puisque Ivan étudie comment les contes primitifs ont évolué pour devenir les contes de fées que nous connaissons aujourd'hui, mais j'avoue que ces passages m'ont ennuyée. 
En fait, j'ai beaucoup de mal à exprimer mon ressenti à ce sujet, c'est assez compliqué à expliquer si vous n'avez pas lu le livre, j'ai peur de vous spoiler plus qu'autre chose en essayant de vous en expliquer davantage.

Cette lecture aura donc connu des hauts et des bas, j'ai mis beaucoup de temps à la terminer alors même que paradoxalement j'ai bien aimé l'histoire. J'avoue avoir parfois peiné à rouvrir mon livre, autant j'ai dévoré certains passages, autant d'autres fois je n'avais aucune envie de me replonger dedans... C'est clairement dommage qu'il y ait parfois tant de digressions et de longueurs qui viennent alourdir le récit!

 lecture sympa

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6 commentaires:

  1. Je ne suis pas particulièrement intéressé :-/

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    1. Ca peut se comprendre ^^ en plus je n'en dis pas forcément que du bien alors que l'histoire et les personnages sont vraiment bien.
      Je m'aperçois que j'ai eu du mal à retranscrire l'ambivalence de mon ressenti face à ce livre, le gros problème c'est que tout ce qu'il y a de positif dedans se retrouve contrebalancé par des détails négatifs qui mis bout à bout ne donnent plus forcément envie...
      Bref, le mieux est encore que tu te fasses ton propre avis dessus, même si je comprends qu'au premier abord ça ne donne pas envie ;)

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  2. J'adore les réécritures de contes cette histoire est prometteuse mais le côté judaïsme et langues anciennes je ne suis pas trop fan...

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    1. Je t'avoue que je ne suis pas fan non plus, mais les langues anciennes ont ici leur importance puisqu'elles vont servir à Ivan pour se faire comprendre dans le monde de la princesse et aussi pour l'aider à préserver les contes russes tels qu'ils étaient écrits à l'origine...

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