samedi 23 février 2013

Blanche comme le lait, rouge comme le sang

La première chose à m'avoir interpellée dans ce livre, c'est son titre, qui n'est pas sans rappeler un fameux conte: Blanche Neige, évidemment!
D'ailleurs, à peine acheté, je n'ai pas pu résister, j'étais trop tentée, je l'ai lu dans la foulée. Comme je ne veux pas emporter ma tablette au travail (c'est pas que j'ai pas confiance, hein, mais bon), il me fallait un livre pour combler les coupures, et ce roman d'Alessandro d'Avenia avait juste le format idéal... 
 
Leo a seize ans, et comme tous les ados de son âge, il aime le foot, la musique (son lecteur mp3 n'est jamais bien loin), les virées à scooter, et bien sûr il n'aime pas vraiment le lycée. Pour lui, les profs ne sont que des minables, aussi
quand arrive un remplaçant en philo, Leo ne fonde pas de grands espoirs à son sujet.
Seulement voilà, ce nouveau prof, lui, paraît différent: il incite les élèves à vivre à fond, et à tenter de réaliser leurs rêves. Et Leo a un rêve, justement: Beatrice, une jolie rousse aux yeux verts...
 
Dès le début de ce livre, on comprend que comme tous les ados, Leo vit un peu dans son monde, entre son meilleur ami Niko, son amie Silvia (qui de son côté paraît éprouver un peu plus que de l'amitié à son égard), le tournoi de foot du lycée... Les cours sont une torture, et les profs une race qu'il faudrait éradiquer. Quant aux parents, ils ne sont juste pas capables de comprendre ce que vit un ado de son âge...
 
En fait, Leo n'a qu'un ennemi dans cette vie: le blanc. Tout comme il donne des surnoms à tout le monde (Gandalf pour le prêtre, le Rêveur pour le prof de philo), Leo décline le monde selon une palette de couleurs: le blanc, c'est la solitude, l'ennui, le vide et l'absence; l'amitié est bleue comme les yeux de Silvia, toujours là peu importe l'heure et l'endroit; quant à l'amour, bien sûr il est rouge: rouge comme le sang, et comme les cheveux de Beatrice... Seulement voilà, le blanc menace d'engloutir les rêves de Leo, sous la forme d'une maladie qui menace Beatrice.
 
Personnellement, j'ai beaucoup aimé ce petit livre, ce fut une très belle découverte. Les mots sonnent juste, les situations que vit Leo sont dépeintes avec réalisme, lui-même manie l'ironie et a un sens de l'humour (noir) qui m'ont bien souvent fait sourire.
Car Leo découvre la vie, avec ses joies et ses peines, et l'ado qu'il est ne comprend pas toujours tout, et surtout pourquoi les adultes se compliquent souvent la tâche pour pas grand-chose.
Bien sûr, la façon qu'il a de voir les choses peut parfois paraître agaçante, surtout avec son système de couleurs (un sentiment = une couleur, ça peut sembler simpliste), et il y a parfois des répétitions, mais cela n'enlève rien à la poésie de ce petit roman.
 
Je pense surtout que ce que j'ai aimé par-dessus tout, c'est que ce roman nous parle à chacun. Il nous montre que nous sommes tous confrontés à la mort un jour ou l'autre, et qu'il n'y a pas d'âge pour ça. Jeunes ou vieux, quand elle frappe à la porte, il y a peu de chances que ce soit par erreur. C'est une expérience que l'on doit tous faire, c'est ainsi...
 
Je pense surtout que si ce récit m'a autant plu, c'est parce qu'il a su trouver le chemin de mon cœur, il m'a fait vibrer en me rappelant certains évènements de mon propre passé. Les faits se sont peut-être passés il y a dix ans, je ne les oublie pourtant pas. J'ai souvent eu les larmes aux yeux en lisant ce livre, car moi aussi j'ai eu les mêmes réactions d'incompréhension et ressenti ce même sentiment d'injustice et la même douleur que Leo.
 
Bref, fermons là cette parenthèse. Fort heureusement, la fin du récit est très bien trouvée, et elle allège tout cela, en permettant au livre de se terminer sur une jolie note d'espoir: la vie continue! Ce qui est sûr, c'est que ce roman est une vraie bouffée d'air frais, et que je me suis laissée prendre au jeu avec délice....



coup de cœur!
 
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mercredi 20 février 2013

Jusqu'à la folie

Je connaissais vaguement Jesse Kellerman pour avoir entendu parler de son premier livre, Les visages, que j'ai bien envie de lire. Cependant, c'est Jusqu'à la folie qui m'a interpellée par son titre, mais aussi par son résumé accrocheur.

Jonah Stem, étudiant en médecine, vient de finir son service et rentre chez lui. Il est tard, il fait nuit noire, et il aperçoit au détour d'une ruelle une jeune femme en train de se faire agresser. 
En volant à son secours, Jonah tue accidentellement l'agresseur, et devient malgré lui le nouveau héros local. La procureure, elle, se demande si son geste était vraiment dénué de tout intérêt...

Tout ça m'a bien sûr donné très envie de le lire, mais en fait j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. Mon principal problème, ça a été que j'ai trouvé le résumé de quatrième de couverture plutôt mensonger. Mis à part trois ou quatre personnes, personne ne reconnaît vraiment Jonah, pour un héros local, peut mieux faire quand même... J'ai également eu du mal avec tout le vocabulaire médical utilisé dans ce livre. Un peu, ça passe, mais là j'ai frôlé l'indigestion...

A part ça, je ne peux pas nier qu'il s'agit malgré tout d'un bon roman. Certes, pendant un bon moment, je me suis demandée où l'auteur voulait en venir.
Jonah entame une relation intime avec la victime de l'agression, Eve Gones, et je me demandais en quoi cela pouvait bien servir l'histoire. Je ne voyais pas non plus pourquoi c'est ce titre qui avait été retenu, car mis à part la menace d'un procès brandie par la famille de l'agresseur, la vie de Jonah n'a rien d'une descente aux enfers.
Et pourtant, il suffira d'une simple scène pour que tout s'éclaire... Et à partir de là, j'ai littéralement dévoré le reste de ce roman sans plus pouvoir le lâcher (ou presque)...

J'ai aimé découvrir les zones d'ombre de la personnalité d'Eve, l'atmosphère glauque de sa relation avec Jonah, la montée crescendo de la violence... C'est un roman étouffant, sombre, où l'on voit que les plus fous ne sont pas ceux que l'on croit, et que certains mériteraient bien plus que d'autres d'être enfermés!
Ce que j'ai apprécié plus que tout, c'est qu'il s'agit en fait d'un thriller psychologique, sur le thème du harcèlement, tant moral que physique, et sur les ravages qu'il peut provoquer. C'est violent, parfois même sanglant, mais j'ai envie de dire que ce côté m'a paru légitime, au vu de la personnalité d'Eve.

Pour terminer, la fin: certes je m'attendais à l'ultime rencontre, je pensais même qu'elle aurait eu lieu plus tôt dans l'histoire, mais son traitement m'a quelque peu déçue.
Je m'explique: je suis d'accord avec cette fin, je la trouve bien écrite, mais contrairement à l'auteur ce n'est pas le personnage que j'aurais choisi comme acteur principal pour cette scène. Je pensais vraiment que Jesse Kellerman tirerait autre chose de cette confrontation. Mais ça, ce n'est que mon avis personnel!

 lecture sympa, sans plus

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vendredi 8 février 2013

Les mystères de Druon de Brévaux, tome 1 - Aesculapius

Andrea H. Japp est un auteur que j'apprécie beaucoup, et que j'ai découvert avec sa tétralogie La dame sans terre. Je me suis laissée tenter par Aesculapius, mais sans vraiment regarder la couverture. Du coup, de retour chez moi, surprise: il s'agit en fait d'une trilogie... Moi qui croyais qu'il s'agissait d'un livre seul, ça m'apprendra à mieux regarder la prochaine fois! ^^

Une mystérieuse pierre rouge, dont personne ne sait rien, attire bien des convoitises, dont celle de Guillaume de Nogaret. Un médecin est condamné à la Question, car il en saurait plus qu'il ne devrait sur le sujet. Sa fille se retrouve contrainte de fuir, poursuivie par ses ennemis...
Druon de Brévaux, mire itinérant, se retrouve lui aussi sur les routes de France afin de proposer ses services. Accompagné de son apprenti Huguelin, il est surpris en plein braconnage sur les terres de Béatrice d'Antigny, qui lui propose la vie sauve en échange de ses services.
Ses sujets sont en effet victimes d'attaques horribles, perpétrées par une bête monstrueuse, et Béatrice elle-même est la cible d'un complot visant à la destituer au profit de son neveu. Druon trouvera-t-il la solution à tous ces mystères?

J'ai passé un agréable moment en compagnie de ce roman, comme toujours lorsqu'il s'agit d'un de ceux de cet auteur. Le vocabulaire d'époque y est certainement pour beaucoup, même si cela peut dérouter au départ. Mais les notes de bas de page sont heureusement là pour nous éclairer, ainsi que d'autres notes en fin d'ouvrage.
On sent toute l'érudition et le travail fournis pour écrire ce roman, ce qui nous permet une immersion totale dans ce monde moyenâgeux.

Les personnages ne sont pas en reste. J'ai aimé la dualité de Druon, l'indépendance décomplexée qu'affiche Béatrice d'Antigny, ce qui est loin d'être évident à cette époque, ou encore l'amour inconditionnel de Jehan pour sa fille Héluise... Chacun est totalement crédible, chaque rôle est bien défini, même si bien souvent les apparences peuvent être trompeuses... Mais je n'en dirais pas plus, je risquerais de spoiler sinon! ^^
Le seul personnage que je n'ai pas trop apprécié est celui d'Igraine. Ses pouvoirs de divination ne m'ont fait ni chaud, ni froid, j'ai plus eu l'impression de voir une intrigante qu'une druidesse... Dommage!

Malgré tout, je ne sais pas si je lirai le tome 2. Il reste bien des questions sans réponse à la fin de ce tome 1, notamment sur la fameuse pierre rouge, bien des énigmes doivent encore être résolues, et le sort d'Héluise est loin d'être scellé... Pourtant, je reste sur ma légère déception de ne pas être tombée sur un roman "unique". Peut-être me laisserai-je tenter par curiosité...

lecture agréable

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