Quand j'ai vu ce livre exposé en bonne place dans mon centre culturel, j'ai été attirée par la magnifique couverture. Ajoutez à cela le résumé plus que prometteur, il n'en fallait pas plus pour me convaincre. Hélas, les beaux écrins ne renferment pas toujours les plus belles perles...
Un été, Arno rencontre Sara sur une plage, il a quinze ans, elle en a treize. C'est le coup de foudre immédiat. Des années plus tard, violoncelliste à la Scala, marié à Sara, père de trois enfants, Arno pense avoir atteint le bonheur parfait. Pourtant, quatre jours avant Noël, Sara disparaît, laissant sur la table de la cuisine un billet laconique pour toute explication. Commence alors pour Arno une quête à travers l'Italie à travers le passé de sa femme. Du coup de foudre adolescent au désenchantement de la vie de couple, peut-on jamais vraiment connaître la personne qu'on aime?
J'attendais beaucoup de ce roman. Trop même, sans doute. Résultat? Je ressors déçue de cette lecture. Le résumé et la couverture avaient pourtant tout pour me plaire, seulement voilà, ce résumé m'a vendu quelque chose que je n'ai pas retrouvé dans l'histoire.
Déjà, je me suis perdue dans la chronologie. En voyant les personnages, difficile en effet de les imaginer proches de la cinquantaine tant leur comportement les fait paraître plus jeunes. De plus, il y a de nombreux flashbacks, Arno nous raconte sa rencontre avec Sara, puis leur lune de miel, il revient au présent, puis repart dans le passé... Si encore il prévenait qu'il partage un souvenir, ça pourrait aller, mais là rien, on saute du présent au passé et vice-versa mais sans rien pour nous expliquer. Du coup, j'étais totalement larguée.
De plus, il y a pas mal de personnages secondaires, et là encore j'ai eu beaucoup de mal à m'y retrouver, entre les parents de Sara, ceux d'Arno, leurs enfants, les amis... Je me suis également perdue géographiquement, je ne connais rien à l'Italie du coup difficile de se projeter dans les différents lieux évoqués par Arno. Sachant qu'en plus les personnages ont chacun un endroit qu'ils adorent et où ils vont se réfugier, ça a été une véritable catastrophe.
Sara est le personnage central du livre, et pourtant elle brille singulièrement par son absence. On ne la croise pas une seule fois, elle n'est présente que par la lettre qu'elle laisse à Arno, les évocations faites par ses parents et les souvenirs qu'ont les gens d'elle.
Elle part un beau matin, laissant ses trois enfants derrière elle, enfants qui bizarrement semblent plutôt bien prendre la chose. Sont-ils au courant de quelque chose? Sara leur a-t-elle fait part de ses projets? Nous n'en saurons jamais rien, même si je la soupçonne d'avoir mis sa fille aînée dans la confidence. Il est vrai que ses enfants sont quand même grands, mais pour moi ce n'est pas une excuse, on n'abandonne pas ses enfants quand ils ont six ou treize ans même si on estime qu'ils ont moins besoin de nous!
Vous comprendrez donc que j'ai eu du mal à m'attacher à Sara. En fait, j'ai eu du mal avec quasiment tous les personnages. Avec les parents d'Arno et Sara, qui semblent se désintéresser totalement de la fuite de cette dernière, et avec Arno, qui au début est vraiment énervé (et encore, le mot est faible) face à la disparition de sa femme.
Et c'est là que pour moi le bât blesse: dans le résumé, on nous dit qu'Arno commence une quête à travers l'Italie pour tenter de retrouver Sara. Oui mais non, il faut quand même qu'on arrive aux deux tiers du livre bien tassés avant qu'il commence à se bouger. Alors oui, il pose des questions, se rend compte que Sara a menti sur pas mal de choses, mais moi qui l'imaginait partir sillonner les routes italiennes, bah je me suis fourré le doigt dans l’œil, et jusqu'au coude.
Oui Arno part en quête de la vérité, il interroge des amis de Sara, son ex, oui effectivement il va à Rome, puis revient à Milan, part pour la mer ou la campagne (j'ai oublié les noms, vous m'excuserez ^^'), mais honnêtement je m'attendais à autre chose.
En fait, Accord parfaits est un roman sur le couple, qui se délite au fur et à mesure que le temps passe. Que reste-t-il quand la routine prend peu à peu le dessus? Arno et Sara n'ont pas su se préserver, les petits détails qui agacent finissent par prendre le pas sur ceux qui attendrissent, c'est en fait un roman sur l'usure des sentiments et sur la fin d'un couple.
Arno aime la musique, on a l'impression qu'il ne vit que pour ça: il connaît peu les habitudes de ses enfants et s’aperçoit qu'en fait il ne connaît pas du tout sa femme. Au fur et à mesure qu'Arno découvre la vérité sur Sara, il comprend qu'au final il n'a pas su l'aimer comme il le fallait, qu'il ne lui a pas donné ce qu'elle attendait. Il n'a pas su voir ses blessures, contrairement à d'autres, et il se rend compte que sa rancœur à son égard était injustifiée. Certes, elle a menti, mais Arno n'est pas non plus blanc comme neige.
Finalement, Arno va ressortir grandi de cette épreuve. Quant à Sara, nous ne saurons rien de ses pensées, puisqu'elle reste absente jusqu'au bout, jusqu'à cette fin qui semble remettre les choses dans le bon ordre.
Au final, si on fait exception des aller-retours entre passé et présent totalement brouillons, c'est une lecture agréable pour qui aime disséquer l'intimité d'un couple qui va mal. J'attendais une reconquête d'un amour perdu, de ce côté-là oui j'ai été déçue, et je pense que je ne me serais peut-être pas retournée sur ce livre si j'avais su de quoi il parlait vraiment.
lecture sympa, sans plus