mardi 28 février 2017

Résilience

Je cherchais un livre pour me changer les idées après la déception de Comme un conte. Sur les conseils de mes followers instagram, je me suis donc lancée dans celui-ci, sans rien en savoir...

Pour ses dix-neuf ans, Vincent s’est offert un parricide. Il a tué son bourreau. Mais peut-on vraiment se libérer de l’emprise du Mal? Peut-on se reconstruire après avoir subi le pire? Incarcéré, Vincent doit affronter ses démons, apprendre à se connaître et s’accepter… pour atteindre la délivrance, sa résilience.

Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre lorsque j'ai commencé ce livre. J'en avais eu de très bons échos, on me l'a plus que chaudement recommandé, mais je n'avais pas lu le résumé ni rien et me suis donc lancée à l'aveugle. Et je me suis pris une claque. Monumentale. Magistrale. Le dernier bouquin à avoir eu cet effet-là sur moi, c'est Le faire ou mourir de Claire-Lise Marguier. 

Plus un drame qu'un thriller, ce livre m'a bouleversée. Si vous le commencez, prévoyez de ne rien faire d'autre durant les heures qui vont suivre: impossible de lâcher ce livre avant de l'avoir fini! Pour ma part, je l'ai commencé en soirée et l'ai terminé le lendemain matin, mais j'en ai rêvé la nuit, me levant même avant le réveil afin de pouvoir terminer cette lecture seule, au calme. Et aussi pour pouvoir pleurer en douce tellement j'ai été touchée par cette histoire.

Dans ce livre nous suivons Vincent, un jeune homme malade qui sert de punchingball à son père, qui prend un malin plaisir à l'humilier et à le traiter comme un moins que rien.
Soucieux de plaire à ce père colérique et brutal, Vincent rejoint la bande formée par les fils des amis de ce dernier, des brutes épaisses qui aiment casser de l'homosexuel et de l'Arabe. Vincent va déverser sa rancœur sur eux, pour une fois qu'il trouve plus faible que lui il n'hésite pas et en profite: il frappe pour oublier la douleur et la colère, après tout ce ne sont que des pédales dont l'orientation sexuelle est forcément une maladie et des sangsues qui pompent la France, on peut donc bien leur taper dessus!

Bref, le personnage paraît exécrable au premier abord, et pourtant qu'est-ce que je l'ai aimé! Je me suis profondément attachée à lui car il est juste humain, avec des failles et des faiblesses.
C'est un livre très noir, très dur, mais aussi très bouleversant. Le jour de ses dix-neuf ans, Vincent tue son bourreau. Il espère ainsi connaître enfin la délivrance et se fout totalement des conséquences de son acte. La prison? Ca ne lui fait pas peur. C'est un jeune homme en colère, il semble que rien ne puisse le toucher.

Et pourtant... En prison, Vincent va faire la rencontre qui pourrait bien donner un nouvel élan à sa vie. Il se voit offrir une possible rédemption, sauf qu'elle va lui apparaître sous les traits d'un jeune Arabe homosexuel, Yassir. Car comble de malchance pour Vincent, il se sent attiré par les hommes et par la danse.
Imaginez un peu la tête de Franck, son père, brutal, raciste et homophobe: déjà que son gamin est malade, si en plus il aime des trucs de pédale, qu'est-ce qu'il va bien pouvoir faire de lui? Alors il brise ses rêves, un à un, jusqu'à franchir le point de non retour.

Oui, le manque d'amour peut tuer. Entouré d'une mère distante qui ferme les yeux sur la situation et d'un père qui parle avec les poings, Vincent n'a pas eu de chance. Et le problème, c'est que des Vincent, il y en a des milliers.
Il faudra que Vincent connaisse la prison et Yassir pour comprendre qu'il n'a rien fait de mal, que l'amour peut se conjuguer avec un autre homme et être beau. Vincent a peur de ressembler un jour à son père, peur que les gènes ne lui transmettent sa soif pour la violence, peur de s'accepter tel qu'il est, honteux de ressentir une telle attirance pour Pedro d'abord puis pour Yassir, qui a en plus le malheur d'être Arabe. Pourtant Yassir ne va rien lâcher et va tenter de montrer à Vincent que l'amour mérite d'être vécu.
Pourtant, ce roman n'est pas une romance homosexuelle, autant vous prévenir tout de suite, il n'y a rien de graveleux ou quoi que ce soit.

La fin m'a secouée comme jamais, c'était si triste et en même temps si beau que j'ai pleuré comme une madeleine en la lisant. Sensations fortes garanties...
Ce court roman est un magnifique hymne à la vie, à l'amour, et à l'acceptation de soi, qu'importent les préjugés. 
Vincent aurait pu être simplement ce que son père avait fait de lui (au choix: un garçon humilié que l'on habille en fille ou un jeune paumé qui frappe plus faible que lui pour se sentir enfin exister), mais il choisira au final d'être lui, juste lui, tel qu'il est vraiment. C'est ce qui fait la force de ce récit. Et c'est beau.

Résilience est un roman fort, sombre, mais qui cache une part de lumière magnifique et des sentiments extrêmement forts. A lire d'urgence!


coup de cœur!

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vendredi 24 février 2017

La passe-miroir, tome 1 - Les fiancés de l'hiver

Depuis le temps que j'entends parler de cette saga, je me suis dit qu'il serait peut-être temps que je m'y mette. J'ai donc profité de sa sortie en poche pour me lancer...

Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers: elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l'Arche d'Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d'un complot mortel...

Je dois avouer que cette lecture a été une agréable surprise. Contrairement à beaucoup, pour moi ce n'est pas un coup de cœur mais une immersion très plaisante dans l'univers imaginé par Christelle Dabos. 
J'avais pourtant un peu peur après avoir lu certains commentaires disant que ce livre était plutôt lent, voire mou, qu'il  ne s'y passait pas grand chose et qu'Ophélie était du genre très (trop?) passive et donnait envie qu'on lui colle des baffes.

Et pourtant, je ne me suis pas ennuyée un seul instant et je me suis profondément attachée à cette petite Liseuse de l'arche d'Anima, capable aussi bien de lire le passé des objets qu'elle touche que de traverser les miroirs. Ce n'est pas la plus jolie fille, ni la plus extravertie ou la mieux fagotée, en plus elle est terriblement maladroite, mais ce sont tous ces petits défauts qui font d'elle une héroïne crédible et attachante, bien loin des filles badass qui font tourner les têtes que l'on peut rencontrer habituellement.

C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai commencé ce livre, mais fort heureusement cette sensation n'a pas duré.
Nous suivons donc Ophélie, fiancé malgré elle à un homme qu'elle n'aime pas et qui ne semble pas faire grand cas d'elle. Thorn (puisque c'est son nom) est un homme taciturne, il parle peu et on sent qu'il a l'habitude d'être obéi sans discuter.
Sauf qu'Ophélie, elle, veut comprendre: pourquoi ces fiançailles? Pourquoi partir pour le Pôle, un autre monde qu'elle ne connaît pas? Pourquoi garder ces fiançailles secrètes et paraître déguisée à la cour?  

Plus on avance dans le récit et plus on apprend de choses en même temps qu'Ophélie: ses fiançailles sont arrangées et déplaisent autant à Thorn qu'à elle-même, le clan de ce dernier est plutôt violent et peu enclin à la sympathie et eux aussi désapprouvent ce mariage.
Bref, Ophélie s'est fourrée bien malgré elle dans un sacré guêpier dont il ne sera pas simple de sortir.

Mais derrière la naïveté de notre héroïne se cache un fort tempérament qui va peu à peu se révéler: elle va leur prouver qu'elle n'est pas aussi douce et soumise qu'il y paraît et va prendre son destin en main. Prise au piège d'un monde dangereux dont elle ne maîtrise pas les codes, elle va pourtant aller de l'avant et tenter de déjouer les pièges que certaines personnes mal intentionnées vont placer sur sa route.

Etre la fiancée de Thorn n'est pas de tout repos, mais heureusement ce dernier va quelque peu l'aider. Ils vont peu à peu tisser une relation spéciale quoique bizarre: chaque fois que l'un fera un pas vers l'autre, il ou elle se verra infliger une déconvenue des plus désagréables. Car l'amour est loin d'être à l'ordre du jour!
Ophélie et Thorn ont bien compris qu'ils sont tous deux prisonniers de cette union, tels deux pions que l'on déplace sur un échiquier sans qu'ils aient leur mot à dire: ils servent de grand intérêts, on sert d'eux, et voilà.

Pourtant, Thorn va sentir grandir en lui un instinct de protection vis-à-vis de sa fiancée, et chaque fois qu'ils sont réunis, on se prend à espérer une évolution, un petit quelque chose qui pourrait les rapprocher, sauf que c'est le contraire qui se produit.
Plus Ophélie entrevoit la vérité, plus le Pôle et le rôle qu'elle doit y jouer la dégoûtent. Lorsque enfin elle prend toute la mesure de la situation, on ne peut que comprendre son dégoût. Mais est-ce vraiment la vérité? Car les habitants du Pôle sont des experts en manipulation mentale, chez eux tout n'est qu'illusion, rien n'est vraiment réel.
Du coup, je me suis surprise à espérer qu'Ophélie s'était fourvoyée et qu'elle ne devra pas se cantonner au simple rôle qui semble avoir été écrit pour elle. 

De ce fait, j'attends avec impatience la sortie du tome 2 en poche. Même si ce livre n'est pas un coup de cœur, l'auteur a réussi à me donner envie de connaître la suite des aventures d'Ophélie à la Citacielle. 
J'espère également en apprendre davantage sur Thorn, je suis clairement restée sur ma faim en ce qui le concerne! J'ai également hâte de retrouver Bérénilde et Archibald et d'en apprendre plus au sujet de ce dernier.  

Bérénilde sera-t-elle une alliée ou une ennemie? Thorn fera-t-il fondre son armure de glace? Ophélie surmontera-t-elle les obstacles qui se dresseront sur sa route? Sur qui pourront-ils compter?
J'espère trouver une bonne partie de ces réponses dans le tome 2, inutile donc de dire que j'en attends pas mal et espère ne pas être déçue!


lecture agréable

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Throwback Thursday Livresque #10

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Il s'agit d'un nouveau rendez-vous qui a lieu sur le blog de BettieRose Books. Il s’agit de parler d’une lecture plus ancienne sur un thème en particulier.


Cette semaine, le thème est: un livre que j'aimerais relire.



J'aurais pu vous parler de Harry Potter, mais finalement non. J'ai du coup choisi une saga dont le troisième tome devrait sortir d'ici peu, et que j'ai tellement attendu (le tome 2 date de 2014) qu'une relecture devrait s'imposer, afin d'en goûter une nouvelle fois toute la richesse et la complexité...




Irmine et Helbrand, deux frères assassins descendant d'un ancien peuple guerrier, vivent dans les ombres de la plus grande cité du royaume de Palerkan. Alors qu'ils se croient à l'abri des persécutions dont ont souffert leurs ancêtres, leur passé sanglant les rattrape, sous les traits d'un borgne qui semble nourrir pour eux de sombres projets. Et tandis que la guerre menace d'embraser le monde, que les puissants tissent de noires alliances, ils vont devoir choisir un camp. Leur martyre ne fait que commencer...




J'aime cette saga d'amour, il était impossible de ne pas la faire apparaître cette semaine. Vivre aux côtés des Arserkers est un privilège, j'ai dévoré cette histoire, et quel destin que celui de ces deux frères! A lire sans aucune modération!

mardi 21 février 2017

Jeux de miroirs

Tout dans ce livre me faisait envie, de la couverture sobre à son résumé alléchant. Et pourtant, une fois encore, j'ai été déçue par le contenu de ce qui s'annonçait pourtant comme un succès phénoménal...

Un agent littéraire, Peter Katz, reçoit un manuscrit intitulé Jeux de miroirs qui l'intrigue immédiatement. En effet, l'un des personnages n'est autre que le professeur Wieder, ponte de la psychologie cognitive, brutalement assassiné à la fin des années quatre-vingt et dont le meurtre ne fut jamais élucidé. Se pourrait-il que ce roman contienne des révélations sur cette affaire qui avait tenu en haleine les États-Unis? Persuadé d'avoir entre les mains un futur best-seller qui dévoilera enfin la clef de l'intrigue, l'agent tente d'en savoir plus. Mais l'auteur du manuscrit est décédé et le texte inachevé. Qu'à cela ne tienne, Katz embauche un journaliste d'investigation pour écrire la suite du livre. Mais, de souvenirs en faux-semblants, celui-ci va se retrouver pris au piège d'un maelström de fausses pistes.

Je tiens avant tout à remercier NetGalley  et les Editions Les Escales pour m'avoir permis de découvrir ce livre. Merci également à miss Riz-Deux-ZzZ d'avoir été ma partenaire de lecture. Heureusement pour elle, je pense qu'elle a plus apprécié ce livre que moi, car malheureusement, c'est un flop pour moi, je suis totalement passée à côté de l'histoire. Heureusement également qu'au final il était assez court (315 pages) car hélas je me suis pas mal ennuyée...

J'avoue pourtant avoir été attirée par le résumé et surtout par ce bandeau rouge annonçant un "roman évènement". Du coup je l'ai demandé sans hésiter sur NetGalley mais pour une fois je me dis que j'aurais mieux fait de m’abstenir... Il s'agit du premier roman traduit en français de l'auteur, et j'avoue qu'il m'a fortement fait penser au Cercle de la croix de Iain Pears, dans lequel on recherche également le meurtrier d'un professeur empoisonné à l'arsenic et où quatre témoins donnent chacun une version contradictoire de l'histoire.

J'avoue que le principe de la narration multiple fonctionne très bien ici puisqu'il nous permet de découvrir différentes versions du meurtre d'une pointure de la psychologie cognitive.
Nous allons de mensonges en faux-semblants, entendons différentes versions, sauf qu'aucune ne concorde avec les autres et du coup on se demande qui ment et qui dit la vérité. 
L'auteur nous balade, nous amène à nous poser tout un tas de questions, et chaque fois que je pensais enfin approcher de la vérité, je voyais mes certitudes s'écrouler comme un château de cartes.

Petit point noir, je ne me suis attachée à aucun des personnages. La seule qui aurait pu m'être sympathique était Laura, mais une fois son vrai visage révélé, eh bien on n'a plus du tout envie de devenir son amie!
Autre détail, je me suis perdue parmi les autres personnages, je les confondais tous, ce qui ne m'a pas franchement aidée à bien comprendre cette histoire et à m'y retrouver. Je me suis mélangée dans les prénoms, professions, les liens des uns avec les autres, bref dans mon esprit c'était le flou total!

Et pour finir, le gros souci que j'ai rencontré avec ce livre c'est sa fin. Je ne suis pas fan des fins ouvertes, ce n'est pas nouveau, du coup ici ça m'a forcément crispée.
En effet, une fois la dernière page tournée, on s'aperçoit qu'en fait on n'a pas la solution à l'énigme proposée. On a plusieurs pistes, mais rien de vraiment tangible. Du coup, ce roman semble bâclé, inachevé, comme le manuscrit envoyé à Peter.

Je me souviens avoir eu le même sentiment en terminant le livre de Iain Pears, ce même goût d'inachevé, avec quatre récits, quatre points de vue, quatre personnes ayant assisté à la même scène mais qui en donnent une description différentes des autres. Vous me direz, réunissez quatre personnes qui se sont trouvées ensemble lors d'un évènement X ou Y, aucune ne vous décrira le responsable de la même manière: l'un le dira grand, l'autre plutôt de taille moyenne, l'un dira qu'il avait les yeux bleus et l'autre que non ils étaient verts, bref vous voyez le topo... Eh bien c'est exactement ce que j'ai ressenti ici.

Je dois lire La vérité sur l'affaire Harry Québert de Joël Dicker dans quelques jours, et à force de lire partout que ces deux livres se ressemblent pas mal j'avoue que je commence à prendre peur: déjà que le livre de J. Dicker est une jolie petite brique de 857 pages, si au final je dois me retrouver avec le même style de fin ou quelque chose dans le genre, j'avoue que cela entame pas mal mon envie de le lire...

Bref, je ressors mitigée de cette lecture dont j'attendais beaucoup. Je comprends que l'auteur veuille nous laisser tirer nos propres conclusions, mais ce choix ne m'a pas plu. J'aurais vraiment préféré avoir une "vraie" fin, avec le nom d'un coupable, mais peut-être est-ce là une volonté de l'auteur de rendre ce récit plus authentique encore, quand on sait qu'il y a quantité d'enquêtes qui restent encore non résolues à ce jour... Dommage, vraiment, car le point de départ était alléchant!

 lecture décevante

Pour voir l'avis de Riz-Deux-ZzZ, c'est par ici! :)

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mercredi 15 février 2017

Famille parfaite

De Lisa Gardner, j'avais déjà lu et beaucoup apprécié Jusqu'à ce que la mort nous sépare. Du coup, quand j'ai vu celui-ci avec sa couverture très jolie et son résumé accrocheur, je n'ai pas pu résister...

Les Denbe semblaient sortir des pages des magazines glamour: un mariage modèle, une belle situation, une ravissante fille de quinze ans, une demeure somptueuse dans la banlieue chic de Boston... une vie de rêve. Jusqu'au jour oùils disparaissent tous les trois. Pas d'effraction, pas de témoin, pas de motif, pas de demande de rançon. Juste quelques traces de pas et des débris de cartouches de Taser sur le sol de leur maison. Pour la détective privée Tessa Leoni, l'enlèvement ne fait aucun doute. Mais que pouvait bien cacher une existence en apparence aussi lisse?

Ce que j'aime dans ce genre de livres, ce sont les secrets de famille, ceux que l'on croit bien cachés, dont on est persuadés que personne n'en saura jamais rien et qui, le jour où ils sont dévoilés, explosent telle une bombe en causant des dégâts souvent irréparables.
Prenez donc une famille en apparence parfaite, heureuse et unie. Et si les apparences étaient trompeuses? Que se cache-t-il derrière le masque de la félicité conjugale?

Lorsque la violence fait irruption chez eux, les Denbe ne comprennent pas pourquoi on s'en prend à eux. Le mari, pourtant du genre grand costaud, s'écroule sous les décharges de Taser. Pourtant, on ne leur vole rien: le sac à main de la femme, son argent, son alliance en diamants, les smartphones dernier cri et autres tablettes sont rassemblés sur le plan de travail de la cuisine.
Certes, les Denbe sont beaux et riches, ils font forcément des envieux, mais pourquoi ne rien leur prendre? Et surtout, pourquoi n'y a-t-il pas de demande de rançon? C'est à cette étrange question que vont devoir répondre les enquêteurs...

Au fur et à mesure que l'on avance dans la récit, on comprend que chacun des membres de cette famille si parfaite a un secret qu'il tenait bien gardé, mais rien cependant qui explique le pourquoi de cet enlèvement. Les ravisseurs sont des pros, cependant on sent bien que quelqu'un d'autre tire les ficelles en coulisses.
La narration à plusieurs voix donne du rythme à ce roman, nous permettant de suivre tour à tour les différents personnages et de comprendre les petits secrets de chacun. J'ai été complètement happée par cette histoire, cherchant à comprendre le pourquoi du comment, j'ai tourné les pages de plus en vite jusqu'au final, qui ne m'a pas totalement surprise puisque j'avais déjà plus ou moins compris comment cela allait se finir. Il me manquait quand même quelques petits éléments et ce sont eux qui ont créé l'effet de surprise.

Bon par contre, ce livre n'échappe pas aux clichés habituels, d'ailleurs l'épouse elle-même l'avoue: "Ce qui était une vraie famille est aujourd’hui réduit à trois clichés: la femme qui se bourre de comprimés, le mari infidèle et l’adolescente enceinte" (oups petit spoiler, il vous suffit de surligner pour en savoir plus).
Les ravisseurs aussi ont droit à leurs petits travers, comme le fou de la gâchette ou encore le méchant plein de compassion.
Mais ça fonctionne et ça ne m'a pas empêchée de dévorer ce livre et de m'attacher à cette famille qui se désagrège sous nos yeux. Une fois tous les secrets révélés au grand jour, personne n'en sortira indemne, et je crois que c'est ce qui fait la force de ce livre.

Une dernière petite précision: ce livre est une suite, puisqu'il semble que Tessa Leoni et D.D. Warren apparaissent dans un autre livre de l'auteur, Preuves d'amour. Même s'il y a quelques petits rappels de cette affaire, il n'est pas indispensable de l'avoir lu pour bien comprendre Famille parfaite, aucun risque d'être largué donc! 

Bref vous l'aurez compris, j'ai passé un excellent moment en compagnie de ce livre que je vous recommande, et je compte bien en lire d'autres de cet auteur! 

lecture très agréable

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lundi 13 février 2017

Le chat Catia mène l'enquête, tome 3 - Plumes... et emplumés!

En général, quand je participe à une masse critique je coche des livres susceptibles de me plaire, mais pas que. Je choisis toujours un livre qui se situe hors de ma zone de confort, un livre sur lequel en temps normal je ne me serais pas retournée. C'est justement ce type de livre qui a été choisi cette fois-ci, et je me dis que la prochaine fois je ferais peut-être mieux de m'abstenir... 

Dans cette nouvelle collection, qui s’écarte totalement de son style habituel, Gérard Chevalier propose une belle originalité: son héroïne et narratrice!
Catia, minette quimpéroise "surdouée", mène l’enquête en assistant son maître,

journaliste d’investigation, dans ses recherches. Elle maîtrise le langage humain et emploie parfois des termes fleuris pour juger les comportements des "bipèdes".
L’auteur signe un ouvrage à la fois tendre et très drôle, laissant la part belle au suspense, qui ravira les amateurs de romans policiers, de Bretagne et les amoureux des chats… Un remède à "la crise", une pause entre les soucis.
 

Je suis sur une grande poubelle dans la petite rue de la Providence. J’attends Gérard Chevalier... Ah, le voilà, avec sa dégaine de John Wayne anémié.
— Bonsoir Catia. Alors, pourquoi vouliez-vous me voir? dit-il en posant sa tablette à côté de moi.
Je tape à une vitesse stupéfiante le plan phénoménal que j’ai imaginé pour me rendre plus célèbre encore. Enfin... NOUS, hélas... À la fin de sa lecture il reste figé.
— Mais... C’est insensé! bredouille-t-il. Pourquoi voulez-vous disparaître aussi? Vous n’êtes que l’héroïne de mes romans ! Il n’y a que moi qui dois disparaître, si j’accepte votre combine fumeuse…
S'ensuivront des investigations et une pagaille médiatique hallucinante, de quoi atteindre une notoriété quasi-mondiale!


Je n'ai rien contre les romans loufoques, une fois de temps en temps lire un bouquin un peu barré ça fait du bien! Quand il est supposé être écrit par un animal, là encore ça ne me dérange pas, la preuve j'ai Demain les chats qui m'attend dans ma PAL. Seulement, il faut que ce soit bien écrit et qu'il y ait un minimum de cohésion, c'est le genre de narration où en général ça passe ou ça casse. Et là, malheureusement, ça casse.

Déjà, je m'attendais à ce qu'il y ait une enquête policière. A la lecture du résumé, on nous dit bien que Catia aide son "bipède" dans ses recherches. Sans doute est-ce le cas dans les 2 tomes précédents, qu'il n'est pas nécessaires d'avoir lus pour lire celui-ci.
Du coup, je m'interroge avant de me rendre à l'évidence: point d'enquête à proprement dit dans ce livre. Dommage, mais bon, il doit bien y avoir autre chose à se mettre sous la dent!

Alors oui, il y a Catia, mais attention car la minette a un caractère assez particulier et mieux vaut pour vous que vous la caressiez dans le sens du poil. Catia est narcissique, elle aime qu'on s'occupe d'elle, et depuis que son humain a une femme et, pire encore, un bébé nommé Rose, eh bien il s'intéresse moins à son chat. Certes, l'animal, fin gourmet aux goûts de luxe et surdoué, veut bien jouer les nounous, mais à la condition que personne ne lui vole sa place de numéro 1 dans le cœur des gens qu'elle aime. 
Car oui on la laisse seule veiller sur l'enfant, en cas de problème no souci, Catia n'a qu'à envoyer un message pour dire "hey, bébé a faim/la couche sale/se réveille de la sieste", c'est pratique, pas besoin de payer pour une "vraie" babysitter!
Mais quand Catia s'aperçoit que Rose a la préférence, elle décide de mettre au point son enlèvement.

Catia, capable de communiquer en langage humain via une tablette, va donc mettre au point un plan "infaillible" qui devrait lui rendre les faveurs de son "bipède". A partir de fausses lettres anonymes et avec l'aide de Gérard Chevalier, l'humain grâce à qui elle peut publier des livres dont elle est la narratrice, elle va faire croire à son enlèvement. Et par-là aussi à celui de l'auteur, lui apportant une gloire qu'à son avis il ne mérite pas.

Ce quiproquo aurait pu être très drôle, un peu comme un vaudeville ou une bonne pièce de théâtre de boulevard, sauf que c'est brouillon et un peu trop criard. Le policier, Yvon, passe son temps à hurler, quasiment tous ses dialogues sont en majuscules. Ca se dispute, ça crie, ça utilise un langage de charretier, bref ça m'a fatiguée et au final je suis passée totalement à côté.

Ajoutez à cela que Catia est limite détestable, qu'elle a un caractère de cochon (pour ne pas dire autre chose) et un langage assez fleuri, vous comprendrez que j'ai eu du mal. Le chat qui décide de faire croire à sa disparition et à celle de son nègre (je ne vois pas comment appeler l'auteur autrement pour le coup) afin de retrouver un amour qu'elle n'a jamais perdu et une notoriété qu'elle juge méritée, c'était un peu gros.

En fait, j'ai l'impression que l'auteur a volontairement grossi le trait: sa Catia n'est absolument pas sympathique, du coup dur dur de s'y attacher alors que c'est quand même le personnage principal! Sauf qu'à force de trop vouloir en faire, ça a fini par me lasser. Grossir le trait, ok, mais là c'était trop, du coup ce qui aurait dû être drôle ne l'était pas et c'était plus lourd qu'autre chose. A force de trop vouloir en faire, je trouve qu'il dessert finalement son livre, c'est dommage!

De ce fait, j'ai également eu l'impression que l'auteur cherchait à se faire mousser, entre les différents rappels de ses précédents textes et cette façon de se mettre lui-même en scène dans son livre. Peut-être n'est-ce pas son intention, mais c'est ainsi que je l'ai ressenti. Dommage une fois encore!
Restent les interventions en breton, chacune traduite en note de bas de page, que j'ai bien appréciées, et quelques scènes qui m'ont fait sourire. Autrement, j'ai trouvé le temps long (alors que le livre fait 167 pages) et j'étais contente d'en voir la fin. 

Le quiproquo était un peu gros, le "personnage" principal trop centré sur son nombril (chaque fois qu'elle pense aux conséquences de son acte et à l'affolement que pourrait causer sa disparition, hop magie quelque chose vient la distraire), du coup ça a été une petite déception, j'attendais plus de ce livre que les caprices de diva d'une minette jalouse. Dommage!

lecture décevante

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Encore merci à Babelio et à leur Masse Critique pour m'avoir permis de découvrir ce livre!


Merci également aux Editions du Palémon pour cet envoi!