Je me suis procuré ce livre très peu de temps après sa sortie, pourtant il a pris la poussière sur mes étagères jusqu'à aujourd'hui. Je ne sais pas trop pourquoi je l'ai autant fait traîner, mais finalement je suis contente de l'avoir enfin lu...
Peut-on être un père quand on arrive vingt ans après? Pour soigner ceux que l'on oublie trop souvent, Thomas a vécu des années dans un village perdu en Inde. Lorsqu'il apprend que la femme qu'il a autrefois quittée a eu une fille de lui, ses certitudes vacillent. Il lui a donné la vie, mais il a moins fait pour elle que pour n'importe quel inconnu. Est-il possible d'être un père quand on arrive si tard? Comment vit-on dans un monde dont on ne connaît plus les codes? Pour approcher celle qui est désormais une jeune femme et dont il ne sait rien, secrètement, maladroitement, Thomas va devoir tout apprendre, avec l'aide de ceux que
le destin placera sur sa route. Voici la réjouissante histoire de ce que nous sommes capables de réussir ou de rater au nom de la seule chose qui compte dans nos vies...
Dans ce roman, l'auteur reprend tous les ingrédients qui ont fait sa popularité et applique de nouveau sa recette miracle. Coup de cœur pour les uns, flop pour les autres, le moins que l'on puisse dire c'est que ce livre divise les foules.
Pour ma part, j'ai bien aimé cette histoire, même si elle ne restera pas dans les annales. Certes ce n'est pas le meilleur roman de l'auteur, mais ce n'est pas non plus une catastrophe.
J'avoue, personnellement j'ai eu du mal avec les premières pages, j'ai même cru refermer ce livre pour ne pas y revenir. Puis notre héros rentre en France, et là j'ai eu une espèce de déclic et les choses se sont améliorées.
J'ai retrouvé tout ce qui me plaît habituellement chez l'auteur, cette plume si légère et pourtant si addictive, l'histoire si joliment brodée et toutes les émotions qui en découlent. J'ai ri, j'ai eu la larme à l’œil, bref j'ai beaucoup aimé cette lecture.
Nous suivons donc Thomas, médecin humanitaire qui officie en Inde. Il est pleinement satisfait de son sort, jusqu'à ce qu'il apprenne que son ancienne petite amie était enceinte au moment de son départ. Le voilà donc papa d'une fille de vingt ans, Emma.
Notre héros décide donc de rentrer en France afin de se rapprocher de cette fille qu'il souhaite apprendre à connaître, et pour cela il va accepter un poste de directeur d'une maison de retraite un peu particulière, composée de cinq résidents on ne peut plus loufoques et encadrée par une infirmière, Pauline.
Bien sûr, rien ne se passe vraiment comme prévu. Thomas est ravi de se savoir père, mais comment aborder sa fille sans l'effrayer? Comment va-t-elle réagir? Va-t-elle l'aimer ou bien le détester, est-elle au moins au courant de son existence ou au contraire le croit-elle mort?
Afin de se rapprocher de celle qui hante désormais ses pensées, Thomas va tout faire afin de lui simplifier l'existence sans jamais lui dévoiler son identité. Il va user de petits stratagèmes afin de partager sa vie sans qu'elle le sache, agissant comme un père tout en restant dans l'ombre.
Seulement voilà, cette petite comédie peut-elle durer ou bien Emma va-t-elle découvrir le pot-aux-roses?
Honnêtement, j'ai été un peu déçue de voir que la relation que Thomas noue avec sa fille reste à sens unique. Certes, il va réussir à la rencontrer et à lui parler, mais à aucun moment il ne va lui avouer qu'il est son père. Du coup, le fait qu'il la suive et cherche à connaître ses petites habitudes m'a un poil dérangée. Il reste dans le rôle du voyeur et ça m'a semblé un peu malsain.
Mais en même temps, je l'ai également un peu compris: comment débarquer dans la vie de sa fille au bout de vingt ans sans tout bouleverser tel un chien dans un jeu de quilles? (ne me remerciez pas pour cette magnifique expression des années 20, c'est cadeau!) Toutes les vérités sont-elles bonnes à dire?
Donc oui, je comprends ce parti-pris même si je ne le cautionne pas totalement.
Puis bon, j'avoue aussi que par moments certaines situations n'étaient pas forcément crédibles et il y avait parfois un peu trop de bons sentiments, mais tout cela était fort heureusement rehaussé par les piques des résidents de la maison de retraite. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont pas leur langue dans leur poche! Ces petits traits d'humour caustique étaient les bienvenus et donnaient de la légèreté à toute cette histoire parfois un peu tarabiscotée.
Il n'en reste pas moins que j'ai passé un bon moment en compagnie de ce livre. C'est fluide, agréable, les pages se tournent toutes seules et c'est avec le sourire que l'on tourne la dernière page.
Serai-je au rendez-vous pour le prochain? Ma foi, il y a de fortes chances que oui!
lecture agréable