samedi 11 février 2012

Bifteck

Ce roman m'a d'abord attirée par son titre, assez insolite il faut le dire.
Son propos est également assez inhabituel: pendant la guerre, André, fils de boucher à Quimper, est convoité par toutes les clientes malgré un physique un peu ingrat. Il possède en effet un don assez particulier: celui de faire chanter la chair des femmes. 
Leurs maris partis au front, ces dames trompent leur ennui avec André, et se
font faire un enfant illégitime. Au retour de leurs hommes, elle apportent les bébés à leur père, qui décide de les garder et de les élever. Prenant son rôle très au sérieux, il choisit d'emmener sa progéniture au loin quand un des maris, furieux d'avoir été trompé, décide de se venger. Commence alors un voyage en bateau, censé emmener le père et ses rejetons en Amérique...
 
Si l'auteur commence son roman sur une idée originale, voire même surréaliste, il se perd ensuite en cours de route, et c'est bien dommage. Les livres absurdes et farfelus sont suffisamment rares pour être soulignés, mais ce  récit qui s'annonçait comme prometteur finit par tourner en rond.
 
A partir du moment où commence le voyage en bateau, l'histoire perd son sens, et l'on finit par s'y perdre: comme il n'y a aucun repère temporel, difficile de dire s'il s'est écoulé quelques jours ou quelques années. Le père, si protecteur envers ses enfants, vieillit, et passe du modèle à suivre à l'adulte dépassé: les bambins ont grandi, et l'image paternelle s'est ternie.
La fin est également décevante, comme si l'auteur avait hâte d'en finir, mais sans savoir comment. Le clin d’œil à une grande enseigne de restauration rapide n'était, à mon sens, pas nécessaire...
 
Au final, ce qui aurait pu être une petite fable bien sympathique et onirique tourne au récit ennuyeux. J'ai bien failli mettre ce livre de côté, car j'avoue avoir eu de la difficulté à le terminer, et pourtant il n'est pas très long en terme de pages. Comme je n'ai pas vraiment accroché, j'ai l'impression d'être totalement passée à côté de l'histoire...

En bref, si l'idée de départ était très bien trouvée, il est dommage qu'elle ait été mal exploitée...
 
lecture décevante
 
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jeudi 2 février 2012

Le cercle littéraire des amateurs d'épuchures de patates

J'avoue avoir longtemps hésité avant de lire ce livre. J'en avais tellement entendu parler, que je me méfiais: je craignais d'être déçue, de trop attendre de ce roman, les critiques étant généralement très (trop?) élogieuses.
Puis je me suis finalement lancée, et si les premières pages m'ont paru un peu fastidieuses, cela s'est vite dissipé.

Durant la seconde guerre mondiale, Juliet Ashton, jeune écrivain, est célèbre pour ses chroniques. Alors qu'elle cherche le sujet de son nouveau roman, elle reçoit une lettre d'un de ses admirateurs, qui habite la petite île de Guernesey.
Bientôt, les échanges de lettres se multiplient, au fur et à mesure que Juliet s'intéresse à cette petite île, noue des contacts avec ses habitants, et apprend comment ils ont résisté à l'envahisseur allemand et à l'occupation.
Le point final de cette aventure sera bien sûr la visite de Juliet sur l'île, et sa rencontre avec les habitants de Guernesey en chair et en os.

Chaque message montre bien la personnalité des personnages, qu'il soit fantasque, timide, ou étroit d'esprit. Il est cependant très facile de s'y perdre, car ces personnages sont tout de même assez nombreux, et il n'est pas toujours évident de se rappeler qui est qui.

Le style épistolaire, plutôt rare de nos jours, convient parfaitement bien à cette œuvre, en donnant du rythme au récit. Il est juste dommage que les auteurs n'aient pas plus différencié les styles d'écriture des protagonistes. En effet, tous parlent de la même façon, qu'ils soient écrivains, milliardaires, ou garçon de ferme...

Il est également dommage que les livres abordés par ce cercle littéraire soient tous anglo-saxons, quand on sait que Victor Hugo lui-même a séjourné sur cette île. Pour un roman qui souhaite traiter de littérature, c'est plutôt dommage de ne pas y faire allusion une seule fois...
De même, ce cercle littéraire des amateurs de tourte aux épluchures de patates rassemble des gens qui, à l'origine, n'ont que faire de littérature: ce n'est qu'un prétexte pour dissimuler un cochon rôti. La lecture se frayera malgré tout un chemin chez chacun d'eux d'une manière toute personnelle...

Il n'en reste pas moins qu'il s'agit là d'un roman plaisant, aux personnages hauts en couleur (mentions spéciales à Isola et à Dawsey), cependant je ne suis pas sûre qu'il méritait toutes les louanges auxquelles il a eu droit...

lecture agréable

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