dimanche 30 juin 2013

Les morsures de l'ombre

Karine Giebel est un auteur que je souhaitais découvrir suite à la session "ombre" du challenge de Calypso. Elle avait été choisie par de nombreux participant(e)s, et ne pouvait donc que titiller ma curiosité ^^
Alors certes, je cherchais à l'origine Jusqu'à ce que la mort nous unisse, mais comme ce titre n'était pas disponible, mon choix s'est porté sur Les morsures de l'ombre, et au final je ne l'ai pas regretté! Le thriller français se porte décidément très bien!

Benoît a accepté de dépanner une jeune femme rencontrée sur le bord de la route, puis de boire un dernier verre avec elle. Il se réveille le lendemain dans une cave, enfermé dans une cage, avec sa séductrice pour seule compagnie.
Peu à peu, l'attirante jeune femme se transforme en bourreau, qui semble prendre un malin plaisir à le torturer et à le regarder souffrir. La seule question qui le hante désormais est de savoir pourquoi lui...

Je ne vais pas vous le cacher, j'ai adoré ce livre! C'est bien écrit, prenant, j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher tellement je voulais savoir la fin!
Karine Giebel m'a menée par le bout du nez, j'avais compris une partie du pourquoi de l'enlèvement de Benoît, sans pourtant réussir à réunir tous les indices. Du coup, j'ai été surprise par la révélation finale, car celle-là je ne l'avais pas vu venir!
Et pourtant, c'est aussi cette fin qui fait que cette lecture passe tout près du coup de cœur: j'espère que les autres romans de Karine Giebel ne finissent pas tous aussi mal...

Les personnages sont torturés, l'atmosphère angoissante et confinée comme la cage où Benoît est retenu prisonnier, et le fait de ne pas savoir pour quelle raison il se retrouve enfermé ajoute au sentiment de suffocation.
De plus, la jolie Lydia tient très bien son rôle de geôlière-bourreau sexy. Les scènes de torture (physique comme psychologique) se succèdent, ça confine parfois au malsain, de la privation de nourriture à l'avilissement total de Benoît, tout y passe.
Lydia ne cesse de souffler le chaud et le froid, accentuant encore le malaise de son prisonnier. Benoît ne peut que se soumettre, essayant tant bien que mal de sauver sa vie: de cajoleries en menaces de mort, de bagarre en négociations, c'est un vrai jeu du chat et de la souris...

Bref, c'est un habile page turner, bien écrit et bien maîtrisé, et qui m'a fait passer un très bon moment, ponctué de sueurs froides.

lecture agréable

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dimanche 23 juin 2013

Le Trône de fer, intégrale 1

J'ai longtemps hésité avant de me lancer dans l'aventure du Trône de fer, et aujourd'hui je me demande encore pourquoi, étant donné que j'ai adoré: ça a été un énorme coup de cœur!
C'est une œuvre incroyable, dense, riche, complexe et captivante, un univers parfaitement maîtrisé, si bien que je ne sais même pas comment résumer cette première intégrale, tant il y a de choses à dire, et tant j'ai peur de ne pas réussir à lui rendre justice.

Après avoir tué le roi dément Aerys Targaryen, Robert Baratheon prend place sur le Trône de fer, et devient ainsi le nouveau souverain du royaume des Sept Couronnes. Son ami Eddard Stark, lui, se contente de gouverner son domaine de Winterfell.
Mais le jour où Robert lui rend visite, c'est en tant que porteur de mauvaises nouvelles: le trône est en péril. Son ancien conseiller principal, John Arryn, a été assassiné, et Robert souhaite donc qu'Eddard prenne sa place.
Ned, qui s'est toujours tenu éloigné des arcanes du pouvoir, se voit donc contraint de quitter son domaine et sa famille afin de suivre son ami dans le sud et de rejoindre la cour.
Intrigues, meurtres, tromperies, tournois et festivités composent désormais le quotidien d'Eddard, tandis qu'au Nord, d'étranges créatures rôdent par-delà le Mur qui protège le royaume...

J'avoue qu'au début, j'ai eu du mal à rentrer dans ce livre. Je trouvais le style un peu bizarre, car la traduction laisse par moments à désirer. Mais si l'on fait abstraction de ce détail, la narration devient fluide et très plaisante à lire.
Certains trouvent le style moyenâgeux et ampoulé, pour ma part j'ai adoré: ça cadre parfaitement avec l'histoire, et je ne vois pas comment on aurait pu écrire ce roman autrement! Par contre, ça doit être un régal à lire en VO...

Il y a également une multitude de personnages, et c'était assez compliqué de s'y retrouver. J'ai du plus d'une fois me reporter à l'index des personnages pour me rappeler qui est qui. Et puis finalement on s'habitue, petit à petit on commence à se repérer dans cette multitude. En plus, les surnoms donnés aux personnages n'aident pas franchement à la compréhension...
Les seuls que j'ai encore tendance à confondre, ce sont les conseillers royaux: Lord Mormont, Littlefinger et autres, là par contre j'avoue je m'y perds ^^

J'avançais très lentement, mais une fois les 50 premières pages dépassées, wow! Ca a été un pur délice! J'ai pleinement savouré cette lecture (qui m'a pris un mois tout de même ^^ car j'ai lu d'autres choses en parallèle), qui m'a fait passer par tout un tas d'émotions: tristesse, joie, déception, colère... Je n'en suis pas sortie indemne! Et il y a surtout deux passages qui m'ont fortement marquée, mais je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler. Vous saurez juste qu'ils concernent Eddard et Daenerys ;)

J'ai adoré les personnages d'Eddard (et tous les Stark en général), de Jon, de Tyrion (eh oui, j'ai adoré qu'il ait la langue aussi acérée, ce qui compense largement ses "défaillances" physiques) et de Daenerys.
Bien sûr, j'ai adoré détester les méchants de service: Cersei est une vraie garce, Joffrey et Viserys des gamins capricieux et égoïstes. Sansa et son côté petite fille sage m'ont tapé sur les nerfs ^^ mais au final sa naïveté se retourne contre elle, et j'ai finalement ressenti beaucoup de pitié pour cette petite fille perdue dans la cour des grands.

En bref, nous sommes en présence d'une œuvre magistrale et flamboyante, et je n'ai qu'une hâte: commencer très vite la deuxième intégrale afin de connaître la suite des aventures de tous ces personnages...

coup de cœur!

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Mon avis sur les autres tomes:
L'intégrale 2
L'intégrale 3
L'intégrale 4
L'intégrale 5

samedi 22 juin 2013

Femmes obscures

Pour bien continuer sur ma lancée, je vous propose une recueil de nouvelles fantastiques écrit par Angélique Ferreira. Il s'agit de ma deuxième collaboration avec les Editions Artalys, que je tiens à remercier une nouvelle fois pour cet envoi.

Femmes obscures a été une lecture très agréable, qui n'est pas passée loin du coup de cœur.
Angélique Ferreira a une plume très plaisante, ses nouvelles se lisent vite et bien, les thèmes abordés sont diversifiés, ce qui m'a permis de ne pas m'ennuyer durant ma lecture.
Aucun des récits n'est situé à notre époque, ce qui est à mes yeux un point positif de plus. Les personnages fictifs se mêlent aux grands noms historiques pour notre plus grand plaisir.

Le fantastique est présent du début à la fin, donnant une petite touche originale à ces textes.
Petit plus: la couverture, que je trouve juste magnifique, tout comme les illustrations intérieures ^^

J'ai bien sûr apprécié certaines nouvelles et certains thèmes plus que d'autres, mais il en faut pour tous les goûts, et globalement je ressors ravie de cette lecture.
De plus, on entre chaque fois rapidement dans l'histoire, il n'y a pas de temps morts, et pourtant paradoxalement on a chaque fois le temps de faire connaissance avec chacun des personnages.

A chaque récit donc son époque, son décor, ses personnages, aucun d'entre eux ne se croise dans une autre nouvelle, chacun a un caractère bien défini, c'est très bien maîtrisé. Nous voyageons ainsi de Paris à l'Egypte des pharaons, de Dunkerque à Londres... Le dépaysement est garanti!
Nous passons d'une histoire de fantômes à un récit sur la prostitution, la vengeance, ou encore l'amour absolu... Les thèmes sont certes diversifiés, mais toujours bien utilisés.

Je retiendrai tout particulièrement la première nouvelle de ce recueil, Le voile immaculé. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai tout de suite été interpelée par ce texte. Il m'a par certains détails fait penser à La dame en noir, tout en sachant s'en détacher afin de raconter sa propre histoire. J'ai adoré les personnages de Nathaniel et de Déborah, j'ai frémi au fur et à mesure que je découvrais leur histoire, bref j'ai adoré! J'aurais d'ailleurs aimé que la nouvelle dure davantage, car j'ai eu du mal à me détacher d'eux ^^

J'ai également eu un coup de cœur pour la nouvelle Le murmure de la mer, je l'ai également trouvée magnifique, c'est une histoire originale et très bien pensée, qui m'a émue aux larmes. Tant d'amour, si longtemps, c'est magique, et très bien retranscrit.
J'ai également beaucoup apprécié l'histoire de Toutankhamon de d'Akhesa dans Mastabas, une histoire d'amour absolu mais aussi de vengeance, sur fond de politique et de clivage religieux au temps des pharaons d'Egypte.

Le rosier grimpant lorgne du côté de la littérature vampirique, et même si je n'aime pas les récits de vampires actuels, je dois avouer que celui-ci est plutôt réussi. Le retournement de situation est bien amené, je ne m'y attendais pas, j'ai trouvé ce récit très plaisant.

Quant à Le marc de café, elle parle de vengeance, mais avec un tel cynisme que j'en suis restée bluffée. Lady Caitlin cache bien son jeu: sa beauté dissimule la pire des cruautés, et le comte Gregson l'apprend à ses dépens...

Par contre, je n'ai pas trop apprécié les nouvelles Le songe d'une nuit d'automne et Baiser mortel. Toutes deux se ressemblent (le pendentif, l'échange de corps), et de plus la nécrophilie... Beurk! ^^ Ce sont les seuls points négatifs que j'ai relevés dans ce recueil.

Au final, ce recueil d'Angélique Ferreira a été une bonne surprise. Ses nouvelles sont courtes, mais rythmées, les thèmes sont diversifiés, ce qui m'a permis de passer un très bon moment.

lecture très agréable

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samedi 15 juin 2013

Couleur de sang

Je vous propose de découvrir une petite nouvelle qui revisite très librement le conte du Petit Chaperon Rouge.
Je tiens d'ailleurs à remercier les Editions Artalys pour m'avoir permis de découvrir ce petit bijou ^^

Dans un petit village, les habitants sont terrifiés par une bête vivant dans la forêt. Comme il y a déjà eu plusieurs morts, les villageois décident de se faire vengeance et de tuer la bête, qu'ils prennent pour un loup.
Ysabeau vit à l'écart du village, car certains la croient sorcière. Elle souhaite rendre visite à sa grand-mère, malade, et pour cela décide de passer par la forêt, malgré les recommandations de sa mère.
C'est là qu'elle rencontre Aedd, le gardien de la forêt. Entre ces deux êtres que tout oppose, c'est le coup de foudre...

Ce que j'ai préféré dans cette nouvelle, c'est le point de vue qu'a choisi Nathy. La bête est bien plus que cela: mi-homme mi-loup, elle est la gardienne de la forêt et de ses habitants.
La forêt, justement, appelle à l'aide: les hommes ont oublié les liens qui les unissaient, elle souffre, et la bête est justement là pour la protéger de ceux qui lui font du mal. Elle est donc bien à l'opposé du loup que l'on rencontre habituellement dans le conte, et c'est un vrai régal!

Sa rencontre avec le Chaperon Rouge est juste magnifiquement décrite. C'est un vrai coup de foudre, une attirance physique quasi magnétique (la thématique du regard est très bien choisie), et ce malgré leurs différences: Ysabeau appartient au monde des hommes, Aedd à celui de la forêt.
On pourrait croire que tout les sépare, et pourtant il n'en est rien, ils sont faits l'un pour l'autre.
Nathy a une écriture puissante, elle nous entraîne dans son histoire, comme si on y était. Le fantastique a la part belle dans ce récit, qui est bien loin du conte pour enfants!

Je n'ai qu'un tout petit reproche à faire: j'ai trouvé cette nouvelle trop courte, j'en aurais bien repris encore un peu! ^^

coup de cœur!

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jeudi 13 juin 2013

Bal de givre à New York

Ce livre, j'ai longtemps hésité avant de le lire. Les avis que j'avais pu voir à son sujet étaient soit très enthousiastes, soit totalement négatifs. Le mieux étant encore de me faire ma propre opinion, j'ai donc fini par le sortir de ma PAL, et au final je ne le regrette pas, car ça a été une jolie surprise!

Anna Claramond se réveille en pleine rue, après avoir été heurtée par la voiture du séduisant Wynter, héritier d'une puissante famille. Elle s'aperçoit qu'elle ne se rappelle de rien, que seul son nom lui est familier.
Bientôt, Wynter la poursuit de ses assiduités, qu'elle accepte sans vraiment en vouloir. De bal féérique en cadeaux somptueux, la voilà fiancée à ce jeune homme qu'elle connaît à peine.
Pourtant, Anna sent que quelque chose ne va pas. Sa mémoire vacillante ne demande qu'à se réveiller, et les messages que lui envoie le mystérieux "Masque", un fugitif, ne font que la troubler plus encore. Son instinct lui souffle qu'elle est en danger, mais qui la menace? Wynter et ses attentions étouffantes, ou bien le Masque?

Je dois bien avouer qu'au début de ce livre, j'étais totalement perdue. Je ne comprenais pas grand-chose, et j'avais l'impression de ne pas avoir tous les éléments en main. Il manquait le petit détail qui permettrait d'assembler toutes les pièces du puzzle en un récit limpide et, surtout, compréhensible.
Mais c'est là le but de la manœuvre: nous déstabiliser, et c'est un pari réussi, car la clé de l'énigme se trouve dans les deux dernières pages! Donc à ceux qui veulent tout comprendre de suite, ce livre risque fort de ne pas vous plaire...

Nous suivons donc Anna, qui se retrouve amnésique suite à une collision avec une voiture. Sa mémoire lui joue des tours, les informations nous sont données au compte-gouttes, nous découvrons tout en même temps qu'Anna, au fur et à mesure qu'elle redécouvre sa vie.
Anna est une jeune fille solitaire, qui vit dans un manoir avec pour seule compagnie un majordome manchot et télépathe. Ses parents ont disparu, et personne, pas même elle, ne sait s'ils sont morts ou toujours en vie.
Son père était architecte, et il a fait de New York une ville futuriste, où tous les gratte-ciels sont reliés entre eux par des passerelles aériennes. Seul problème, depuis sa disparition, son œuvre s'écroule petit à petit, la ville tombe en ruine.

Anna est une héroïne sympathique, à laquelle on s'attache vite. Sa solitude m'a émue (quelle horreur de ne pas savoir ce que sont devenus ses parents et son frère), sa détresse face à sa mémoire oubliée aussi.
Ce qui m'a un peu fait tiquer, c'est que je l'ai trouvée un peu passive: elle accepte un peu trop facilement ce qui lui arrive, sans trop se poser de questions, comme si elle était spectatrice de sa vie. Elle emménage avec Wynter et se retrouve fiancée presque malgré elle. Il faudra attendre l'intervention d'Iris, la sœur de Wynter, pour qu'Anna commence à se poser les bonnes questions.

L'histoire, bien que plaisante, présente elle aussi quelques défauts. Certes, j'ai aimé l'atmosphère bizarre qui se dégage de ce livre, le fait que l'auteur ait choisi de ne pas nous donner toutes les informations dès le début, j'ai aimé découvrir la vie d'Anna en même temps qu'elle. Et pourtant, j'ai eu un peu hâte que le livre se termine, surtout vers la fin. J'ai trouvé certains évènements tirés par les cheveux, on dirait que l'auteur a voulu en faire trop.
J'ai trouvé dommage aussi que le combat entre le bien et le mal soit aussi mal présenté. On ne comprend l'utilité du personnage du Masque qu'à la fin du roman. Est-il l'ami ou l'ennemi d'Anna? Mystère...
Wynter se prétend lié à lui, mais on n'en sait pas plus, je trouve cela un peu dommage, j'aurais aimé que cet aspect soit plus développé.

Par contre, chapeau bas pour la fin du livre. Certains détails m'avaient mis la puce à l'oreille, mais sans que je réussisse à deviner de quoi il retournait exactement. J'avais envisagé bien des hypothèses: que toute cette histoire ne soit en fait qu'un rêve, ou qu'Anna soit en fait enfermée dans un hôpital psychiatrique et victime d'hallucinations, j'avais imaginé bien des choses, mais aucune de mes suppositions n'était la bonne.
Résultat, j'ai vraiment été bluffée, je trouve que c'est bien trouvé. J'aime les fins surprenantes, qui me prennent au dépourvu, tout en restant plausibles malgré tout.
Autre bon point de ce livre: sa couverture. Je la trouve juste magnifique! Les tons bleutés restituent à merveille l'ambiance parfois glaciale du roman, et le froid de l'hiver.

En bref, il s'agit là d'un roman court et sympathique, qui se lit vite malgré les nombreuses questions qu'il nous amène à nous poser, mais que je ne conseillerais pas à qui aime avoir toutes les clés en main dès le début.

lecture agréable

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jeudi 6 juin 2013

La liste de mes envies

Ce petit roman me faisait de l’œil depuis pas mal de temps, de par son titre (oui j'étais curieuse de savoir ce qu'il pouvait bien y avoir dans cette fameuse liste d'envies ^^), mais aussi par sa couverture. Je me suis donc lancée, et il m'a fallu 2 heures à peine pour en venir à bout.

Jocelyne tient une mercerie à Arras. Elle est mariée, a deux enfants, en a perdu un troisième, et ce deuil a bien failli avoir raison de son mariage. 
Sa mère, morte brutalement, lui manque, et son père, malade, vit sa vie en cycles de six minutes. Ses voisines, qui tiennent le salon de coiffure, lui proposent un jour de jouer au loto. Et là, miracle, elle gagne le gros lot...

Que dire de ce livre, si ce n'est qu'une fois encore, je ne m'attendais pas du tout à cela. Le résumé de quatrième est très court, et ne laisse rien deviner de l'atmosphère qui se dégage de ce roman. Au vu de ce résumé et du titre, je m'attendais à quelque chose de plus joyeux, à une comédie au ton léger... Eh bien non!

Il faut bien avouer qu'au début du livre Jocelyne mène une vie on ne peut plus banale. Ses rêves de jeune fille se sont envolés il y a bien des années: elle rêvait stylisme, elle est devenue mercière pour payer les soins à l'hôpital de son père; elle rêvait au prince charmant et a épousé Jocelyn; elle se rêvait mannequin, et les grossesses lui ont laissé quelques kilos en trop... 

Bref, la vie de Jocelyne n'est pas rose. On se dit que ce pactole de 18 millions d'euros pourrait lui changer la vie, qu'elle pourrait enfin tout plaquer et vivre ses rêves, mais non: en fait, Jo l'aime bien sa vie, et elle n'a pas envie d'en changer.  Et cela, malgré la méchanceté de son mari après la mort de leur troisième bébé, malgré sa mère qui lui manque et son père qui toutes les six minutes ne se rappelle même plus qui elle est.

C'est qu'elle sait aussi que l'argent pervertit les gens. Son mari rêve à bien des choses: un écran plat, une grosse voiture, et Jocelyne craint qu'en lui offrant cela il ne finisse par avoir d'autres rêves et par partir.
Elle le sait, l'argent ne fait pas le bonheur, et réfléchit donc à ce que ce pactole pourrait bien lui apporter qu'elle n'ait déjà. Et c'est là qu'intervient cette fameuse liste d'envies: Jocelyne s'aperçoit alors qu'elle n'a envie de rien. Elle a déjà tout ce dont elle a besoin: un mari, une maison, deux enfants, un travail. Bien sûr, c'est loin d'être parfait, c'est même banal, mais au final cela lui convient.
Dès lors, que faire de cet argent, puisqu'elle n'en a ni besoin ni envie? Cela, je ne vous le dirai pas, et vous laisse le découvrir par vous-mêmes ;)

Au final, il s'agit là d'un roman très court et agréable à lire, au style simple et poétique. Certes, il m'a laissé un goût amer auquel je ne m'attendais pas, et j'avoue m'être sentie déprimée après l'avoir refermé.
Sans vouloir trop en dire, je ne m'attendais pas à certains retournements de situation, et la tristesse qui se dégage de ce récit m'a vraiment touchée.

C'est un beau roman sur le lien entre argent et bonheur, sur nos relations avec nos proches, et sur ce dont nous avons vraiment besoin ou envie. Dommage qu'au final il ne soit pas un peu plus gai...

lecture agréable

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samedi 1 juin 2013

Le porteur de mort

J'ai acheté ce roman totalement par hasard: je ne connaissais absolument pas Paul Doherty, mais le résumé de son roman me plaisant bien, j'ai décidé de lui donner sa chance, et je ne le regrette absolument pas!

Janvier 1304. Hugh Corbett, garde du Sceau royal et émissaire privé du roi Edouard Ier, est envoyé par le monarque en Essex afin de rencontrer Lord Scrope, un riche seigneur qui est revenu sur sa promesse de rendre au roi un trésor qu'il avait dérobé aux Templiers lors de la chute d'Acre.
Arrivé au village de Mistleham, Corbett découvre une situation bien plus compliquée: Lord Scrope s'est rendu coupable de bien d'autres vilenies, comme le massacre de quatorze religieux dont il refuse d'ensevelir les corps, ou la pendaison expéditive d'un soit-disant voleur.
Mais il semblerait que le pire soit la présence du Sagittaire, un mystérieux archer qui tue les villageois de façon aléatoire. S'agit-il d'une vengeance? L'homme fait-il partie des Templiers?
Corbett commence donc à mener l'enquête, en espérant retrouver le trésor, et restaurer la paix au village...

Je viens de finir ce roman, et vraiment je suis agréablement surprise. Le style de l'auteur est fluide et se lit très bien, les pages se tournent toutes seules. Paul Doherty est visiblement bien documenté, ce qui donne une touche authentique à son récit.

Je me suis attachée aux différents personnages, surtout à Ranulf et Corbett. L'impétuosité de l'un est tempérée par le côté rêveur de l'autre, et leur association dans cette enquête est diablement efficace.
Pour ce qui est des autres personnages, j'ai aimé Lady Hawisa, surtout son côté sombre et secret, et j'ai adoré détester Lord Scrope et le maire Henry Claypole.

Si au départ les différents aspects de l'enquête semblent n'avoir aucun lien, on s'aperçoit très vite que tout est lié. La fresque de l'église, le voleur John Le Riche, le Sagittaire, la chute d'Acre, autant d'éléments qui, une fois assemblés, délivrent la clef de l'énigme.
Et j'avoue avoir été bluffée par la fin. J'étais sûre d'avoir trouvé le coupable, pour finalement m'apercevoir que Paul Doherty m'avait menée en bateau: le coupable n'est pas toujours celui que l'on croit! Même les personnages qui paraissaient les plus innocents se retrouvent finalement avec les mains sales... Et moi je n'ai rien vu venir ^^

La seule chose que je regrette, c'est que les Templiers n'aient pas une part plus active dans le récit, ils apparaissent trop peu à mon goût! Puis ils ne sont pas forcément présentés à leur avantage, et on parle plus de leur trésor que des hommes en eux-mêmes, dommage! ^^

Il n'empêche qu'il s'agit là d'un très bon livre, d'une belle découverte que je ne regrette absolument pas!


lecture agréable 
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Ce livre a été lu dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" sur le blog de Calypso.

http://aperto.libro.over-blog.com/article-challenge-un-mot-des-titres-session-16-116893380.html
Tous les billets pour cette session "Mort" sont disponibles ici!