samedi 24 mars 2012

Les Chevaliers d'Emeraude

Je viens de terminer la série Les chevaliers d'Emeraude, d'Anne Robillard: 12 livres, pour une saga fantastique assez sympathique.

L'empereur des hommes-insectes, Amecareth, veut envahir le continent d'Enkidiev afin d'agrandir son territoire. Le roi du royaume d'Emeraude décide alors de ressusciter un ancien ordre de chevalerie: les Chevaliers d'Emeraude. 
Puissants guerriers aux grandes facultés magiques, choisis dès leur enfance pour leurs incroyables aptitudes, ils sont le seul espoir de la population. 

Le premier tome s'ouvre sur la destruction du pays de Shola. Leur reine, Fan, confie alors sa fille Kira aux bons soins du roi Emeraude Ier. La fillette, de par sa peau et ses cheveux mauves, et son comportement quelque peu sauvage, intrigue le souverain et ses chevaliers. Cependant, sa protection est au centre de toutes les attentions, car une prophétie la concerne: elle serait celle qui protégera le porteur de lumière, dont le destin serait de détruire l'empereur Noir Amecareth...
Nous suivons donc son évolution au fil des tomes, de son enfance solitaire à son apprentissage de Chevalier...

Il est assez difficile de résumer douze livres en quelques lignes, mais Kira est le personnage central de cette histoire. Je n'ose pas en dire plus, de peur d'en dire trop...

Mon sentiment en refermant le douzième et dernier livre est assez mitigé. J'aurais peut-être du faire une pause entre les tomes, mais l'envie de savoir la fin était malgré tout la plus forte. Cette épopée n'est peut-être pas LA saga fantasy du siècle, le démarrage est indubitablement long, mais il faut reconnaître qu'ensuite l'auteur réussit à nous donner envie de connaître la suite. J'ai aimé l'histoire, certains personnages sont attachants, mais ça s'arrête là. 

Les personnages justement: quel dommage qu'ils n'aient pas plus de profondeur! On a l'impression qu'Anne Robillard est restée à la surface des choses, leur donnant un côté stéréotypé: Santo est sensible, Wellan colérique, Falcon un peu trouillard, les Elfes sont forcément beaux, les Fées insouciantes... N'ont-ils donc pas d'autres traits de caractère? C'est un peu trop réducteur à mon goût.
L'action ensuite: à chaque tome, on suit plus ou moins le même schéma. Amecareth envoie des troupes, les chevaliers (bien qu'en sous-nombre) les affrontent et gagnent...

C'est un des autres points faibles de cette saga: à force, ça devient répétitif. Il est vrai que 12 livres, ça fait (un peu?) beaucoup. Peut-être que réduire leur nombre aurait pu être envisagé, vu la maigreur de l'intrigue de certains d'eux, et là je pense notamment au tome 10, où il ne se passe pour ainsi dire... rien.

Les répétitions concernent aussi les personnages: si l'on ne comprend pas entre autres qu'Onyx veut se venger, que Wellan est un formidable chef de guerre et qu'il déteste les Elfes, c'est que soit on est (pardonnez-moi) stupide, soit aveugle...
Je me demande si la superficialité des personnages ne tient pas aussi à leur foisonnement: entre les différentes promotions de l'ordre, les rois de chacun des royaumes, il y en a un tel nombre que l'on en vient à les confondre et à ne plus trop savoir qui est qui.

De même, Anne Robillard semble décidée à marier tous ses chevaliers. Cette histoire de halo lumineux qui permet de reconnaître son âme sœur... Les chevaliers se côtoient depuis des années, et un beau jour hop! ils aperçoivent ce fameux halo et tombent immédiatement amoureux. Et bien sûr, ils sont rarement repoussés (sauf pour ce qui est du couple Santo/Bridgess): un regard suffit pour se convaincre qu'on s'aime, on se marie en général dans la foulée, désolée mais je trouve ça un peu facile, et même mièvre.

Le pire dans cette saga est sans conteste la fin: pendant onze tomes, on attend la confrontation finale: Kira et le porteur de lumière contre Amecareth. Eh bien là encore, quelle déception! On a l'impression que l'auteur ne savait pas comment terminer son histoire, et cela donne un affrontement bâclé, qui tient en 3 pages environ. Je m'attendais à une grande bataille, j'ai eu droit à un pétard mouillé. J'avoue avoir pensé: tout ça pour ça?
Cependant, la toute fin de la saga réserve une bonne surprise concernant Wellan. Je n'en dirai pas plus, sinon que cela me donne envie, malgré tout, de lire la suite de cette épopée, Les héritiers d'Enkidiev, rien que pour savoir quel sort est réservé aux chevaliers.

En bref, on dit souvent d'Anne Robillard qu'elle est la J.K. Rowling canadienne, eh bien désolée, mais cette saga, aussi sympathique soit-elle malgré ses défauts, n'a pas l'ampleur de Harry Potter, du Seigneur des Anneaux, ou d'un bon Stephen Lawhead. Le style est trop simple, réservé aux enfants et pré-ados. Si vous avez passé cet âge, alors il se peut fortement que cette saga ne vous plaise pas.

lecture sympa, sans plus

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