jeudi 25 octobre 2012

Métamorphose en bord de ciel

Avant toute chose, un grand merci à mon collègue pour m'avoir prêté ce livre. De plus, c'est grâce à lui que j'ai découvert Mathias Malzieu avec La mécanique du coeur. 
D'habitude, je dévore ces livres avec enthousiasme, car il faut avouer que Mathias Malzieu a un style bien à lui, poétique, fantastique et onirique. Cette fois cependant, le charme n'a pas opéré... 
 
Tom Cloudman est le plus mauvais cascadeur au monde. Il rêve de voler, mais ses tentatives se soldent toujours par des chutes involontairement drôles. 
A la suite d'une énième fracture, il se retrouve à l'hôpital, où on lui diagnostique un cancer. Cela n'empêche pas Tom de vouloir voler, et donc la nuit il déambule dans les couloirs, volant les plumes des oreillers afin de se fabriquer des ailes.
Au cours d'une de ses pérégrinations, il découvre une volière géante sur le toit de l'hôpital, et fait la connaissance de la femmoiselle qui l'habite. Celle-ci lui propose un étrange marché: une nuit avec elle, avec peut-être la conception d'un enfant, contre sa métamorphose en oiseau, le pouvoir de voler, et sa vie sauvée...
 
Mathias Malzieu nous propose une fois encore un récit à mi-chemin entre conte et tragédie. Son style est comme toujours unique, fluide et agréable, et on se laisse volontiers bercer par la mélodie de ce récit.
Le début, qui nous raconte les maladroites tentatives d'envol de Tom, sont touchantes de drôlerie. J'ai trouvée très bonne l'idée de son cercueil roulant, car après tout il risque sa vie à chaque cascade.
J'ai également beaucoup apprécié la fin, pleine d'émotion et de tendresse. L'auteur nous raconte par des métaphores joliment trouvées qu'il faut savoir laisser partir l'autre, le laisser retrouver sa liberté, ne pas l'emprisonner. Cette fin colle bien à l'esprit du roman, à cette idée d'envol présente tout au long du livre.
 
Seulement voilà, pour moi le problème c'est le milieu du livre. Je n'ai pas accroché à la lente métamorphose de Tom, je l'ai trouvée terriblement longue, en fait je me suis ennuyée. Là où d'habitude je suis transportée dès les premières pages dans l'univers si particulier de Mathias Malzieu, cette fois j'ai l'impression d'être passée à côté, d'être restée sur le bord du toit pendant que Tom Cloudman tentait de s'envoler. 
 
Je ressors donc de cette lecture avec un avis plutôt mitigé. J'ai pris plaisir à retrouver l'ambiance des romans de Malzieu, mais l'histoire en elle-même ne m'a pas fait rêver. Je pense cependant lire son prochain roman, en espérant qu'il sera mieux.
 
lecture sympa, sans plus
 
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samedi 20 octobre 2012

Poussière d'homme

Que dire de ce livre, sinon qu'il a été l'occasion d'une magnifique rencontre avec un auteur que je connaissais absolument pas, et que je me suis pris une énorme claque en le lisant...
David Lelait est surtout connu pour ses biographies (Dalida et Maria Callas, entre autres), mais ce roman est bien plus intime. Récit autobiographique, poignant, pudique, Poussière d'homme est un véritable hymne à l'amour, et quelque part à la vie aussi.
En ce soir du 3 avril, l'homme qu'il aime décède d'un cancer. David Lelait nous raconte alors la colère de n'avoir rien pu faire, la tristesse face à l'absence, le deuil, les obsèques, la douleur, l'espoir que l'autre revienne et qu'il ne s'agisse que d'un cauchemar...
Il évoque également l'envie d'abandonner, de déposer les armes face à cette trop grande solitude, et de partir aussi pour rejoindre l'autre.
 
Ce récit est comme une lettre adressée au disparu, où l'auteur lui dit tout son amour, le besoin de le revoir, même pour quelques heures, ne serait-ce que pour lui dire adieu. 
 
Il nous raconte leur rencontre, le début de leur histoire, le bonheur jusqu'au moment où la maladie fait son apparition, les séjours entre maison et hôpital, jusque la fin, terrible et inéluctable. 
Il nous relate l'espoir face à une éventuelle guérison, l'abattement quand le mal gagne du terrain, le moment où la maladie gagne finalement la partie, jusqu'au départ définitif, qui ne permet même pas un au revoir. Tout est relaté avec pudeur, mais avec aussi un amour immense.
 
Je crois que c'est ce qui transparaît le plus dans ce roman: l'amour. Il n'y a rien de sexuel ou de graveleux ici, rien d'autre que l'évocation du bonheur de la présence physique de l'autre. Le dernier contact se fait justement via cette "poussière d'homme", les cendres dans leur urne étant désormais tout ce qu'il lui reste de son homme bien-aimé.
 
David Lelait nous raconte aussi son long cheminement, seul après le départ de l'autre, le manque dû à l'absence, la difficulté d'être celui qui reste. A cela s'ajoute la douleur d'être le veuf qu'on ne nomme pas, celui dont on sait qu'il partageait la vie du défunt, mais sans l'avouer officiellement, surtout face à la famille, qu'il rencontre pour la première fois dans ces tristes circonstances.
 
L'auteur se pose aussi tout un tas de questions, notamment celle de ce que sera "l'après": car malgré tout la vie continue, même si l'autre n'est plus là. Il faut continuer à avancer, voire songer à refaire sa vie. Est-il encore possible d'aimer après un tel drame? N'est-ce pas trahir la mémoire de l'autre? Faut-il craindre de sentir son chagrin diminuer? Est-ce que refaire sa vie signifie que l'on oublie? 
 
En bref, ce livre a été un vrai coup de cœur, malgré la gravité de son sujet. L'écriture est poétique, chaque mot sonne juste. C'est un récit qui nous aide un peu à faire face à la mort, mais c'est aussi une magnifique déclaration d'amour, et mieux vaut préparer les mouchoirs, car les mots de la fin risquent fort de vous tirer des larmes.
 
coup de cœur!

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samedi 13 octobre 2012

Hunger Games

J'ai tellement entendu parler de cette trilogie, on me l'avait tellement conseillée, que je n'ai pas pu résister à la tentation: afin de me faire ma propre opinion, j'ai moi aussi succombé à la folie Hunger Games

Après avoir lu les 3 tomes, je me demande juste une chose: comment peut-on les classer dans la catégorie jeunesse? Parce que bon, c'est assez violent quand même... Certes, il s'agit d'un roman d'anticipation, et qui sait si notre futur ne ressemblera pas au monde qui y est décrit? Mais personnellement je ne le mettrais pas entre toutes les mains...


On nous catapulte dans un monde dévasté: suite à des catastrophes naturelles et à des guerres, l'Amérique du Nord n'existe plus. La population est divisée en douze districts, et le tout est régi par le Capitole, avec à sa tête le président Snow. Il fut un temps où existait le district treize, mais suite à une rébellion, le Capitole l'a rasé... Pour que chacun se rappelle du prix qu'a coûté la rébellion au peuple de Panem, on organise chaque année les "Hunger Games", ou Jeux de la faim, basés sur le principe de la Rome antique "du pain et des jeux".
Un garçon et une fille, tirés au sort dans chaque district, s'affrontent jusqu'à la mort dans une arène. Le dernier survivant est déclaré vainqueur. Et notez bien que je ne dis pas un homme et une femme, car il s'agit bien d'enfants que l'on envoie à la mort. Quoi de mieux en effet que d'envoyer des innocents au combat pour rappeler à chacun les conséquences de la rébellion?

Et, bien sûr, ce divertissement est proposé à la population du Capitole, qui contrairement à celle des districts ne manque absolument de rien. Là-bas, on ne sait pas ce qu'est la faim, et les enfants ne participent évidemment pas aux Hunger Games. On assiste vraiment à une confrontation entre deux mondes totalement opposés: une population opprimée qui n'a pas d'autre choix que d'obéir et d'envoyer des enfants à la mort, et des gens qui regardent ça à la télévision comme un vulgaire programme de télé-réalité.

Pour le district douze, c'est Peeta et Katniss qui se retrouvent catapultés dans l'arène, et notre héroïne est bien décidée à aller jusqu'au bout, quitte à défier, involontairement ou pas, le Capitole (qui se chargera bien sûr de le lui faire payer)...

Honnêtement, j'avoue avoir adoré le premier tome. J'ai adoré suivre les péripéties de nos héros dans l'arène, me demander s'ils allaient s'en sortir ou non. Je trouvais Katniss attachante, son côté rebelle mais pas trop me plaisait beaucoup, et le fait que Peeta soit amoureux d'elle le rendait extrêmement sympathique. J'ai également eu un vrai coup de cœur pour Cinna, pour Rue et pour Gale.

Dans le tome 2, ça commençait à se gâter. Le côté toutou fidèle de Peeta m'a énervée, ainsi que le fait que Gale ait tendance à glisser du "côté obscur" de la rébellion, l'éloignant ainsi de Katniss (oui, désolée, j'avoue que je préférais Gale à Peeta!).
Quant à Katniss elle-même justement... Son côté indécis m'a tapé sur les nerfs. Je veux me rebeller, et puis non je veux m'enfuir... Je veux que Peeta soit avec moi, et puis finalement non je le supporte plus... J'avais envie de lui crier "mais décide-toi à la fin!"

Et le tome 3... Pour moi, il est clair que ce n'est plus vraiment de la littérature jeunesse, tellement il y a de violence. Beaucoup de personnages, sympathiques ou pas, meurent les uns après les autres, c'est à peine si on a le temps de faire leur deuil... Il y a de la torture (physique et psychologique), c'est la guerre, Katniss veut assassiner Snow, et la rupture entre elle et Gale est consommée. En bref, rien à voir avec ce qui m'avait plu au tout début. De plus, le côté indécis de Katniss est encore plus prononcé que dans le tome précédent, me la rendant encore plus insupportable. On trouve ici une fille abrutie de médicaments, qui semble totalement détachée de tout, presque désintéressée par ce qui se passe autour d'elle, sauf peut-être par la perte de Peeta...

Alors oui, depuis le début de la trilogie on sait que la guerre va finir par éclater, et je me doutais que cela arriverait, mais de façon si brutale, bah je sais pas. Tout s'écroule, le district douze est rasé, le treize par contre n'a jamais cessé d'exister, mais ressemble plus à une dictature, presque pire que le Capitole. Il est vrai aussi que ce que nous décrit l'auteur pourrait bien nous arriver un jour, mais au final ça m'a rendu ma lecture déprimante. Même la fin en "happy end" et le fameux "réel ou pas réel" ne m'ont pas convaincue.

Je sors de ces Hunger Games avec une impression très mitigée, je n'arrive pas à savoir si finalement j'ai apprécié ou pas. Peut-être que j'ai passé l'âge de ce genre de lectures, ou que je suis tout simplement passée totalement à côté...
 
lecture sympa, sans plus
 
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