jeudi 30 mars 2017

Throwback Thursday Livresque #14

Print


Il s'agit d'un nouveau rendez-vous qui a lieu sur le blog de BettieRose Books. Il s’agit de parler d’une lecture plus ancienne sur un thème en particulier.


Cette semaine, le thème est: la plus belle couverture.


Je suis sans doute une personne très futile, puisque la couverture joue généralement un rôle important (pour ne pas dire prédominant) lorsque j'achète un livre. Mais bon, il m'est également arrivé d'acheter des livres au résumé accrocheur et à la couverture hideuse, mais là n'est pas la question!

Voici donc l'heureux gagnant de la semaine:

Le petit village de Coldwater, sur le lac Michigan, est le théâtre d’un véritable miracle. Un beau jour d’automne, le téléphone commence à sonner chez plusieurs de ses habitants. Tous les appels proviennent de personnes décédées. Au même moment, Sully Harding sort de prison. Lors de son séjour derrière les barreaux, sa femme est morte. Il est désormais père célibataire. À son retour, il découvre un village en proie à une grande fièvre religieuse. Quand son propre fils ne vit plus que dans l’espoir d’un appel de sa mère, il est déterminé à prouver qu’il s’agit seulement d’une gigantesque supercherie. Mais est-ce bien le cas?

Je garde un bon souvenir de ce livre, même si je rappelle avoir été frustrée par le manque d'interactions entre morts et vivants.
L'auteur choisit plutôt de nous parler des dérives religieuses, de l’extrémisme, de la foi absolue à l'incroyance la plus totale, mais aussi du manque de scrupules de certains journalistes prêts à tout pour obtenir un scoop.
La vie de tout un petit village va se retrouver bouleversée par ces appels des morts: supercherie ou miracle? 

Ragdoll

Ce livre, dès que je l'ai vu, je l'ai voulu. Entre le résumé plus que tentant et les avis ultra positifs, je n'ai pas pu résister à la tentation...

Un corps. Six victimes. Aucun fil rouge. Votre nom figure sur la liste du tueur. La date de votre mort aussi…
La police découvre un cadavre composé de six victimes démembrées, assemblées entre elles par des points de suture telle une marionnette, et que la presse va rebaptiser Ragdoll, la poupée de chiffon. L’inspecteur Fawkes, qui vient juste d’être réintégré à la Metropolitan Police de Londres, dirige l’enquête sur cette épouvantable affaire, aidé par son ancienne coéquipière, l’inspecteur Baxter. Le tueur nargue la police en diffusant via les médias une liste de six noms, et en précisant les dates auxquelles il compte les assassiner. Fawkes et Baxter réussiront-ils à sauver ces six personnes, quand le monde entier garde les yeux braqués sur chacun de leurs mouvements?


Je tiens avant tout à remercier le réseau francophone NetGalley pour m'avoir permis de lire ce livre. Clairement, ce bouquin m'a vendu du rêve. Petit nouveau chez La Bête Noire (dont j'attends chaque sortie avec impatience), estampillé "thriller de l'année", récoltant des coups de cœur à n'en plus finir, forcément j'en attendais beaucoup et donc plus dure a été la chute. Car ce livre et moi, ça ne l'a pas vraiment fait. Il n'est pas mauvais, loin de là, mais j'en attendais autre chose et surtout j'en attendais plus. 

Déjà, j'ai eu mal avec certains personnages. On retrouve pas mal de stéréotypes: le flic alcoolique, le bourru au grand cœur, le petit jeune pugnace qui veut à tout prix faire valoir ses théories et démontrer qu'il a sa place dans l'équipe... Je sais que les flics bourrus sont à la mode et que l'auteur n'est pas le premier à utiliser ce genre de ficelles, sauf que c'est un peu vu et revu. 

De même, l'enquête au début est assez plan-plan, par moments c'est même mou. Ma lecture poursuivait donc son cours tranquille, limite je m'ennuyais un peu quand soudain arrive une révélation que je n'avais pas vu venir et qui a relancé mon intérêt qui avait tendance à retomber devant le côté "gentillet" de la chose. Une fois encore, c'est bien trouvé et tant mieux, sinon j'aurais fini par vraiment trouver le temps long.
En fait, quand on voit dans le résumé cette espèce de poupée à la Frankenstein, on s'attend à quelque chose de bien plus sordide et sanglant, mais il n'y a rien de ce genre, à part la recherche des personnes à qui appartiennent les morceaux de cadavres composant Ragdoll.

J'ai de loin préféré l'enquête au sujet des personnes présentes sur la liste du tueur, voir les tentatives désespérées pour tenter de les garder en vie, la recherche des liens qu'il peut y avoir entre eux, comprendre pourquoi le tueur a décidé de s'en prendre à eux et pas à quelqu'un d'autre... Puis surtout choisir l'inspecteur en charge de l'enquête comme victime ultime, c'est osé et j'ai adoré.  
On sent la tension monter crescendo au fur et à mesure que les jours passent, on voit la police se faire dépasser par les évènements, c'est très bien retranscrit et surtout ça donne du rythme à ce livre qui en manque parfois cruellement.

Je ne nierai pas que ce bouquin reste bon malgré tout: c'est bien écrit, addictif, les pages se tournent toutes seules et on n'a qu'une envie, c'est connaître la fin et savoir qui est derrière cette mise en scène macabre.
Pour ma part, j'avais deviné qui tirait les ficelles depuis un moment tout en espérant me tromper. Manque de bol, mon intuition était la bonne et pour une fois ça m'a déçue, j'espérais vraiment que le roman prendrait une autre direction.

En fait, cette révélation m'a cassé le rythme et a plombé mon envie de connaître la suite. J'ai continué malgré tout, jusqu'à connaître un regain de frénésie, tournant les pages de plus en plus vite en me disant que ça ne pouvait pas être si facile, que je m'étais forcément trompée quelque part. Jusqu'au bout j'y ai cru et finalement non, j'avais raison sur toute la ligne et ça m'a frustrée.
J'aime être promenée en bateau, j'aime échafauder des hypothèses, j'aime être surprise, et là bah c'est tombé à plat.

Reste la toute fin, qui en a apparemment frustré plus d'un. Pour ma part je l'ai trouvée réussie, je ne vois pas ce roman se terminer autrement. Certes, la révélation du pourquoi du comment de la chose est décevante, j'avoue avoir pensé "tout ça pour ça?" mais la toute dernière scène redonne un peu d'éclat à ce roman trop lisse et classique.
Oui c'est sympa, oui ça se laisse lire, oui on est pris dans l'action, mais ce n'est pas non plus fou-fou et de là à l'appeler "thriller de l'année", il y a un grand pas que pour ma part je ne franchirai pas.

lecture sympa

Logo Livraddict
             

        

mardi 28 mars 2017

Top Ten Tuesday #139




Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini.
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et est désormais repris en français sur le blog de Froggy.


Voici le thème du jour:  Les 10 livres que j'ai lus lors de ma première année de blog.



1. Les Piliers de la Terre de Ken Follett, qui a d'ailleurs été ma toute première chronique.

2. Le Moine de Matthew G. Lewis, un roman gothique comme je les aime!

3. Dracula l'Immortel de Dacre Stoker, ou comment écrire la suite pitoyable d'un grand chef-d’œuvre.
 
4. Le gang des mégères inapprivoisées de Tom Sharpe, un roman sympa mais dont j'attendais plus de mordant...
 
5. Le voisin de Tatiana de Rosnay.

6. Je triche un peu puisque j'ai lu la trilogie L'äme du Temple de Robyn Young que j'ai adorée de bout en bout, même si le tome 3 est à mon avis le moins bon des trois.

7. Rendez-vous chez Tiffany de James Patterson. Ma première vraie déception, trop de guimauve tue la guimauve...

8. Premier regard de Nicholas Sparks, un roman sympa et un auteur que je n'ai bizarrement jamais relu...

9. Xanth, tome 1 - Lunes pour caméléon de Piers Anthony. Un premier tome dont j'attendais beaucoup et qui m'a déçue et une saga que je ne compte clairement pas poursuivre.

10. Le scandale Modigliani de Ken Follett. J'ai adoré Les Piliers de la Terre mais là euh j'ai trouvé ça mauvais, voilà quoi.



Et voilà pour moi! Et vous, quels sont les 10 livres que vous avez lus lors de votre première année de blogging?

dimanche 26 mars 2017

Haut-Royaume, tome 1 - Le chevalier

Cela faisait un bon moment que je souhaitais découvrir la plume de Pierre Pevel. Alors que j'ai Les Lames du Cardinal dans ma tablette depuis des lustres, j'ai finalement choisi de m'attaquer au destin du Haut-Royaume...

Un homme, un royaume, un destin. Il avait nom Lorn Askariàn. Certains disent que le malheur arriva par lui et d'autres qu'il fut celui par qui tout fut sauvé. Dans ses veines coulait le sang noir des héros condamné. 
Le Haut-Royaume connaît sa période la plus sombre. Le roi est affaibli et la rébellion gronde aux frontières du territoire. En dernier recours, le souverain libère Lorn de ses geôles et le nomme Chevalier du Trône d’Onyx, chargé de protéger l’autorité royale. Héros valeureux et juste, Lorn est une figure d’espoir pour le peuple, mais il poursuit également un but secret: retrouver ceux qui l’ont maintenu en captivité, les uns après les autres… et leur faire sentir le goût de la vengeance. 

Pour une première tentative, je dois avouer que c'est plutôt réussi. Le style est fluide, la plume agréable et assez addictive, pourtant j'ai eu des moments de flottement dus à quelques longueurs qui ont fait retomber le rythme. Rien de bien grave cependant et globalement j'ai vraiment apprécié ma lecture.

J'ai eu un peu de mal avec Lorn, le personnage principal. Accusé à tort de trahison, il a passé plusieurs années dans une geôle soumise aux caprices de l'Obscure, une forme de magie noire très puissante qui rend fous ceux qui vivent à son contact. Quand il en sort, il n'est plus que l'ombre de lui-même, rongé par l'Obscure et bien décidé à en faire voir à ceux qui l'ont enfermé.
Je l'ai trouvé un peu je-m’en-foutiste, souvent il agit parce qu'il y est obligé et pas parce qu'il en a envie, bref c'est un détail qui m'a un peu gênée.
Les choses s'améliorent lorsqu'il commence à reconstruire la Tour Noire et à recruter la nouvelle Garde d'Onyx. 

En fait, Lorn est un peu un anti-héros: accro malgré lui à l'Obscure qui manifeste son pouvoir où et quand bon lui semble, c'est un homme sombre et taciturne, qui aurait préféré mourir plutôt que vivre en étant plus que l'ombre de lui-même. Il se détourne de ses amis, comprend qu'il ne plus faire confiance qu'à une poignée d'hommes (et encore) et surtout il a perdu l'amour de sa vie, conscient qu'il ne peut plus se présenter à elle tel qu'il est désormais, affaibli et soumis à l'Obscure.

Le Royaume est lui aussi affaibli, la guerre menace d'éclater, et pourtant seul Lorn semble être en mesure de le sauver. Le Roi, gravement malade, a renoncé à gouverner et il compte sur Lorn pour devenir son bras droit: il le nomme donc Chevalier d'Onyx et protecteur du royaume.
On assiste à la mise en place d'un échiquier politique où chacun va avoir un rôle à jouer. Sauf que Lorn a un peu tendance à être le grain de sable qui enraye la machine...
  
On comprend bien vite que la Reine est détestable, le bien-être du peuple est le cadet de ses soucis, elle préfère asseoir son pouvoir et céder des cités durement acquises durant la guerre à l'ennemi afin de remplir les coffres vides. Tout ce qui l'intéresse, c'est gouverner à n'importe quel prix et si le Roi pouvait mourir ce serait encore mieux.
Le Prince héritier, lui, n'est pas vraiment populaire non plus, tous lui préfèrent son jeune frère, un jeune homme solaire et au sourire facile quand son aîné est plus sombre et réservé.

Bref, les choses ne vont pas bien, mais je n'en dirai pas plus afin de ne rien spoiler involontairement. Par contre, je trouve que le côté vengeance dont il est question dans la résumé de quatrième n'est pas suffisamment exploité. 
Ce premier tome n'en reste pas moins un excellent roman d'aventures, qui possède un vrai souffle épique. Ajoutez à cela un univers rempli de magie et de créatures telles que les dragons ou les wyvernes, et une fin que je n'avais pas vue venir, qui m'a laissée sur les fesses et fait hurler de frustration de ne pas avoir la suite sous la main.
C'est désormais chose faite, et j'avoue être impatiente de connaître quel sort va être réservé à la Garde d'Onyx.
lecture agréable

Logo Livraddict


samedi 25 mars 2017

Derrière les portes

Dès que j'ai vu ce roman, j'ai su qu'il était fait pour moi: couverture, résumé, tout m'interpellait. Une amie me l'a prêté - et je l'en remercie - et effectivement il avait tout pour me plaire...

En apparence, Jack et Grace ont tout pour eux. L’amour, l’aisance financière, le charme, une superbe maison. Le bonheur.
Vous connaissez tous un couple comme celui qu’ils forment, le genre de couple qui vous fait rêver. Vous adoreriez passer davantage de temps avec Grace, par exemple. L’inviter à déjeuner, seule. Et pourtant, cela s’avère difficile. Vous réalisez que vous ne voyez jamais Grace sans Jack. Qu’est-ce que cela peut-il cacher? Parfois, un mariage parfait cache un mensonge parfait.
Et vous, connaissez-vous vraiment vos amis?

J'ai littéralement dévoré ce livre. En même temps, je l'ai lu un dimanche après-midi alors que j'étais privée de courant (pour une fois en pleine journée et avec les volets roulants - électriques bien sûr sinon ce n'est pas drôle - ouverts), je ne pouvais pas faire grand chose d'autre, et je ne regrette absolument pas mon choix! J'ai tourné les pages à une vitesse hallucinante tellement j'étais prise dans l'histoire, voulant à tout prix connaître la fin. 

Nous suivons donc Jack et Grace qui forment en apparence un couple parfait, uni, financièrement aisé et habitant dans une maison magnifique. Bref, ils renvoient l'image du bonheur et du couple idéal. Pourtant, Grace cache bien son jeu, puisqu'en réalité Jack est un mari violent qui surveille les moindres faits et gestes de sa femme, n'hésitant pas à trouver des punitions sordides pour corriger Grace si celle-ci a le malheur de vouloir désobéir aux règles.

La relation est posée et on se demande bien sûr qui va pouvoir aider Grace. Et cela semble plutôt mal parti, tant ses "amies" semblent porter des œillères: toutes ne voient en eux qu'un couple parfait, très amoureux, qui ne font jamais rien l'un sans l'autre tellement ils s'aiment. 
Toutes, sauf une: Esther, une nouvelle venue à qui Jack veut absolument que Grace plaise. Esther se méfie, pose des questions, auxquelles Grace trouve toujours une parade.

La narration alterne entre passé et présent, nous permettant ainsi de découvrir comment et pourquoi Grace s'est laissée piéger dans ce jeu des apparences. C'est glaçant, efficace et très bien mené
Jack est un vrai salaud que j'ai adoré détester, j'ai plaint Grace, frissonné pour elle, en me demandant comment elle allait bien pouvoir s'en sortir, et adoré le personnage de Millie, qui a un vrai cœur d'or et qui comprend bien plus de choses qu'on ne pourrait le croire. Quant à Esther, le rôle qu'elle va jouer dans cette histoire est un peu obscur au début, avant que l'on ne comprenne enfin, mais chut!

B.A. Paris a réussi à transformer en une histoire glaçante cette "simple" histoire domestique, et même si il n'y a pas un suspense de folie étant donné que nous avons toutes les cartes en main quasiment dès le départ, on ne peut s'empêcher de trembler pour Grace. Et on ne peut s'empêcher de se demander combien de femmes vivent la même situation, combien d'entre elles vivent dans l'ombre d'un manipulateur comme Jack, sans avoir la chance de s'en sortir?
Heureusement ici Grace s'ingénie à essayer de se montrer plus maligne que son mari, mais c'est assez difficile avec Jack, qui semble toujours avoir un coup d'avance tant il planifie tout avec une extrême méticulosité.

Bref, j'ai adoré ce livre, je l'ai trouvé très réussi. Le suspense monte crescendo jusqu'à la fin, que j'avais plus ou moins devinée à l'avance. Il y a cependant 2 ou 3 détails que je n'avais pas vus venir, qui sont très bien exploités et qui font que l'on se pose des questions au sujet de certains personnages.
C'est donc une réussite, et je le recommande totalement!

lecture très agréable

Logo Livraddict


vendredi 24 mars 2017

L'écho du grand chant

Je continue tranquillement mon exploration de l’œuvre de David Gemmell avec ce roman dont le résumé m'a de suite fait de l’œil, il était impossible de ne pas me pencher sur son cas...

Grâce à des cristaux magiques, les Avatars étaient devenus immortels et s'étaient proclamés roi d'un empire gigantesque. Mais suite à un séisme d'une ampleur phénoménale, un ras-de-marée a recouvert la majorité de leur territoire. Ce fut alors le début d'une ère de glaciation, et la fin des cristaux.
Aujourd'hui, l'empire se meurt et les Avatars avec lui. Devant ce déclin, les peuples qu'ils avaient jadis asservis se soulèvent les uns après les autres.
Jusqu'au jour où deux lunes apparaissent dans le ciel et que les armées sanguinaires de la Reine de Cristal déferlent sur eux. Maitres et esclaves doivent alors faire table rase du passé et s'unir face à l'ennemi commun.
Devant cette fin imminente, cinq personnages vont devenir des héros: Talaban, un guerrier avatar marqué par un passé tragique; Touchepierre, un sauvage mystique à la recherche d'un amour perdu; Anu, le Saint-Homme, le Bâtisseur du Temps; Sofarita, la jeune paysanne qui inspira la légende; et Viruk, le fou, qui aurait voulu être un dieu.
Ensemble, il combattrons le crépuscule, car perdu pour perdu, autant partir en beauté!

C'est la première fois que j'ai autant de mal avec un livre du grand David Gemmell. Est-ce parce qu'il ne s'agit pas d'un roman issu du cycle drenaï? Je l'ignore, mais toujours est-il que j'ai trouvé la mise en place très longue. Là où d'habitude nous plongeons tête la première dans l'action, ici il n'en est rien, l'auteur prend vraiment le temps de développer son univers, de nous présenter les personnages et de nous expliquer les enjeux en cours.
En fait, je crois que je ne suis tout simplement pas habituée à ce qu'un livre de David Gemmell commence aussi "doucement" et ça m'a déconcertée, j'avais perdu mes repères et j'ai eu du mal à m'y mettre.

Le pire, c'est qu'il se passe tout un tas de choses dans ce livre! On assiste au déclin d'un peuple qui se croyait immortel et d'essence divine et qui se voit obligé de s'unir aux peuplades qu'ils ont asservies afin de combattre un ennemi commun bien plus puissant qu'eux. Ils savent que s'ils attaquent séparément, ils n'auront aucune chance de s'en sortir et se voient contraints d'unir leurs forces s'ils veulent survivre: l'alliance est inévitable! Peu à peu, les ennemis d'hier vont apprendre à faire cause commune, même s'il est difficile de faire le premier pas et de proposer une alliance à ceux dont on pompait la vie il y a encore quelques jours!

Le problème, c'est que les Avatars, bien que possédant une technologie très avancée, se retrouvent désormais incapables de recharger les cristaux leur conférant leur puissance depuis qu'un cataclysme géant a ravagé leur territoire, laissant place à une période glaciaire.
Du coup, ils puisent gentiment les peuples qu'ils ont asservis, leur volant des années de vie afin de rallonger la leur.

Les autres populations ont bien perçu que les Avatars sont désormais en difficulté, et il se pourrait qu'une rébellion les soulève. Si une telle chose venait à se produire, ce serait la fin de la race avatare: ils ne sont plus assez nombreux ni assez puissants afin d'y faire face.

Le Quêteur Anu avait prédit la catastrophe, sauf que personne n'a voulu le croire (un peu comme Cassandre en son temps). C'est grâce à lui si les Avatars ne sont pas tous morts, puisqu'il a réussi à en convaincre quelques centaines de partir avec lui. 
Le but d'Anu est de construire une nouvelle pyramide dont tous pensent qu'elle permettra aux Avatars de recharger à nouveau leurs cristaux et donc de garder la mainmise sur les autres peuples. Sauf qu'en réalité le but d'Anu n'est pas vraiment celui de restaurer le pouvoir des cristaux, mais chut, je ne vous en dirai pas plus sur ses motivations!

Comme si les Avatars n'avaient déjà pas assez de soucis, voilà qu'un nouveau peuple fait son apparition: les Almecs. Ce sont plus ou moins les pendants des Avatars, eux aussi utilisent des cristaux, sauf que les leurs se rechargent grâce... au pouvoir du sang. Oui oui oui.
La Reine Almec a téléporté leur monde dans celui des Avatars afin d'éviter leur extinction mais ce faisant elle a épuisé ses réserves: il lui faut du sang afin de se régénérer. Son but est donc d'asservir les populations afin de recharger ses cristaux.

Ce qui est vraiment dommage, et là encore je ne peux que blâmer la maison d'édition d'avoir choisi un tel résumé, c'est que cette Reine de Cristal n'apparaît pas avant la page 300. Quand le livre en fait 528, ça fait un peu tardif, surtout que moi j'attendais l'arrivée de cette fameuse Reine depuis un bon moment.
Certes, dès lors qu'elle arrive, le récit semble enfin s'éveiller de sa torpeur, les choses bougent enfin et là j'ai enfin retrouvé tout ce que j'aime chez Gemmell: de l'action, une grande bataille et des personnages qui acceptent de se sacrifier pour le bien commun.

On assiste  la rédemption des Avatars, qui ont fini par comprendre qu'ils ne peuvent pas sortir vainqueurs: même s'ils venaient à gagner la bataille finale, ils ne sont plus assez nombreux pour reprendre les rênes du pouvoir. Une page se tourne, un autre peuple va prendre le contrôle, ainsi vont les choses.
J'ai cependant eu un pincement au cœur, car comme bien souvent ce sont toujours ceux à qui on s'attache qui meurent. 

J'ai donc tourné les 230 dernières pages avec frénésie, curieuse de voir comment le récit allait évoluer et comment nos héros allaient bien pouvoir se débarrasser de la Reine Almec. 
C'est fichtrement bien foutu, je me suis régalée, c'est clairement la partie que j'ai préférée. J'ai adoré Talaban, Sofarita, Anu et même Viruk, l'Avatar à moitié fou et bizarrement féru de botanique.

Quitter cet univers aura finalement été un crève-cœur alors même que j'ai eu tant de mal à m'y faire au début. Mais je suis contente d'avoir découvert une autre facette du talent de David Gemmell et je pense que je serais moins désarmée s'il me faut faire face à un autre récit de cette trempe à l'avenir.

lecture agréable

Logo Livraddict