mardi 25 décembre 2012

L'étrange vie de Nobody Owens

Une fois encore, c'est à la blogosphère que je dois cette belle rencontre avec l'univers de Neil Gaiman. Je connaissais déjà Coraline et Stardust pour avoir vu les films, mais j'ignorais complètement que les romans dont ils étaient tirés étaient de lui.
 
Le petit Nobody est encore un bébé lorsque sa famille se fait massacrer par un mystérieux tueur, le Jack. Nobody survit car il réussit à lui échapper en se réfugiant dans le cimetière de la ville. 
Adopté par un couple de fantômes, protégé par son tuteur Silas, Nobody grandit parmi les spectres et les ombres. Pourtant, un jour, il lui faudra rejoindre le monde des vivants et affronter le Jack, bien décidé à en finir avec sa mission avortée...
 
J'ai beaucoup aimé ce livre, qui sans être un coup de cœur m'a fait passer un très bon moment. C'est un conte onirique, très proche de l'univers de Tim Burton (que je verrais bien comme réalisateur s'il devait y avoir une adaptation de ce livre), une histoire d'apprentissage, où un enfant petit à petit s'approche de l'âge d'homme.  

Certes, les chapitres semblent ne pas avoir de lien entre eux, mais chacun narre une aventure différente qui peu à peu guide Nobody sur le chemin de la maturité.
J'ai également apprécié que ce livre ne tombe jamais dans le macabre: il y a toujours une petite touche d'humour, de légèreté, qui contrebalance la gravité de certains passages.
 
Mon véritable coup de cœur dans ce livre, ce sont les illustrations. Je les ai trouvées très jolies, et représentatives des aventures que vivait Nobody. De plus, le graphisme en noir et blanc correspond bien à l'ambiance qui se dégage du récit.
 
Il y a un petit bémol selon moi: j'aurais aimé en savoir plus sur les activités de Silas, et sur les Jacks: qui sont-ils vraiment? De même, j'ai trouvé la fin un peu trop mélancolique: j'aurais aimé quelque chose d'un tout petit peu plus joyeux...

lecture agréable
 
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jeudi 20 décembre 2012

The Luxe, tome 4 - Vénéneuses

Je viens de terminer le dernier tome de la saga The Luxe, intitulé Vénéneuses. Lire le dernier tome d'une saga, c'est toujours un peu triste: il faut dire adieu à des personnages, voir quelle fin leur a été réservée... 
 
Nous retrouvons ici tous les personnages des tomes précédents, avec leurs rêves, leurs désirs inavoués, et chacun va connaître une fin plus ou moins heureuse. 
Nous retrouvons Diana à Cuba, enchaînant les petits emplois, jusqu'au jour où elle retrouve Henry. Penelope, toujours aussi hautaine, réussit à impressionner le prince de Bavière, à tel point qu'elle semble prête à accorder le divorce à Henry. Elizabeth, elle, découvre de lourds secrets concernant son passé avec Will. Quant à Carolina, devenue une richissime héritière, il ne lui manque que l'amour de Leland pour que son bonheur soit total...
 
Chacun aura la fin qu'il mérite, ce qui donne une petite note déprimante à ce livre: il y a très peu de happy end au final, et seule Elizabeth aura droit à sa part de bonheur.
Diana est la seule à avoir vraiment évolué tout au long de cette série, comme en témoignent sa coupe de cheveux très courte, ses choix amoureux (sa fierté d'être la maîtresse d'un homme marié) et sa soif d'indépendance.
L'autre grande évolution de ce livre, c'est celle de la société, et elle est représentée par les sœurs Broad: place désormais aux nouveaux riches, ils sont l'avenir quand les autres familles plus anciennes restent tournées vers le passé.
 
Au final, cette saga a été plutôt agréable, facile et rapide à lire. Les personnages étaient attachants chacun à leur manière, même si pour certains il a fallu attendre ce quatrième tome pour qu'ils se révèlent vraiment... 
 

lecture agréable
 
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Mon avis sur les autres tomes:
Tome 1 - Rebelles
Tome 3 - Tricheuses

mercredi 19 décembre 2012

Percy Jackson, tome 1 - Le voleur de foudre

Je vous propose aujourd'hui un roman jeunesse, qui m'a été conseillé par un très bon ami. Certes, j'ai un peu passé l'âge de lire ce type de livres, pourtant je ne peux pas nier avoir passé un agréable moment. 
 
Percy (de son vrai nom Persée) est ce qu'on pourrait appeler un enfant à problèmes: son père a abandonné sa mère avant sa naissance, il est obligé de supporter un beau-père odieux et uniquement préoccupé par sa Camaro et ses parties de poker.
Souffrant de dyslexie et de troubles de la concentration, s'attirant toujours des ennuis, il se fait régulièrement renvoyer de l'école.
 
La source de ses ennuis? Percy n'est pas un enfant "normal", et il l'apprend le jour où il arrive à la Colonie des Sang-Mêlés: il est en réalité un demi-dieu, né de l'union d'un des Dieux de l'Olympe et d'une mortelle. Pour la première fois, il n'est plus seul: tous à la Colonie sont comme lui.

Bientôt, Percy se voit confier une quête afin d'empêcher que la guerre n'éclate entre les dieux: l'éclair primitif de Zeus a en effet été volé!
Voilà notre héros et ses amis entraînés dans une série d'aventures rocambolesques, entre monstres, dieux en colère, et créatures mythiques (Méduse, Cerbère, les Harpies...).
 
Certes, l'ensemble manque un peu de profondeur. Si vous vous attendez à un livre dans le style des Harry Potter, alors vous risquez d'être déçu(e)... L'écriture et l'intrigue sont parfois un peu simplistes, mais en même temps il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'un ouvrage jeunesse (au sens strict du terme).
 
Cependant, ce roman a au moins le mérite de faire (re)découvrir la mythologie, et le mélange Antiquité/modernité est plutôt plaisant. De plus, l'humour est omniprésent tout au long de l'histoire: les revendications syndicales aux Enfers, Cerbère jouant à la balle...
Au final, je ne me suis pas ennuyée en lisant ce premier tome des aventures de Percy Jackson, et c'est avec plaisir que je le retrouverai dans les tomes suivants.
 
lecture agréable 


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dimanche 2 décembre 2012

Le jeu de l'ombre

J'avoue qu'avant le Top Ten Tuesday consacré aux lectures d'Halloween, je n'avais jamais entendu parler de Sire Cédric (shame on me!). J'ai lu tellement de commentaires positifs à son sujet que ça m'a donné très envie de m'y mettre à mon tour. J'ai donc commencé avec Le jeu de l'ombre, que j'ai choisi un peu par hasard chez mon libraire. Grand bien m'en a pris, puisque ça a été un très gros coup de cœur!

Malko Swann est une rock-star qui vit à deux cent à l'heure, et profite de tout jusqu'à l'excès: alcool, drogue, voitures et jolies filles, rien ne lui résiste. Un soir, pourtant, c'est l'accident: sa voiture fait une embardée sur le pont du Diable, et c'est la chute, trente mètres plus bas. Miracle: Malko s'en sort indemne. Mais tout se paye: le musicien est désormais incapable d'entendre la moindre note de musique. 
De plus, il semblerait que quelqu'un, dans l'ombre, ait décidé de lui faire payer toutes ses débauches passées. Un nouveau jeu macabre commence alors, et Malko va tout tenter pour tenter de découvrir l'identité de celui qui semble bien décidé à briser sa vie...
 
Sexe, drogue, et rock'n'roll: un cocktail explosif pour un livre qui m'a tenue en haleine du début à la fin, et une fois commencé j'ai eu bien du mal à le lâcher! Je voulais absolument lire la suite, que me soit enfin dévoilée l'identité de celui ou celle qui harcèle Malko.
C'est que Sire Cédric a un style prenant et qui se lit très bien. Les personnages sont bien approfondis et ont du caractère, les rebondissements s'enchaînent, on sent que l'auteur maîtrise son sujet. Certaines scènes sont il est vrai assez macabres, mais pour ma part je les ai trouvées cohérentes: elles collent bien à l'atmosphère que Sire Cédric a voulu donner à son livre.
 
Ce roman débute avec deux enquêtes distinctes: d'un côté, l'inspecteur Vauvert, qui est chargé d'une affaire de meurtre: une étudiante en musicologie, disparue depuis trois mois, est retrouvée assassinée; de l'autre, Malko, qui se retrouve avec le cadavre de sa maîtresse sur les bras.
Très vite, on comprend que les deux affaires sont liées. Leur point commun? La rock-star Malko Swann, bien sûr!
A propos de Malko, justement: c'est une sorte de anti-héros, de celui à qui on a envie parfois de coller des gifles, tellement il est imbu de lui-même, enfermé dans sa bulle d'égocentrisme. Mais voilà, s'il n'était pas cette rock-star persuadée que tout lui est dû, il n'y aurait pas d'histoire...

Et quelle histoire! De celles qui vous nouent le ventre, qui vous donnent des sueurs froides, bref qui jouent avec vos nerfs... C'est tout simplement diabolique, et c'est ça qui est bon! Pourtant, quand thriller et paranormal se rencontrent, c'est souvent pour le pire: mais pas cette fois!
Chaque fois que l'on croit avoir trouvé la solution, Sire Cédric nous pointe du doigt un indice qui nous montre que nous nous sommes totalement trompés, et il ne reste plus qu'à tout recommencer! J'en suis même venue à me demander si Malko n'était pas fou, et s'il n'avait pas tout imaginé...

En bref, Sire Cédric nous a concocté un roman palpitant, angoissant, qui monte en puissance jusqu'au final que j'ai personnellement trouvé quelque peu déroutant. Certes, ce n'est pas le genre de dénouement que j'aurais imaginé pour ce livre (car non, je n'aime pas vraiment les fins ouvertes), mais pour une fois ça ne m'a pas dérangée plus que ça.
En tout cas, j'ai passé un excellent moment en compagnie de ce livre, et j'ai hâte de découvrir d'autres œuvres de Sire Cédric!
 

Coup de cœur!
 
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jeudi 15 novembre 2012

La maison en pain d'épices

J'ai aujourd'hui testé mon premier roman suédois avec La maison en pain d'épices de Carin Gerhardsen. Ce titre m'a de suite fait penser au conte de Hansel et Gretel, même s'il ne faut y voir aucun lien.
 
Enfant, Thomas était le souffre-douleur de ses petits camarades de classe. Coups, brimades, violence, rien ne lui a été épargné. Le pire a sans doute été que la maîtresse ne voyait rien, puisque personne n'a jamais été puni. 
Quarante ans plus tard, un homme est retrouvé assassiné, bientôt suivi d'une femme. Leur point commun? Avoir été en classe avec Thomas.
Alors que les meurtres se succèdent, la police se tourne naturellement vers lui: se pourrait-il que l'ancienne victime ait décidé de se venger et de devenir bourreau à son tour? Bien qu'il fasse figure de suspect idéal, Thomas jure qu'il est innocent... Qui croire? Les apparences peuvent-elles être trompeuses?
 
Ce que j'ai apprécié, c'est que le récit soit entrecoupé de morceaux du journal de l'assassin. Il nous y raconte son état d'esprit en voyant ce que sont devenus ses anciens tortionnaires, il y décrit les meurtres, sa manière de procéder... C'est parfois même assez gore! Mais cela donne du rythme au récit, on a l'impression d'assister au jeu du chat et de la souris avec les enquêteurs.
 
Du coup, la question se pose: Thomas est-il vraiment l'assassin? Ce journal est-il le sien? L'a-t-il écrit sous le coup de la folie, dans l'excitation qui suit le meurtre accompli? Car il y a une vraie différence de style entre le journal de l'assassin et les passages où Thomas nous raconte sa vie...
 
Au final, je ressors de ce roman avec un avis mitigé, qui ne concerne pas ma lecture mais plutôt le résumé de quatrième de couverture. Si on en croit ce qui y est dit, Thomas semble soupçonné dès le début de l'enquête, alors qu'il n'en est rien: les inspecteurs ne font le lien avec lui que vers les 2/3 du livre. Du coup, j'ai eu un peu l'impression d'avoir été trompée sur la marchandise...
D'autant qu'avec un peu d'attention, on devine assez rapidement qui est le coupable. Mais cela ne gâche en rien la lecture, car l'auteur nous brosse une peinture assez intéressante de l'esprit tordu du meurtrier, et pour ma part j'ai aimé suivre le déroulement de cette enquête.
 
lecture agréable
 
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dimanche 11 novembre 2012

The Luxe, tome 3 - Tricheuses

Je viens de terminer le tome trois (sur quatre) de la saga The Luxe d'Anna Godbersen, intitulé Tricheuses. N'ayant pas chroniqué le tome 2, je me rattrape donc avec celui-là!
 
Nous retrouvons dans ce tome tous les personnages de la saga (sauf Will, malheureusement), dont les situations ont bien évolué. 
Henry Schoonmaker a épousé Penelope Hayes, et ce malgré qu'il ne l'ait jamais aimée. Diana, qui aime toujours Henry, a bien sûr le cœur brisé; quant à sa sœur Elizabeth, elle refuse toujours de paraître en public. Carolina Broad, qui a trouvé refuge auprès d'un riche protecteur, gravit un à un les échelons qui la mèneront au sommet de la bonne société new-yorkaise.
Tout ce petit monde se retrouve en Floride, aux frais de la famille Schoonmaker. Henry rêvait d'un voyage tranquille avec son ami Teddy, mais suite aux manigances de sa femme tous embarquent pour des vacances on ne peut plus piquantes. Diana aimerait reconquérir le cœur de Henry, Penelope espère consommer son mariage, et Teddy vit toujours son amour impossible pour Elizabeth.
 
Il n'y a pas grand chose de neuf dans ce tome: Penelope est toujours aussi venimeuse, jalouse et détestable, elle manigance à tour de bras, mais cette fois le retour de manivelle n'est pas bien loin...
Diana et Henry jouent au jeu du "je t'aime moi non plus": incapables de se faire confiance, ils ne cessent de se faire souffrir l'un l'autre sans comprendre qu'ils sont manipulés par Penelope et son frère Grayson.
Elizabeth quant à elle reste bien passive face à son destin, sauf quand une nouvelle inattendue viendra bouleverser son avenir...
 
Carolina, insouciante et quelque peu ingrate (là je pense notamment au destin qui attend son protecteur), est la seule à tirer son épingle du jeu.
Le seul personnage à m'avoir déçue est Henry: qu'il paraît bien faible et pâle, comparé au fringant et séduisant jeune homme du tome 1! Il se laisse totalement mener par le bout du nez par sa femme, et passe son temps à se lamenter et à boire. Il faudra attendre la fin du roman pour qu'il réagisse quelque peu...
 
Au final, rien de bien nouveau à l'horizon pour ce Gossip Girl à l'ancienne, seule la fin réserve quelques surprises. Malgré cela, j'ai une fois encore apprécié ma lecture, et quand le quatrième et dernier tome, Vénéneuses, sortira en poche le 21 de ce mois, je n'hésiterai pas à l'acheter pour connaître la fin des aventures des sœurs Holland. Il reste juste à espérer qu'il nous réservera un peu plus d'action...

lecture agréable
   
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Mon avis sur les autres tomes:
Tome 1 - Rebelles
Tome 4 - Vénéneuses

jeudi 25 octobre 2012

Métamorphose en bord de ciel

Avant toute chose, un grand merci à mon collègue pour m'avoir prêté ce livre. De plus, c'est grâce à lui que j'ai découvert Mathias Malzieu avec La mécanique du coeur. 
D'habitude, je dévore ces livres avec enthousiasme, car il faut avouer que Mathias Malzieu a un style bien à lui, poétique, fantastique et onirique. Cette fois cependant, le charme n'a pas opéré... 
 
Tom Cloudman est le plus mauvais cascadeur au monde. Il rêve de voler, mais ses tentatives se soldent toujours par des chutes involontairement drôles. 
A la suite d'une énième fracture, il se retrouve à l'hôpital, où on lui diagnostique un cancer. Cela n'empêche pas Tom de vouloir voler, et donc la nuit il déambule dans les couloirs, volant les plumes des oreillers afin de se fabriquer des ailes.
Au cours d'une de ses pérégrinations, il découvre une volière géante sur le toit de l'hôpital, et fait la connaissance de la femmoiselle qui l'habite. Celle-ci lui propose un étrange marché: une nuit avec elle, avec peut-être la conception d'un enfant, contre sa métamorphose en oiseau, le pouvoir de voler, et sa vie sauvée...
 
Mathias Malzieu nous propose une fois encore un récit à mi-chemin entre conte et tragédie. Son style est comme toujours unique, fluide et agréable, et on se laisse volontiers bercer par la mélodie de ce récit.
Le début, qui nous raconte les maladroites tentatives d'envol de Tom, sont touchantes de drôlerie. J'ai trouvée très bonne l'idée de son cercueil roulant, car après tout il risque sa vie à chaque cascade.
J'ai également beaucoup apprécié la fin, pleine d'émotion et de tendresse. L'auteur nous raconte par des métaphores joliment trouvées qu'il faut savoir laisser partir l'autre, le laisser retrouver sa liberté, ne pas l'emprisonner. Cette fin colle bien à l'esprit du roman, à cette idée d'envol présente tout au long du livre.
 
Seulement voilà, pour moi le problème c'est le milieu du livre. Je n'ai pas accroché à la lente métamorphose de Tom, je l'ai trouvée terriblement longue, en fait je me suis ennuyée. Là où d'habitude je suis transportée dès les premières pages dans l'univers si particulier de Mathias Malzieu, cette fois j'ai l'impression d'être passée à côté, d'être restée sur le bord du toit pendant que Tom Cloudman tentait de s'envoler. 
 
Je ressors donc de cette lecture avec un avis plutôt mitigé. J'ai pris plaisir à retrouver l'ambiance des romans de Malzieu, mais l'histoire en elle-même ne m'a pas fait rêver. Je pense cependant lire son prochain roman, en espérant qu'il sera mieux.
 
lecture sympa, sans plus
 
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samedi 20 octobre 2012

Poussière d'homme

Que dire de ce livre, sinon qu'il a été l'occasion d'une magnifique rencontre avec un auteur que je connaissais absolument pas, et que je me suis pris une énorme claque en le lisant...
David Lelait est surtout connu pour ses biographies (Dalida et Maria Callas, entre autres), mais ce roman est bien plus intime. Récit autobiographique, poignant, pudique, Poussière d'homme est un véritable hymne à l'amour, et quelque part à la vie aussi.
En ce soir du 3 avril, l'homme qu'il aime décède d'un cancer. David Lelait nous raconte alors la colère de n'avoir rien pu faire, la tristesse face à l'absence, le deuil, les obsèques, la douleur, l'espoir que l'autre revienne et qu'il ne s'agisse que d'un cauchemar...
Il évoque également l'envie d'abandonner, de déposer les armes face à cette trop grande solitude, et de partir aussi pour rejoindre l'autre.
 
Ce récit est comme une lettre adressée au disparu, où l'auteur lui dit tout son amour, le besoin de le revoir, même pour quelques heures, ne serait-ce que pour lui dire adieu. 
 
Il nous raconte leur rencontre, le début de leur histoire, le bonheur jusqu'au moment où la maladie fait son apparition, les séjours entre maison et hôpital, jusque la fin, terrible et inéluctable. 
Il nous relate l'espoir face à une éventuelle guérison, l'abattement quand le mal gagne du terrain, le moment où la maladie gagne finalement la partie, jusqu'au départ définitif, qui ne permet même pas un au revoir. Tout est relaté avec pudeur, mais avec aussi un amour immense.
 
Je crois que c'est ce qui transparaît le plus dans ce roman: l'amour. Il n'y a rien de sexuel ou de graveleux ici, rien d'autre que l'évocation du bonheur de la présence physique de l'autre. Le dernier contact se fait justement via cette "poussière d'homme", les cendres dans leur urne étant désormais tout ce qu'il lui reste de son homme bien-aimé.
 
David Lelait nous raconte aussi son long cheminement, seul après le départ de l'autre, le manque dû à l'absence, la difficulté d'être celui qui reste. A cela s'ajoute la douleur d'être le veuf qu'on ne nomme pas, celui dont on sait qu'il partageait la vie du défunt, mais sans l'avouer officiellement, surtout face à la famille, qu'il rencontre pour la première fois dans ces tristes circonstances.
 
L'auteur se pose aussi tout un tas de questions, notamment celle de ce que sera "l'après": car malgré tout la vie continue, même si l'autre n'est plus là. Il faut continuer à avancer, voire songer à refaire sa vie. Est-il encore possible d'aimer après un tel drame? N'est-ce pas trahir la mémoire de l'autre? Faut-il craindre de sentir son chagrin diminuer? Est-ce que refaire sa vie signifie que l'on oublie? 
 
En bref, ce livre a été un vrai coup de cœur, malgré la gravité de son sujet. L'écriture est poétique, chaque mot sonne juste. C'est un récit qui nous aide un peu à faire face à la mort, mais c'est aussi une magnifique déclaration d'amour, et mieux vaut préparer les mouchoirs, car les mots de la fin risquent fort de vous tirer des larmes.
 
coup de cœur!

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samedi 13 octobre 2012

Hunger Games

J'ai tellement entendu parler de cette trilogie, on me l'avait tellement conseillée, que je n'ai pas pu résister à la tentation: afin de me faire ma propre opinion, j'ai moi aussi succombé à la folie Hunger Games

Après avoir lu les 3 tomes, je me demande juste une chose: comment peut-on les classer dans la catégorie jeunesse? Parce que bon, c'est assez violent quand même... Certes, il s'agit d'un roman d'anticipation, et qui sait si notre futur ne ressemblera pas au monde qui y est décrit? Mais personnellement je ne le mettrais pas entre toutes les mains...


On nous catapulte dans un monde dévasté: suite à des catastrophes naturelles et à des guerres, l'Amérique du Nord n'existe plus. La population est divisée en douze districts, et le tout est régi par le Capitole, avec à sa tête le président Snow. Il fut un temps où existait le district treize, mais suite à une rébellion, le Capitole l'a rasé... Pour que chacun se rappelle du prix qu'a coûté la rébellion au peuple de Panem, on organise chaque année les "Hunger Games", ou Jeux de la faim, basés sur le principe de la Rome antique "du pain et des jeux".
Un garçon et une fille, tirés au sort dans chaque district, s'affrontent jusqu'à la mort dans une arène. Le dernier survivant est déclaré vainqueur. Et notez bien que je ne dis pas un homme et une femme, car il s'agit bien d'enfants que l'on envoie à la mort. Quoi de mieux en effet que d'envoyer des innocents au combat pour rappeler à chacun les conséquences de la rébellion?

Et, bien sûr, ce divertissement est proposé à la population du Capitole, qui contrairement à celle des districts ne manque absolument de rien. Là-bas, on ne sait pas ce qu'est la faim, et les enfants ne participent évidemment pas aux Hunger Games. On assiste vraiment à une confrontation entre deux mondes totalement opposés: une population opprimée qui n'a pas d'autre choix que d'obéir et d'envoyer des enfants à la mort, et des gens qui regardent ça à la télévision comme un vulgaire programme de télé-réalité.

Pour le district douze, c'est Peeta et Katniss qui se retrouvent catapultés dans l'arène, et notre héroïne est bien décidée à aller jusqu'au bout, quitte à défier, involontairement ou pas, le Capitole (qui se chargera bien sûr de le lui faire payer)...

Honnêtement, j'avoue avoir adoré le premier tome. J'ai adoré suivre les péripéties de nos héros dans l'arène, me demander s'ils allaient s'en sortir ou non. Je trouvais Katniss attachante, son côté rebelle mais pas trop me plaisait beaucoup, et le fait que Peeta soit amoureux d'elle le rendait extrêmement sympathique. J'ai également eu un vrai coup de cœur pour Cinna, pour Rue et pour Gale.

Dans le tome 2, ça commençait à se gâter. Le côté toutou fidèle de Peeta m'a énervée, ainsi que le fait que Gale ait tendance à glisser du "côté obscur" de la rébellion, l'éloignant ainsi de Katniss (oui, désolée, j'avoue que je préférais Gale à Peeta!).
Quant à Katniss elle-même justement... Son côté indécis m'a tapé sur les nerfs. Je veux me rebeller, et puis non je veux m'enfuir... Je veux que Peeta soit avec moi, et puis finalement non je le supporte plus... J'avais envie de lui crier "mais décide-toi à la fin!"

Et le tome 3... Pour moi, il est clair que ce n'est plus vraiment de la littérature jeunesse, tellement il y a de violence. Beaucoup de personnages, sympathiques ou pas, meurent les uns après les autres, c'est à peine si on a le temps de faire leur deuil... Il y a de la torture (physique et psychologique), c'est la guerre, Katniss veut assassiner Snow, et la rupture entre elle et Gale est consommée. En bref, rien à voir avec ce qui m'avait plu au tout début. De plus, le côté indécis de Katniss est encore plus prononcé que dans le tome précédent, me la rendant encore plus insupportable. On trouve ici une fille abrutie de médicaments, qui semble totalement détachée de tout, presque désintéressée par ce qui se passe autour d'elle, sauf peut-être par la perte de Peeta...

Alors oui, depuis le début de la trilogie on sait que la guerre va finir par éclater, et je me doutais que cela arriverait, mais de façon si brutale, bah je sais pas. Tout s'écroule, le district douze est rasé, le treize par contre n'a jamais cessé d'exister, mais ressemble plus à une dictature, presque pire que le Capitole. Il est vrai aussi que ce que nous décrit l'auteur pourrait bien nous arriver un jour, mais au final ça m'a rendu ma lecture déprimante. Même la fin en "happy end" et le fameux "réel ou pas réel" ne m'ont pas convaincue.

Je sors de ces Hunger Games avec une impression très mitigée, je n'arrive pas à savoir si finalement j'ai apprécié ou pas. Peut-être que j'ai passé l'âge de ce genre de lectures, ou que je suis tout simplement passée totalement à côté...
 
lecture sympa, sans plus
 
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mardi 11 septembre 2012

Le livre perdu des sortilèges, tome 1

J'ai longtemps hésité avant de lire ce livre, car le fait qu'il y ait des sorcières et des vampires suffit en général à me faire fuir. Cependant, j'ai lu tellement d'avis positifs que j'ai finalement décidé de me laisser tenter.

Diana Bishop est la dernière sorcière de sa famille. Issue d'une longue et puissante lignée, elle s'obstine pourtant à refuser d'utiliser ses pouvoirs, préférant mener une vie "normale" d'universitaire. 
Au cours de recherches, elle emprunte un mystérieux manuscrit alchimique, l'Ashmole 782, réveillant ainsi sans le savoir un ancien secret que convoitent bien des créatures, dont un certain Matthew Clairmont...

Honnêtement, je n'ai pas boudé mon plaisir au cours de cette lecture. J'ai même failli classer ce livre en coup de cœur, car j'avoue avoir eu parfois du mal à le lâcher. Le style est accrocheur, les pages se tournent toutes seules, Deborah Harkness réussit le pari de nous offrir une histoire riche en rebondissements.

Le fait que le monde soit partagé entre humains, démons, sorcières et vampires cadre bien avec l'atmosphère du récit, et j'ai beaucoup aimé la façon dont on nous expose les recherches sur l'ADN menées par Matthew, Marcus et Miriam. Bien que totalement novice en la matière, je ne me suis pas trop sentie perdue dans leurs explications.
J'ai aussi aimé assister à l'évolution de la relation entre Diana et Matthew, les voir peu à peu se révéler leurs secrets, leur passé... L'auteur ne se contente pas de nous livrer une simple histoire d'amour, et c'est très appréciable. Diana est une sorcière maladroite et attachante, Matthew un personnage plein de contradictions, et le fait de s'attarder sur son histoire donne de la profondeur à son personnage.

Ce qui m'a un peu plus gênée, c'est le fait que Diana et Matthew se vouvoient durant la quasi-totalité du récit. Je pense que le tutoiement aurait mieux convenu au vu de la tournure que prennent leurs relations.
De même, autant j'ai énormément apprécié les 2/3 du livre, autant le reste m'a paru un peu rocambolesque. Je trouve que les choses se gâtent à partir de l'épisode de "la Pierre". Diana se découvre différents pouvoirs dont certains sont franchement puissants et incontrôlables, mais cela lui semble presque normal, elle accepte tout sans vraiment discuter.

Ce côté un peu invraisemblable gâche un peu l'ensemble, et c'est dommage, mais je pense néanmoins lire le tome 2 afin de connaître la suite des aventures de Diana et Matthew.

lecture agréable

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Mon avis sur les autres tomes:
L'école de la nuit
Le nœud de la sorcière

mercredi 22 août 2012

L'Apothicaire

Ce qui m'a d'abord interpellée dans ce livre, c'est sa couverture. Ce portrait d'homme abîmé m'a tapé dans l’œil. Son titre, puis enfin le bandeau parlant de "la plus grande énigme du Moyen-Âge" m'ont ensuite fortement intriguée. Il n'en fallait pas plus pour que ce roman rejoigne les rangs de ma bibliothèque virtuelle ^^

Andreas Saint-Loup, maître apothicaire à Paris, est un homme de science et de raison. Orphelin, élevé par le père Boucel en l'abbaye Saint-Magloire, cela ne l'empêche pas d'être profondément athée, et d'avoir une opinion bien arrêtée sur la religion. 
Un matin, l'apothicaire trouve à mi-étage de sa maison une pièce dont il avait complètement oublié l'existence. Ses domestiques ne semblent pas s'en souvenir non plus. A cela s'ajoute un vide sur le portrait qu'Andreas a fait réaliser de lui-même: on voit clairement que la personne qui posait à ses côtés a également disparu. C'en est trop pour notre homme, il lui faut absolument résoudre ce mystère qui défie toute logique.
Accusé d'hérésie par le roi Philippe le Bel, poursuivi par le conseiller Guillaume de Nogaret et par le Grand Inquisiteur de France, voilà donc Andreas, accompagné de son apprenti Robin, parti sur les routes de France et de Navarre, pour un voyage qui les mènera à Compostelle puis jusqu'au Mont Sinaï. Ils seront rejoints en cours de route par l'Occitane Aalis, qui semble porter le poids de bien des secrets...
 
J'ai beaucoup aimé ce livre, même si j'avoue que je ne m'attendais pas du tout à une quête sur le gnosticisme. J'avoue ne pas avoir lu le résumé de la quatrième de couverture, et m'être totalement fiée à mon coup de cœur pour la couverture. De plus, le bandeau me faisait plutôt penser à une enquête ou à un thriller historique, mais au final l'histoire est prenante et bien racontée.
 
Les chapitres sont très courts, et chacun concerne un personnage différent, ce qui donne un rythme soutenu à l'intrigue. J'ai également apprécié le langage un peu ancien, qui donne un côté authentique à l'histoire, ainsi que la façon qu'a l'auteur d'interpeller régulièrement le lecteur afin de le faire participer à l'intrigue.

Il y a cependant des choses que j'ai moins appréciées, comme le fait de donner une sœur à Andreas, pour ne finalement pas exploiter ce personnage. La fin m'a également un peu déçue: certes, je m'y attendais, car étant dans la continuité de l'intrigue elle est plutôt logique, mais je l'ai trouvée un peu abrupte. Aucun des personnages ne semble étonné de se retrouver hors de France, ils ne semblent pas se demander ce qu'ils font là. 

De même, on ne sait rien des raisons qui font qu'Aalis déteste Béziers: je pense qu'il aurait pu être intéressant de creuser un peu plus cet aspect du personnage. Et pour finir, j'ai trouvé dommage que l'auteur ne nous ai pas proposé une plongée plus profonde dans le milieu de l'apothicairerie. J'aurais aimé avoir plus de détails sur le métier, les ingrédients, les potions et onguents...
 
En définitive, même si je n'ai pas eu un énorme coup de cœur pour ce livre, j'avoue avoir passé un très bon moment en compagnie de M. Saint-Loup et de ses compagnons. Mon premier essai avec Henri Loevenbruck est donc transformé, et je pense lire prochainement un autre de ses romans.
 
 
lecture agréable
 
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jeudi 9 août 2012

Les Anges Déchus, tome 1 - Hush, hush

Je suis très loin d'être fan de bit-lit. Comme beaucoup, j'ai lu Twilight, que j'ai trouvé assez sympathique, mais qui à mon sens est loin de valoir tout le bruit qu'on en a fait. Hush, hush fait partie de ces livres qui en temps normal ne me tentent pas, mais la couverture (très réussie) m'a donné envie de lui laisser sa chance.
Je ressors cependant de ma lecture avec un avis mitigé: je suis totalement incapable de dire si j'ai aimé ce livre ou non.

Déjà, je trouve le résumé de quatrième de couverture mensonger: Patch affole toutes les filles du lycée. Ah? Ce n'est pas vraiment l'impression que j'ai eue, mais peut-être suis-je passée à côté pendant ma lecture? 
Toujours est-il qu'il est nouveau au lycée, qu'il est attiré par l'héroïne, Nora, et qu'il en sait plutôt long sur son compte. Il semble lire dans ses pensées, se trouve toujours par hasard sur son chemin, connaît ses peurs, ses rêves et ses désirs... Mi provocateur, mi protecteur, son attitude à l'égard de Nora est ambiguë pendant la majeure partie de l'intrigue.

Le souci de ce genre de livre, c'est que c'est un filon exploité jusqu'à la saturation. J'ai eu par moments l'impression de lire Twilight version ange: le couple de héros se rencontre en cours, il est beau et mystérieux, elle est plutôt banale, leur relation oscille entre attraction et répulsion, elle découvre la vérité à son sujet en surfant sur internet... Ca a un goût de déjà-vu, non?

Ce que j'ai apprécié par contre, c'est le style accrocheur. C'est simple à lire, mais terriblement addictif: les pages se tournaient toutes seules, et j'avais vraiment hâte de savoir la fin.
De même, Patch est un héros sombre, bad boy par excellence, déchiré entre sa soif d'humanité et son attirance pour Nora, bref il est loin des héros lisses et conventionnels que l'on rencontre habituellement, et ça fait du bien! J'ai également adoré le personnage de Vee: le genre de meilleure amie totalement déjantée que j'aurais aimé avoir!
Petit bémol: Nora. Je l'ai trouvée un peu niaise et fade: difficile de concevoir qu'on garçon comme Patch puisse être attiré par elle! Certaines de ses réactions m'ont paru illogiques, mais bon...

Au final, c'est un roman qui m'a fait passer un bon moment, même celles et ceux qui n'aiment pas le genre young adult devraient pouvoir apprécier. Est-ce cependant suffisant pour que j'aille jusqu'au tome 2, je ne sais pas... Si l'occasion se présente, pourquoi pas...

lecture sympa, sans plus

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dimanche 1 juillet 2012

La ronde des innocents

Dans la famille Musso, je demande Valentin, le frère de Guillaume. J'ai décidé de tenter ma chance avec son premier roman,  La ronde des innocents. Si, au départ, ce roman m'a emballée, au final le bilan est plutôt mitigé. 
 
Raphaël Nimier a été retrouvé torturé et assassiné sur un chemin de montagne. Son frère Vincent ne tarde pas à recevoir une vidéo dans laquelle il apprend que son frère avait une femme et un fils cachés, qui ont disparu sans laisser de traces il y a plusieurs années. 
A Nice, dans un prestigieux lycée, on retrouve le corps d'un élève poignardé puis jeté du haut d'une rambarde.
Ces deux intrigues, bien qu'apparemment sans aucun lien, finiront par se rejoindre.
 
Pour un premier roman, j'avoue que ce n'est pas trop mal réussi: Valentin Musso a une écriture fluide, son récit est prenant (j'ai parfois eu du mal à lâcher mon bouquin), et la fin est surprenante.
Cependant, ce livre n'évite pas certains écueils dont souffrent souvent les premiers romans. Ses personnages sont un peu stéréotypés, à l'image de Justine Néraudeau, la fliquette hargneuse qui ne vit que pour son travail, ou de son collègue secrètement amoureux d'elle.
 
Ce qui m'a le plus ennuyée dans ce roman, c'est que je n'ai pas été franchement emballée par la résolution des meurtres. Ca commençait pourtant très bien, avec une histoire prenante entre secrets de famille et personnes disparues, puis la surdouance est évoquée lors de la visite de l'Institut Carlier, et c'est ce thème qui dès lors est traité dans la suite et fin de ce roman. Pouvoirs psychiques, précognition, emprise sur la matière, tels sont les divers sujets abordés dans cette Ronde des innocents.
 
Je n'ai pas non plus apprécié la fin du livre: certes, c'est bien trouvé et surprenant (même si en prêtant bien attention aux détails on pouvait quelque peu la deviner), mais qu'en est-il des deux principaux personnages? J'avoue que j'aurais aimé savoir quel sort l'auteur leur avait réservé...

J'ai trouvé dommage que Valentin Musso s'éloigne ainsi de ce qui faisait la force de son récit, car je voulais lire un thriller, pas un livre évoquant la psychologie des enfants surdoués, aussi intéressant que cela puisse être.
Pour autant, il reste à mon avis un auteur à suivre, et je pense lire un de ces jours son second livre Les cendres froides afin de confirmer ou non ma première impression.
 
lecture sympa, sans plus
 
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mardi 12 juin 2012

Filles de Shanghai

Avec Filles de Shangai, Lisa See nous propose un roman historique, qui tranche radicalement avec le style de Fleur de Neige ou du Pavillon des Pivoines. Il est ici question de la guerre sino-japonaise de 1937, du début de la seconde guerre mondiale, et des débuts de la Chine communiste. Cependant, ce n'est pas tant la guerre que le destin de deux sœurs qui nous est conté.

Perle et May vivent à Shanghai, considérée comme le joyau de la Chine . Elles y mènent une vie agréable et insouciante, entre séances de pose pour des peintres et fêtes, jusqu'au jour où leur père, ruiné, leur annonce que pour honorer ses dettes il a arrangé leur mariage avec des Chinois d'Amérique venus chercher des épouses en Chine.
Les deux sœurs se voient donc contraintes de suivre leurs maris. Commence alors une nouvelle vie pour elles à Los Angeles...

L'histoire nous est racontée par Perle, le point de vue de May ne nous étant dévoilé qu'à la fin du livre.
Elle nous décrit un aspect de la vie des chinois d'Amérique assez peu connu: expatriés dans un pays inconnu, en proie au racisme des habitants qui ne veulent pas d'eux, cantonnés dans un quartier qui leur est propre, sans possibilité de travailler ailleurs. J'ai d'ailleurs appris grâce à ce livre l'existence des "fils sur le papier", ces jeunes hommes qui moyennant finances pouvaient commencer une autre vie en prétendant être le fils d'un autre.
L'épisode d'Angel Island nous montre les conditions drastiques d'entrée sur le sol américain, avec ses heures interminables d'interrogatoire, où la moindre erreur peut conduire à l'expulsion. On sent ici un vrai travail de recherche, l'auteur nous livre d'ailleurs ses sources à la fin du livre.

Perle et May se retrouvent donc dans un pays dont elle ne connaissent rien, où il leur faut apprendre à s'intégrer tout en restant à leur place. Perle se tournera vers les traditions: la nourriture chinoise, la nostalgie du pays, tandis que May fera tout pour "s'américaniser", notamment en tournant à Hollywood dans des films sur la guerre en Chine.
Si au début Perle montre une vraie force de caractère, par la suite elle devient plus passive, subissant son destin. May, malgré son côté futile et égoïste, choisit de prendre sa vie en main.

Les personnages de Yen-Yen et du Vieux Louie sont truculents, Vern inspire la compassion, Sam représente le courage, et la petite Joy représente le pont entre les deux cultures. Lisa See réussit le pari de nous rendre tous les personnages attachants, et ce n'est pas toujours chose aisée (notamment avec la mère de Perle et May).

La fin de ce roman n'est pas très gaie, mais les happy end ne sont pas toujours possibles... 
Cependant il subsiste une note d'espoir pour Perle, May et Joy: la suite de Filles de Shangai, intitulée Ombres chinoises, vient de paraître. Je compte bien la lire afin de connaître la suite des aventures de ces femmes chinoises, devenues américaines malgré elles, et qui ont constitué pour moi un moment de lecture très agréable.

lecture agréable

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mardi 22 mai 2012

Les imperfectionnistes

C'est un roman sympathique que ces Imperfectionnistes de Tom Rachman: l'histoire d'un quotidien anonyme de langue anglaise basé à Rome.
Il s'agit d'un roman choral, porté par onze collaborateurs, qui se croisent sans vraiment se connaître. 
Chacun des personnages du roman a droit à son propre chapitre, mais il n'est pas rare de les voir faire une apparition dans celui consacré à quelqu'un d'autre.
 
On y trouve entre autres un correspondant en poste à Paris, en mal de scoops et d'argent; une DRH chargée du licenciement, et qui se retrouve dans un avion avec un de ceux qu'elle a virés; ; un pigiste en poste au Caire qui se fait pigeonner par un journaliste plus expérimenté mais surtout baratineur; un rédacteur de nécrologies, victime d'un horrible drame personnel qui va contre toute attente donner un fulgurant coup de pouce à sa carrière; un directeur de la publication qui répond aux abonnés absents; une lectrice assidue qui, à vouloir lire chaque page en intégralité, a environ quinze ans de retard sur l'actualité...
En bref, ces journalistes sont incompétents, et c'est cela qui les rend attachants. L'auteur nous les montre tels qu'ils sont vraiment: des hommes et des femmes, avec des boires et surtout des déboires professionnels et affectifs.
 
Entre deux chapitres, Tom Rachman nous raconte une autre histoire: celle de la création du journal par Cyrus Ott, riche industriel. Son entourage croit que ce journal n'est qu'une passade, mais au fond tous ignorent les vraies raisons qui l'ont poussé à le fonder. On suit l'évolution de ce quotidien sur une cinquantaine d'années, de son inauguration à sa fermeture définitive.
 
Car c'est là l'autre aspect du roman: le récit de la chute d'un journal. En effet, comment pourrait-il résister quand il refuse totalement la modernité? Textes en noir et blanc (car mettre de la couleur serait faire une entorse à la version d'origine), refus d'avoir un site internet, font que les ventes chutent et que le journal agonise lentement, passant des restrictions budgétaires aux licenciements, pour finir par la fermeture.
 
La critique du monde du journalisme est assez acide, et c'est aussi ce qui m'a plu. Je craignais de m'ennuyer, car c'est un univers qui ne m'attire pas particulièrement, mais les situations sont loufoques et bien décrites. Il y a de l'humour, de la tendresse, de l'humanisme, et du cynisme aussi... Bref c'est toute une palette de sentiments qui se déploie ici, au milieu de cette vision pas forcément tendre du monde du travail.


lecture agréable
   
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