jeudi 27 octobre 2016

Throwback Thursday Livresque #1

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Je vous présente aujourd'hui un nouveau rendez-vous qui a lieu sur le blog de BettieRose Books. Il s’agit de parler d’une lecture plus ancienne sur un thème en particulier.


Cette semaine, le thème est: frissons! Halloween oblige ^^ et pour ma part c'est un thème qui me va très bien! Etant née le jour d'Halloween, impossible de passer à côté!



Le livre dont je souhaite vous parler est un classique de la littérature d'horreur, puisqu'il s'agit de L'exorciste, de William P. Blatty. 


Pour Chris MacNeil et sa fille Regan, une adolescente de quatorze ans, la vie s'écoule heureuse et aisée dans un quartier bourgeois de Washington. Et puis, un jour, des bruits étranges résonnent dans la calme demeure, des objets disparaissent, des meubles sont déplacés. Quant à Regan, d'étranges métamorphoses la défigurent, des mots obscènes jaillissent de sa bouche. Tandis que peu à peu la personnalité de l'enfant se disloque face aux médecins impuissants, la police est saisie d'horreur devant l'atroce vérité. Damien Karras, prêtre et psychiatre, sera-t-il le seul recours ?


Je l'ai lu il y a une bonne quinzaine d'années (ouch, déjà!), puis je me rappelle que j'avais enchaîné avec le film, ce qui maintenant que je m'en souviens n'était pas franchement une bonne idée.
Mais bon, j'étais dans ma période horreur/slasher (j'adorais me faire peur avec Scream et autres films du genre) et j'étais persuadée que ce livre ne me ferait pas peur. Hahaha, naïve que j'étais!

Non seulement ce livre m'a foutu une trouille d'enfer, mais alors j'ai atteint des sommets avec le film. Sachant qu'il date de 1973, je me disais que niveau effets ça devait être tout pourri et donc qu'il n'y avait pas de risques pour qu'il me fasse peur. Je me suis bien trompée sur ce coup, j'en ai fait des cauchemars pendant 2-3 jours... Missions accomplie donc avec ce livre qui devrait hanter vos nuits!

mardi 25 octobre 2016

Top Ten Tuesday #132





Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et est désormais repris en français sur le blog de Froggy.


Voici le thème du jour:  Les 10 livres à lire pour Halloween.




1. Les écrits d'Edgar Allan Poe. J'avais étudié quelques-unes des Nouvelles extraordinaires en cours (pfiou que ça remonte à loin!) et ça avait été une révélation, surtout Ligeia...

2. Les journaux de la famille Dracul de Jeanne Kalogridis, une réécriture du mythe de Dracula qui n'a pas à rougir de la comparaison avec son illustre ancêtre!

3. Le bazar des mauvais rêves de Stephen King, que je n'ai pas encore lu et que je me réserve exprès pour ce week-end d'Halloween!
 
4. Le portrait du mal de Graham Masterton, une réécriture très réussie du Portrait de Dorian Gray avec une famille vraiment flippante!

5. L'étrange vie de Nobody Owens de Neil Gaiman.

6. La dame en noir de Susan Hill.

7. De fièvre et de sang et tous les autres romans de Sire Cédric de manière générale: impossible de ne pas lire un de ses livres pour Halloween!

8. Entretien avec un vampire et toutes les autres Chroniques des vampires d'Anne Rice.

9. Le Retour des morts de John Ajvide Lindqvist, un bouquin bien flippant où les gens morts depuis moins de deux mois reviennent "à la vie". 

10. Fille des cauchemars de Kendare Blake, une très bonne histoire de fantômes qui n'a pas à rougir de son côté jeunesse!



Et voilà pour moi! Et pour vous, quels sont les 10 livres à lire pour Halloween?

lundi 24 octobre 2016

Un autre

Dans le genre histoire farfelue, voici un thriller un peu barré que j'ai acheté un peu sur un coup de tête. Et j'avoue que Pocket a bien titillé ma curiosité, entre la couverture que j'aime beaucoup et le résumé bien alléchant, entraperçus via un certain réseau social, il était impossible que je passe à côté... 

Au milieu de la nuit, deux hommes débarquent chez Sam et le jettent sur la banquette arrière d’une voiture, un sac de toile sur la tête, le canon d’un revolver contre la tempe. Samuel Marx a accumulé les dettes depuis son divorce, et l’ardoise a été rachetée par un dangereux mafieux. Mais Sam réussit à s’enfuir, et sa cavale le mène dans un village où débute l’étrange méprise... Pourquoi le pompiste l’appelle-t-il Vince? Et pourquoi cette jeune femme l’accueille-t-elle chez elle et l’embrasse en croyant étreindre son mari?

Honnêtement, ce livre m'a un peu fait penser aux livres de cet auteur Anonyme, celui qui écrit des trucs un poil déjantés avec un Iroquois ou un Bourbon Kid (parmi tant d'autres). Flatteuse, la comparaison? Peut-être, oui, mais assurément juste. Ce livre est un peu fou, c'est un peu un OLNI, et si au début j'ai eu un peu de mal au final je ressors conquise par ce roman.

Au premier abord, j'ai trouvé que c'était assez vulgaire. Je ne dis pas que j'aime quand tout est châtié à l'excès, mais bon faut pas non plus pousser mémé. C'est également assez violent et glauque, et de tout cela ressort une sorte de folie, de psychédélisme qui ne nous quitte pas d'un bout à l'autre de ce livre.
Je me suis posé énormément de questions au sujet de Sam, me demandant pourquoi tout le monde le prenait pour Vince, pensant même qu'il souffrait d'amnésie ou de schizophrénie.

Parce que bon, Vince, ce n'est quand même pas un enfant de chœur, quand on avance dans le roman et qu'on en apprend plus à son sujet, honnêtement on se dit qu'il vaut mieux ne pas le rencontrer dans une ruelle sombre! Et là, on comprend mieux le côté aussi brutal et vulgaire choisi par l'auteur: plus le temps passe et plus Sam s'identifie à son nouveau lui, plus il comprend les choses, et plus on en apprend sur ce drôle d'alter ego.
Car autant Sam reste quand même raisonnable, autant Vince semble n'avoir aucune limite. Et le problème, c'est que Sam y prend goût...

Nous suivons également d'autres personnages dans ce livre, de Belinda la prostituée au Pendu chargé de récupérer la dette de Sam, de la douce Anna, épouse de Vince, au flic amateur de beignets, il y en a pour tous les goûts, et j'avoue qu'au départ j'étais assez perdue.
Petit à petit, les pièces du puzzle s'emboîtent, on s'aperçoit que Vince et Sam sont tous les deux en dette vis-à-vis de la même personne, mais alors: pourquoi est-ce que personne ne sait les différencier, pourquoi Vince fait-il semblant d'être un autre, pourquoi Belinda a-t-elle aussi peur de lui et pourquoi Anna ne reconnaît-elle pas son mari?

Et quand arrive le dénouement, on se dit qu'on aurait dû le voir venir dès le début, mais pour ma part je me suis laissée embobiner et cela ne m'a pas dérangée. Certes, Vince est odieux, mais ce qu'il fait pour sa femme reste touchant. Je ne le cautionne pas, mais il n'empêche que je ressens quand même de la pitié pour ce pauvre gars un peu (beaucoup) paumé. C'est cash, c'est glauque, c'est violent et malsain, et pourtant au final, qu'est-ce que c'était bon!

lecture agréable

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samedi 22 octobre 2016

Rose Morte, tome 2 - Trois épines

Je l'avoue, le sort de cette saga se jouait lors de cette lecture: si une fois encore j'avais envie d'encastrer Rose dans un mur, alors la suite se jouerait sûrement sans moi...

France, fin du XVIIIe siècle. Alors que la révolte gronde aux quatre coins de la France, Rose est rappelée de la cour de Russie. De retour aux côtés de son mentor, elle découvre que la situation vacille également dans l’univers occulte d’Artus. 
Les Arimath doivent faire face à de sauvages attaques sur leurs terres, tandis que la grogne contre la noblesse croît d’instant en instant parmi le peuple. Entre la révolution naissante et les prémices d’une guerre au sein du monde obscur, les bouleversements dans l’existence de Rose s’annoncent cataclysmiques. Leurs conséquences risquent fort de faire sombrer en un même chaos les existences des humains aussi bien que des immortels...

Je sais que j'avais dit que je serais sans nul doute de la partie lorsque le tome 3 de cette série sortirait en poche, mais plus je réfléchissais à ma lecture du premier volet, plus j'avais de doutes et plus les détails négatifs qui m'avaient chiffonnée me revenaient sans cesse, occultant du coup tout ce que j'avais pu apprécier... Quoi de mieux alors que de sortir ce volume 2 et donner une nouvelle chance à Artus et Rose? Surtout que j'avais ouï dire qu'un certain Vassili allait certainement faire pencher la balance en sa faveur...

Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette lecture-ci s'est beaucoup mieux passée que la précédente. Rose a gagné en maturité, elle semble avoir pris son parti face à la froideur qu'Artus peut parfois lui témoigner, bref j'ai beaucoup plus apprécié ce personnage que j'ai trouvé bien moins geignard.
Elle n'hésite pas rabrouer/provoquer son mentor, tout en cachant (plus ou moins bien) à quel point il lui fait de la peine. Artus boude? Grand bien lui fasse, elle ne veut plus se monter la tête ou laisser attendrir. Elle sourit, pirouette, minaude, charme, mais ne laisse plus éclater sa mauvaise humeur pour un oui ou pour un non et ça, ça fait du bien! 
 
Artus, lui, continue de faire passer le bien-être de son clan avant le reste, c'est un chef de meute et il entend le rester. Je ne peux qu'être d'accord, mais de là à se barricader tout le temps et à ne rien partager avec les autres, il y a quand même un monde! Je sais qu'il est volontairement dans sa nature d'être taiseux, mais honnêtement à force c'est un peu... gonflant.

J'ai compris la douleur de Rose, les atermoiements d'Artus, sa jalousie, pour autant j'espère vraiment que le chef Arimath va réussir à s'ouvrir un peu plus dans le tome 3!
J'ai été également ravie de retrouver Adelphe, toujours pris entre sa loyauté pour son frère et son amitié pour Rose. Il ne sait sur quel pied danser, aimerait satisfaire les deux sans trop savoir comment, et du coup cela joue sur son caractère, que j'ai un peu moins apprécié cette fois. Cette froideur, cette absence de dialogues lui ressemblent si peu que j'ai bien cru à un moment m'être trompée de livre!

Mais il reste Vassili, si énigmatique et flegmatique, et j'avoue que là pour le coup je brûle d'en apprendre plus sur lui (et sur ses futures relations avec Adelphe!!). Je le plains de n'être au fond qu'un pâle substitut pour Rose, mais bon je ne pense pas qu'elle lui ait mis le couteau sous la gorge non plus! Bref, pour moi ce personnage gagne à être mieux connu, et j'espère vraiment qu'il aura un rôle à sa véritable mesure dans le tome 3.

Car oui, je peux désormais le clamer haut et fort, je lirai le troisième volume de Rose Morte. Ce n'était pas gagné, mais vu le plaisir que j'ai pris à lire celui-ci, je gage qu'il devrait en être de même avec le suivant.
J'avoue que je place de hauts espoirs dans la suite de cette saga, mais la guerre entre immortels amorcée ici, ainsi que les jeux de pouvoir auxquels ils se livrent m'ont semblé suffisamment prometteurs pour que je rempile pour un tome supplémentaire.
Les scènes d'action se sont enchaînées, les petites trahisons et les jalousies ont jalonné un récit plus politique et plus sombre, bref j'ai beaucoup aimé ce que j'ai lu, et j'espère que la suite sera encore meilleure!

lecture agréable

un livre de plus de 500 pages

jeudi 20 octobre 2016

Rêver

Ce roman n'est que le deuxième que je lis de cet auteur, et le minuscule résumé de Livraddict (qui pour une fois n'est pas celui que j'ai choisi ^^) me faisait saliver d'avance. Imaginez donc ma joie quand miss Alhoa l'a choisi pour la session de septembre du Lecture en duo...

"Pour la plupart des gens, le rêve s’arrête au réveil." 
Si ce n’étaient ses cicatrices et les photos étranges qui tapissent les murs de son bureau, on pourrait dire d’Abigaël qu’elle est une femme comme les autres. Si ce n’étaient ces moments où elle chute au pays des rêves, on pourrait jurer qu’Abigaël dit vrai.
Abigaël a beau être cette psychologue qu’on s’arrache sur les affaires criminelles difficiles, sa maladie survient toujours comme une invitée non désirée. Une narcolepsie sévère qui la coupe du monde plusieurs fois par jour et l’emmène dans une dimension où le rêve empiète sur la réalité. Pour les distinguer l’un de l’autre, elle n’a pas trouvé mieux que la douleur. 
Comment Abigaël est-elle sortie indemne de l’accident qui lui a ravi son père et sa fille? Par quel miracle a-t-on pu la retrouver à côté de la voiture, véritable confetti de tôle, le visage à peine touché par quelques bris de verre? Quel secret cachait son père qui tenait tant, ce matin de décembre, à s’exiler pour deux jours en famille? Elle qui suait sang et eau sur une affaire de disparitions depuis quelques mois va devoir mener l’enquête la plus cruciale de sa vie. 
Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur: elle-même.

J'ai souvent lu qu'on comparait ce roman au film Inception, et je dois dire que c'est plutôt flatteur et totalement vrai. On retrouve ici le concept des rêves imbriqués, le mélange entre rêve et réalité, bref loupez-vous un petit détail, et vous risquez probablement d'être largué. 
Ah oui, et sachez que M. Thilliez a décidé de ne pas vous faciliter la tache, en choisissant un découpage assez audacieux de son roman: à chaque début de chapitre, une ligne temporelle. Point de départ, l'accident dont Abigaël est sortie indemne; point d'arrivée, un lavoir en flammes. Pour vous repérer, une goutte d'encre noire, qui vous précise à quel moment l'action dudit chapitre se situe.
Bref, vous loupez la goutte, vous n'y faites pas attention, eh bien vous risquez d'être quelque peu paumé. Vous n'aurez d'autre choix que de revenir en arrière, ce qui à la longue peut être agaçant, je vous l'accorde.

Et pourtant, j'ai apprécié ce choix narratif qui m'a obligée, une fois n'est pas coutume, à bien prêter attention à la chronologie des faits. Pour ceux qui ne veulent pas s'embêter, sachez que l'auteur vous propose à la fin de son livre le découpage chronologique de son roman ainsi qu'un chapitre bonus qui n'apparaît pas initialement dans le livre (et vous permet d'apprendre d'un seul coup beaucoup de choses, vous offrant par là la clef du mystère de ce roman).  
Je vous conseille donc de ne lire ce chapitre bonus qu'une fois le livre terminé, car à mon sens c'est dommage de se spoiler ainsi l'intrigue! Je vous conseille également le découpage que certains trouveront anarchique, car il vous permet de voir l'histoire sous deux angles bien différents, et de parfois comprendre des choses avant Abigaël.

Abigaël, justement, est une psychologue qui souffre de narcolepsie sévère depuis son enfance, couplée à des crises de catalepsie. Le seul traitement se fait à base de Propydol, un médicament certes efficace mais qui a tendance à effacer des souvenirs de l'enfance d'Abi.
Seulement voilà, ces derniers temps, notre psy ne tourne plus très rond, elle a tendance à confondre rêves et réalité, à "vivre" des rêves imbriqués qui la font douter de tout et perdre la notion de réel. Seule parade: la douleur, qui va aller crescendo à mesure que l'on va tourner les pages. Car si le sang d'Abigaël coule, ça signifie forcément qu'elle est dans la réalité. Vraiment, hum?
 
Abi enquête donc sur des disparitions d'enfants. Une sorte de croquemitaine joue avec elle et son équipe au chat et à la souris, dévoilant deux mois après l'enlèvement un épouvantail au visage grimaçant, portant les vêtements de l'enfant disparu, mais ayant sur le crâne la chevelure d'un enfant qui, lui, vient juste de disparaître. 
C'est donc ainsi que les enquêteurs apprennent qu'un nouvel enfant vient de disparaître. Le ravisseur a pour but d'enlever quatre enfants, sauf que pour la dernière, personne ne signale de disparition, on ne sait rien d'elle, c'est le néant complet.
Sauf qu'Abigaël se met à entrevoir des réponses à ses énigmes dans ses rêves. Et comme la distinction se fait difficile, elle note tout dans des carnets, qui vont parfois lui fournir des réponses aux question qu'elle se pose, notamment sur les disparitions d'enfants.

Bref, c'est tordu, difficile à expliquer, mais pour ma part j'ai vraiment apprécié ma lecture. Alors certes, quand je l'ai commencé, je n'ai absolument rien compris. Car le prologue n'est en fait pas un prologue, mais un chapitre censé arriver plus tard dans l'histoire, vous me suivez? 
La plongée dans l'intrigue est donc immédiate, mais elle m'a quand même refroidie. Je me disais que tout cela n'augurait rien de bon, si déjà j'étais paumée dès les premières pages. Donc oui, le début a été un peu laborieux et j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire.
D'ailleurs, je dois bien vous avouer que je n'ai rien compris à Inception (il faudra même qu'un de ces je le revisionne, il paraît que ça va beaucoup mieux la deuxième fois ^^), ça partait donc plutôt mal avec Rêver

Pourtant, je me suis accrochée, revenant en arrière dès que nécessaire, revivant des scènes mais d'un autre point de vue, mettant petit à petit les pièces du puzzle en place, échafaudant des théories qui se sont parfois avérées vraies, bref j'ai joué le jeu et je ne le regrette pas.
Du moins, si, il y a quand même une chose que je regrette: j'avais plus ou moins deviné une bonne partie de l'intrigue, j'ai eu une espèce d'intuition qui ne m'a pas lâchée pendant une grosse partie de ma lecture, un détail qui me titillait sans cesse, et il s'avère que cette intuition était la bonne. Certes, je suis passée à côté de plein de détails, j'étais contente sans vraiment l'être d'avoir deviné ce pan de l'histoire, mais j'étais frustrée car je ne comprenais pas comment et pourquoi c'était arrivé.

Bref, une fois encore Franck Thilliez m'a bien promenée d'un bout à l'autre de son roman, félicitations donc! Une fois passé le début un peu désarçonnant et le découpage chronologique, c'est un vrai page turner qu'il est difficile de lâcher tant on veut comprendre ce qui arrive à Abigaël, retrouver les enfants disparus et comprendre pourquoi ils ont été enlevés. La notion de rêves imbriqués et de difficulté à dissocier la réalité est bien exploitée, j'ai été prise dans la toile de ce récit, et je n'en demandais pas plus. A lire, donc! 

lecture agréable

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mardi 18 octobre 2016

Une vie entre deux océans

Plus d'une fois je suis passée devant ce livre sans jamais l'acheter, craignant qu'il puisse ne pas me plaire. Puis j'ai visionné la bande-annonce de son adaptation, et je suis tombée sous le charme de cette histoire. Ni une, ni deux, je me suis dépêchée de l'acheter, et de le lire dans la foulée...

Libéré de l'horreur des tranchées où il a combattu, Tom Sherbourne, de retour en Australie, devient gardien de phare sur l'île de Janus, une île sur les Lights, sauvage et reculée. À l'abri du tumulte du monde, il coule des jours heureux avec sa femme Isabel, un bonheur peu à peu contrarié par l'impossibilité d'avoir un enfant. Jusqu'à ce jour d'avril où un dinghy vient s'abîmer sur le rivage, abritant à son bord le cadavre d'un homme et un bébé sain et sauf. Isabel demande à Tom d'ignorer le règlement, de ne pas signaler "l'incident" et de garder avec eux l'enfant. Une décision aux conséquences dévastatrices...

Je sens que cette chronique va être difficile à écrire, tant mes sentiments à l'égard de cette histoire sont ambivalents... 
J'ai passé un très bon moment en compagnie de ce livre, et ce malgré quelques petites longueurs et un rythme parfois très lent, mais qui retranscrit à merveille la vie sur Janus et qui permet de prendre le temps de raconter les choses.
Les nombreux flashbacks nous permettent d'en apprendre plus sur le passé de Tom, son retour au pays après la guerre, sa rencontre avec Isabel...

Nous faisons donc la connaissance de Tom, gardien de phare profondément marqué par la première guerre mondiale. Ce travail semble fait pour lui, qui recherche la solitude. Seulement voilà, la solitude c'est bien, mais souvent sa compagne la dépression ne tarde pas à faire son apparition, surtout quand les périodes où l'on vit seul durent aussi longtemps.
Fort heureusement pour Tom, il va rencontrer Isabel, une jeune femme pleine de vie qui va tomber amoureuse de lui. Tom voit en elle la possibilité d'un nouveau départ, d'une nouvelle vie, bref d'une seconde chance après toutes les horreurs qu'il a vécues.

Tout irait bien dans le meilleur des mondes, si Isabel ne faisait pas fausse couche sur fausse couche: 3 bébés morts, et voilà notre jeune femme durement touchée dans son intimité et sa féminité. Cette impossibilité à donner la vie la fait se sentir honteuse et lui mine le moral et Tom, malgré tout son amour et son soutien, se retrouve incapable d'enrayer la dépression qui la guette.
Or, voilà qu'un dinghy s'échoue sur l'île, avec à son bord le cadavre d'un homme et un bébé, bien vivant lui. Isabel a perdu son dernier bébé à peine deux semaines auparavant, elle ne va pas bien, et demande donc à Tom de ne pas signaler l'incident et de garder l'enfant afin de l'élever comme le leur...

Cette décision va avoir des conséquences dévastatrices, que ni l'un ni l'autre n'auraient pu deviner. Isabel, en manque d'enfant, voit en ce bébé l'occasion de devenir enfin mère. Le père est mort, l'enfant est enveloppé dans un cardigan de femme, Isabel se persuade et persuade Tom que la mère a dû tomber à l'eau et se noyer.
Oui mais voilà, rien ne prouve que la mère est bel et bien morte, et c'est ce que Tom essaie en vain de faire comprendre à sa femme. Qui sait si ce bébé n'a pas de famille sur le continent? Mais Isabel, toute à sa douleur face à la mort de son troisième enfant et à la joie de pouvoir enfin concrétiser son rêve avec un bébé qui n'est pas le sien, refuse d'entendre raison. 

Après tout, ils sont seuls sur Janus, sans personne pour leur rendre visite à part le bateau de ravitaillement. Il est donc facile de dissimuler le cadavre du père, de rejeter le dinghy à la mer et de prétendre qu'Isabel a accouché plus tôt que prévu. Qui pourra vérifier?
Oui mais... Car il y a un mais, évidemmentLe bébé a bel et bien une mère, la jeune Hannah, désespérée depuis la disparition en mer de son mari et de son enfant. Tom essaie de faire entendre à Isabel, mais celle-ci refuse. L'enfant, Lucy, est avec eux depuis deux ans quand ils reviennent enfin sur le continent: elle est trop jeune pour comprendre la réalité de la situation, l'arracher à sa famille serait un crève-cœur, elle a tout le temps d'apprendre qui elle est vraiment! 
Oui, mais c'est sans compter sur Tom, qui a mauvaise conscience, et qui malgré tout son amour pour Lucy sait qu'il fait quelque chose de mal...

Parlons-en, de Tom: c'est un mec droit dans ses bottes, fidèle à ses principes. Il aime Isabel et fait tout pour la protéger, quitte à en payer les pots cassés. Quand celle-ci veut garder le bébé, au début il refuse, car il ne veut pas déroger au règlement. Puis il se demande qui il est pour la priver du bonheur d'être mère, pense lui aussi pendant un temps que l'enfant est certainement orpheline, avant de changer d'avis quand il finit par comprendre qu'il n'en est rien.
Seulement voilà, Isabel s'est attachée à l'enfant et lui reprendre serait cruel. Lui aussi aime Lucy, bien sûr, la voir grandir heureuse est un vrai plaisir, mais ce bonheur est entaché à la pensée d'Hannah Potts, si seule et désespérée suite à la tragédie qu'elle a vécue.

J'ai eu plus de mal avec Isabel, que j'ai trouvée très égoïste. Elle fait courir des risques à son mari sous prétexte de vouloir garder Lucy. Je comprends tout à fait son désir d'enfant, la honte qu'elle conçoit à la pensée de son ventre infertile et à celle que Tom pourrait lui en vouloir de la mort des bébés. 
Je comprends qu'elle puisse voir un miracle en Lucy et que le désir d'être mère submerge tout, mais Tom a raison lui aussi: il vaudrait mieux déclarer l'incident, et si l'enfant est effectivement orpheline, entamer des démarches en vue d'une adoption. 
Mais Janus est un endroit isolé, et Isabel persuadée que personne n'en saura jamais rien. Je ne peux donc en aucun la juger, qui sait comment j'aurais réagi à sa place? 

Cependant, à partir du moment où Hannah Potts entre en scène, mon avis a quelque peu évolué. C'est elle la mère de Lucy/Grace, et je ne comprends pas qu'Isabel ait pu accepter d'infliger à une autre les tourments qu'elle a elle-même vécus. 
Quant à la petite Lucy, elle m'a fait tellement de peine! Etre ainsi arrachée à son foyer et à ceux qu'elle croit être ses parents a été si douloureux à lire! Hannah fait pourtant des efforts pour tenter de renouer le fil, mais rien n'y fait. Elle a à la fin un geste on ne peut plus déchirant, qui prouve à quel point son amour pour Grace est fort et que c'est bien elle sa mère: je ne crois pas qu'Isabel, malgré tout son amour, aurait pu en faire autant!

Bref, Une vie entre deux océans est un très beau livre, avec une histoire bouleversante, un livre qui prend son temps pour nous raconter cette épopée familiale si triste, qui pose des questions très justes quant au deuil, aux blessures de guerre (pas seulement physiques), à la reconstruction de soi, à l'amour et la maternité. 
Qui sont les vrais parents d'un enfant? Les biologiques, qui lui ont donné la vie, ou les adoptifs, qui contribuent à voir grandir cette vie jour après jour? La question est très bien amenée et trouve une très jolie réponse, même si j'avoue que ce n'est pas forcément celle que j'attendais. Et pourtant, c'est on ne peut plus logique, au fond il n'y en avait pas d'autre possible!

Je reste quand même sur ma faim quant à la fin, justement, que j'imaginais du coup différente. Il n'empêche que je comprends le parti pris par l'auteur, et que je respecte totalement son choix. C'est une jolie fin, qui m'a profondément émue, et désormais je n'ai plus qu'une hâte: découvrir ce film sur grand écran!

lecture très agréable

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un livre adapté en film


Ce livre a été lu dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" chez Azilis.
https://aziquilit.wordpress.com/

Tous les billets pour cette session "Vie" sont disponibles ici!