jeudi 26 décembre 2013

Laurelenn

Ce livre m'a longtemps fait de l’œil, je trouvais sa couverture très jolie, alors même que j'ignorais totalement de quoi il parlait. J'ai vu depuis qu'il avait été une lecture coup de coeur sur de nombreux blogs, mais malheureusement ça n'a pas été le cas pour moi.


Laurelenn est une étudiante comme les autres, à un détail près: elle est métamorphe. La nuit, c'est sous sa forme de chatte qu'elle parcourt les rues de la ville et espionne la vie nocturne de ses voisins. 
Seulement, un soir, elle va assister à une scène très étrange: des inconnus entrent dans sa chambre et la fouillent, avant de s'en prendre à son voisin sexy, et de l'assassiner. 
Laurelenn n'a alors pas d'autre choix que de fuir, en espérant ne pas tomber entre les griffes de ses poursuivants...

Avant toute chose, je tiens à dire que ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains, car il contient certaines scènes qui pourraient choquer les plus jeunes.
Ce roman m'a mise mal à l'aise plus d'une fois (je ne suis pourtant pas prude), et chaque fois je l'ai reposé en me disant "fini j'arrête là".
Mais l'addiction à l'histoire a chaque fois été la plus forte, l'envie de connaître la fin a pris le dessus, et il m'a fallu à peine 2 ou 3 jours pour en venir à bout.

Gala de Spax a une écriture fluide, que j'ai par moments trouvée presque simpliste, mais suffisamment accrocheuse pour me donner envie d'en savoir toujours plus.
Je trouve qu'elle a parfaitement su s'approprier le mythe des métamorphes et des lycanthropes (ou loups-garous), en l'arrangeant à sa manière, et ils en prennent un sacré coup de jeune! ^^

Et pourtant, ce n'était pas gagné, car l'héroïne m'a fait lever les yeux au ciel plus d'une fois! Elle m'a agacée par son côté je sais pas ce que je veux, et je change d'avis toutes les 5 pages. Elle est pourtant attachante, mais elle a l'art d'enchaîner les bêtises et de se fourrer dans le pétrin!
Laurelenn est la dernière métamorphe de sa famille, elle est donc fortement convoitée par les lycanthropes, ses ennemis jurés, qui voient en elle la possibilité de se reproduire, puisqu'il n'y a que des  mâles chez les loups.

Afin de la protéger des lycanthropes, son arrière-grand-mère Isabelle décide de la lier à son cousin par un sort: les voilà donc follement attirés l'un par l'autre (ce qui donnera une scène très drôle lors de l'achat d'une caravane ^^). Rémy est lui aussi métamorphe, capable comme ses frères de prendre la forme d'un tigre.
Leur histoire évolue au fil du temps, et ils sont sur le point de se marier quand tout bascule. Laurelenn s'enfuit, et tombe entre les "pattes" (haha) de Darnell, chef de meute des lycanthropes. Et là, pour on ne sait quelle raison, elle tombe sous son charme et se retrouve liée à lui. Le sort d'Isabelle permet néanmoins d'atténuer la force de leur attirance, et Laurelenn parviendra finalement à s'extraire du piège qui lui avait été tendu.

Petit bémol cependant: je n'ai aimé aucun des personnages masculins, mis à part Baron. Darnell, le lycanthrope, use de son charme et de sa séduction pour attirer Laurelenn dans ses filets, et le pire, c'est que ça marche! Elle a tellement été meurtrie dans sa relation avec Rémy qu'elle fonce sans réfléchir, et se retrouve liée à son pire ennemi.
Autre point négatif: le voyage de l'autre côté, avec ses fées, ses sirènes et le reste: même pour un roman fantastique, je n'ai pas adhéré à cet univers, je n'ai pas trouvé ça crédible...

D'un bout à l'autre, je n'ai pas su quoi penser de Rémy. Il est attachant, on voit qu'il veut prendre soin de Laurelenn, et pourtant il se comporte parfois comme un véritable obsédé! Quoique, Darnell n'est pas mieux, et son attitude envers Laurelenn est vraiment celle d'un pur macho.

En bref, Laurelenn en bave d'un bout à l'autre. Ce roman est vraiment très dur, la vision de la femme est franchement rétrograde (il suffit de voir l'attitude des femmes métamorphes en couple avec des lycanthropes).
Reste la très bonne surprise de la fin, très dure elle aussi. La libération arrive en quelques lignes, mais elle est la promesse d'une vie meilleure. Je trouve que l'auteur n'aurait pas pu choisir meilleure fin, et même si je l'avais plus ou moins devinée au vu des évènements, je l'ai trouvée simplement parfaite.

Laurelenn a donc été une lecture en demi-teinte, avec ses qualités et ses défauts. Reste une histoire accrocheuse et un style qui réussit à scotcher le lecteur malgré quelques platitudes, ainsi qu'une fin que je n'aurais pu imaginer différente...

lecture sympa, mais...

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jeudi 19 décembre 2013

Glacé

J'ai longtemps hésité à me procurer puis à lire ce livre, malgré les critiques enthousiasmantes de certaines blogueuses. J'avais peur de ne pas aimer, cette histoire de cadavre de cheval décapité accroché à une falaise me faisait un peu peur, dans le sens où je ne savais pas du tout à quoi m'attendre...


Dans une vallée des Pyrénées, à Saint-Martin-de-Comminges, les ouvriers d'une centrale hydroélectrique découvrent le cadavre décapité d'un cheval accroché au sommet du téléphérique.
Le même jour, une jeune psychologue suisse prend son poste au sein de l'institut psychiatrique de haute sécurité qui se trouve dans la vallée.
Le commandant Servaz, en charge de l'affaire, se retrouve plongé dans l'enquête la plus étrange de sa vie: y aurait-il un lien entre la mort du cheval et l'asile psychiatrique?

Je dois dire que je ne regrette absolument pas ma lecture: j'ai été littéralement transportée au cœur de cette enquête, une fois le livre commencé, il a été difficile de m'arrêter!
J'ai certes trouvé le début un peu bizarre, surtout avec ce cheval accroché en haut de la falaise, mais une fois le commandant Servaz entré en scène, j'ai été scotchée: il reste d'ailleurs mon personnage préféré dans ce livre, avec Espérandieu.

Les deux personnages que j'ai le moins appréciés dans le roman sont le Dr Xavier et le juge Confiant (qui porte très mal son nom!). Je les ai trouvés louches, imbus d'eux-mêmes, ce n'est pas pour rien qu'ils sont amis! Quant à vous dire s'ils sont coupables, haha lisez le livre et vous saurez! ;)
J'ai beaucoup apprécié Charlène, la femme d'Espérandieu: belle, troublante, elle fait tourner la tête de Servaz. Elle incarne une véritable tentation, et j'ai aimé la possibilité d'un triangle amoureux (on en saura sans doute plus à ce sujet dans Le cercle, le nouveau roman de l'auteur ^^).
Irène Ziegler, partenaire de Servaz sur l'enquête, est un personnage intéressant car assez complexe: c'est une femme discrète, qui a des secrets à cacher, qui porte des zones d'ombres en elle, et à qui il faudra beaucoup de courage pour oser enfin les affronter... Je l'ai beaucoup aimée, j'ai compris certaines de ses réactions, même si elles ont parfois quelque peu ralenti l'enquête.

Il est un personnage dont je n'ai pas parlé, car je me suis posé des questions à son sujet tout au long de ma lecture: Diane Berg, la psychologue. Je n'ai pas arrêté de me demander ce qu'elle fichait là. Je me suis même demandé pourquoi elle figurait dans le résumé de quatrième de couverture, tant j'ai trouvé son personnage fade et presque inutile: dommage en effet qu'il faille attendre la toute fin du livre pour connaître sa véritable utilité, je l'ai trouvée sous-exploitée...

Je me suis posé beaucoup de questions, j'ai forgé tout un tas d'hypothèses (certaines valables, d'autres un peu plus farfelues), j'ai eu mes personnages chouchous, j'en ai soupçonné certains (à tort ou à raison)...
Je me suis demandé quel était le rôle de Julian Hirtmann, l'un des sociopathes enfermé à l'institut psychiatrique, dans toute cette affaire, s'il avait un(e) complice, s'il était vraiment coupable ou s'il servait juste de bouc émissaire...

Bref, vous l'aurez compris, j'ai vraiment apprécié ma lecture. Pourtant, ce livre n'est pas exempt de quelques défauts: je lui ai trouvé quelques longueurs et répétitions, certains passages auraient pu être écourtés, par moments j'ai trouvé qu'on tournait en rond, mais peut-être est-ce fait exprès, pour nous faire ressentir que l'enquête piétine... Mais fort heureusement, ces petits détails sont de moindre importance!

J'ai aussi beaucoup aimé la place accordée à la météo: à force de lire des descriptions de tempête de neige et autres bourrasques de vent (sans compter les chambres glaciales), j'ai passé ma lecture sous ma couette, avec la sensation de sentir le froid s'infiltrer jusque chez moi: Glacé porte très bien son nom!

Glacée, je l'ai été aussi à la fin, lorsque toutes les cartes m'ont enfin été révélées. Je ne l'ai pas vu arriver, ça a été une très bonne surprise! Certes, j'avais deviné certains éléments, mais certains de mes soupçons se sont avérés être complètement faux!
D'autres personnages, que je trouvais extrêmement sympathiques (non, je ne vous dirai pas de qui il s'agit!), se sont finalement révélés être coupables, et là aussi grosse surprise, je ne m'y attendais pas!

En bref, Glacé est un roman surprenant, dont les pages se tournent toutes seules, avec un style fluide et une atmosphère oppressante, et qui porte vraiment très bien son nom: sueurs froides garanties! Je vous le recommande chaudement! (haha ^^)


 lecture agréable

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lundi 9 décembre 2013

Codex le manuscrit oublié

Codex faisait partie des OLNI (objet littéraire non identifié ^^) de ma PAL. Acheté durant ma période Da Vinci Code, où je ne lisais que des romans traitant de trésors maudits, manuscrits perdus, et autres secrets cachés qui risquaient de faire basculer le monde, il est pourtant resté plusieurs années dans ma bibliothèque, avant que je ne décide de l'en sortir. Il aurait finalement pu y rester, ce livre étant la preuve que les achats impulsifs peuvent parfois se révéler être de mauvais choix...

Edward Wozny est un jeune banquier new-yorkais au sommet de sa carrière. Tout lui réussit, et il est sur le point de prendre quelques vacances bien méritées quand son patron a une dernière exigence: aider l'un des plus importants clients de la banque à classifier sa bibliothèque, laissée jusque là à l'abandon.
Il lui faut également rechercher un manuscrit perdu, dont nul ne sait s'il existe vraiment, ou s'il s'agit d'une contrefaçon, mais qui vaudrait une petite fortune si son authenticité venait à être prouvée. Edward n'a d'autre choix que d'accepter, aidé dans sa tâche par une étudiante brillante mais revêche, Margaret Napier.
Dans le même temps, Edward se prend de passion pour un jeu vidéo, MOMUS, avant de découvrir d'étranges similitudes entre celui-ci et la légende du manuscrit perdu...

Que dire sur ce livre, si ce n'est que j'ai l'impression qu'il porte malheureusement bien son titre: j'aurais dû moi aussi l'oublier dans les profondeurs de ma bibliothèque et ne pas l'en sortir!
J'ai acheté ce livre sur un coup de tête. La couverture m'avait laissée de marbre, mais le résumé accrocheur m'avait donné envie. Puis ce livre s'est égaré chez ma mère, avant que je ne le récupère il y a 3 mois de cela. Il s'agit donc malheureusement d'un achat au hasard totalement raté, puisque rien dans ce livre ne m'a touchée.

Je me suis ennuyée, je ne me suis attachée à aucun des personnages, en fait d'enquête et de secret "magistral" il n'y a qu'un secret de famille qui ne changera en rien la face du monde.
Pour un livre catalogué comme "thriller", c'est mou, il ne se passe rien. J'ai attendu, tourné les pages en espérant quelque chose, mais jusqu'au bout j'ai espéré en vain. Seul avantage: ça se lit bien, le style est assez fluide (sauf quand l'auteur digresse sur les différents types de textes), et c'est la seule chose qui m'ait donné envie de poursuivre ma lecture.

Plusieurs fois, je me suis demandée où l'auteur voulait en venir, surtout avec le jeu vidéo. L'idée était bonne, mais là encore ça ne mène à rien. J'ai eu l'impression que MOMUS était là simplement pour combler des trous, il faut attendre la fin du livre pour comprendre son utilité, encore que c'est tellement tarabiscoté qu'à mes yeux ce n'était pas très crédible.

De plus, j'ai trouvé Edward totalement passif, il se laisse porter par les évènements, à aucun moment il ne prend la décision d'agir, il ne se rebelle pas, bref je ne l'ai pas vraiment apprécié. J'ai eu l'impression qu'il se contentait de faire ce qu'on lui demandait, d'aller où on lui disait d'aller, dommage qu'il ait autant manqué de caractère!
Margaret est une jeune fille revêche (d'ailleurs j'ai eu du mal à croire qu'elle était étudiante, tellement j'ai trouvé que la description qu'on nous en fait la faisait paraître plus vieille!), dont la passion pour les livres est si grande qu'elle dévore tout sur son passage. J'ai eu l'impression d'avoir à faire à une vieille fille sans vie sociale, elle ne m'a pas fait bonne impression, à aucun moment elle ne m'est parue sympathique, il faut dire aussi que la description que nous en fait l'auteur n'est pas forcément flatteuse...

En bref, Codex est un livre qui ne m'a pas passionnée et qui ne restera pas gravé dans ma mémoire: vite lu et vite oublié! C'est un ratage total pour moi, un achat qui s'est finalement révélé inutile, je suis totalement passée à côté de l'histoire. Dommage, car au vu du résumé (qui me donne l'impression de bien m'être fait flouer sur ce coup), il y avait certainement matière à faire...


lecture décevante

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dimanche 1 décembre 2013

Mes amis mes amours

Nouvelle session du challenge de Calypso, et une fois encore je n'avais aucun livre dans ma PAL contenant le mot "amour" dans son titre. N'ayant pas forcément très envie d'investir dans un titre de chick-lit dont je n'étais pas sûre qu'il me plairait, j'ai décidé de me tourner vers une valeur sûre de ma bibliothèque: Mes amis mes amours de Marc Levy.

Antoine et Mathias, amis et pères célibataires, décident de réinventer la vie à deux en s'installant sous le même toit. 
Tous deux divorcés, ils élèvent seuls leur enfant, Emily (fille de Mathias) et Louis (fils d'Antoine). Ils ne s'imposent que deux règles: pas de baby-sitter et pas de présence féminine dans la maison. 
Mais si Antoine, le plus sérieux et responsable des deux, s'en accommode plutôt bien, ce n'est pas vraiment le cas de Mathias, grand adolescent un peu égoïste et bohème...

Ca a été un vrai plaisir que de me replonger dans cette lecture fraîche et divertissante. Certes, ce roman n'est pas exempt de défauts, mais j'avais tellement envie d'une lecture légère et sans prise de tête que cela ne m'a pas vraiment dérangée.

J'ai aimé suivre les aventures d'Antoine et de Mathias, les péripéties de leur vie à deux, j'ai beaucoup ri à leurs petites chamailleries.
Les personnages qui m'ont le plus émue sont John Glover et Yvonne, je trouve leur couple attachant, leur complicité m'a fait chaud au cœur.
J'ai aimé le personnage de Sophie, même si elle m'a un peu agacée à certains moments.
Autre gros point fort: les enfants. Emily et Louis sont drôles, attachants, les petites attentions qu'ils ont pour leurs pères sont émouvantes, ils font tout pour leur faciliter la vie. On a parfois l'impression que ce sont eux les adultes! ^^

Les deux héros, eux, sont également attachants, mais parfois franchement agaçants: ils ont des caractères bien trempés et diamétralement opposés. Cela nous offre quelques moments de franche rigolade, mais également d'autres un peu pénibles.
A force de vouloir les confronter, de les mettre face à leurs défauts, et de vouloir nous montrer qu'ils sont l'exact contraire de l'autre, l'auteur en fait un peu trop. Résultat, les deux sympathiques papas deviennent des caricatures, entre Antoine le psycho-rigide et Mathias l'adolescent qui refuse de grandir et ne pense qu'à lui.

Reste une écriture fluide, facile à lire, pour un roman dont les pages se tournent toutes seules. J'ai dévoré ce livre en l'espace de 2 soirées, et retrouver le "style Levy" m'a mis du baume au cœur... Mission accomplie donc, malgré quelques petits défauts!

lecture agréable

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Ce livre a été lu dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" sur le blog de Calypso.

http://aperto.libro.over-blog.com/article-challenge-un-mot-des-titres-session-20-120588750.html

Tous les billets pour cette session "Amour" sont disponibles ici!

mardi 26 novembre 2013

La liste

La liste... Un ouvrage que je voulais lire depuis un petit moment, tant son sujet me paraissait intéressant. 8 filles, 4 élues les plus belles, 4 élues les plus moches, propulsées sur le devant de la scène, se préparant à vivre une année de lycée qu'elles ne sont pas prêtes d'oublier... Malheureusement, je ressors déçue de cette lecture.

La tradition veut que chaque année, au lycée de Mount Washington, une liste soit placardée partout dans les couloirs une semaine avant le bal de la rentrée.

Le principe de cette liste? Nommer la plus belle et la plus moche des filles de chaque niveau, des troisièmes aux terminales.
Soit 8 filles, qui vont voir leur année scolaire totalement bouleversée (pour le meilleur ou pour le pire?) par leur apparition sur cette fameuse liste...

Soyons honnêtes, j'avoue que ce livre m'a touchée. Déjà, j'ai trouvé l'idée de départ assez originale: une liste à l'auteur anonyme, mais qui se permet de juger les filles sur leur physique, les désignant soit comme la plus belle, ou comme la plus moche.
Si j'avais du vivre cette situation, je pense que je l'aurais extrêmement mal pris. Je trouve inconcevable de juger les gens sur leur apparence physique. Chacun est comme il est, et pour ceux et celles qui ont déjà du mal à s'accepter, ce genre d'évènement ne doit à mon avis pas arranger les choses.
J'étais moi aussi mal dans ma peau au lycée, je le suis encore parfois aujourd'hui, et je pense que c'est ce qui fait que je voulais absolument lire ce roman.

Et pourtant, si le début est plutôt prometteur, très vite ça tourne à vide. Malgré les critiques négatives, je voulais me faire mon propre avis: c'est chose faite, j'ai été déçue.
Alors oui, l'auteur retranscrit à merveille l'ambiance des lycées US, ses catégories d'élèves bien tranchées, des populaires aux souffre-douleurs, des pom-pom girls aux gothiques solitaires... Les notes en bas de page de la traductrice sont sympas, mais ça ne suffit hélas pas.

J'ai eu l'impression que l'auteur en faisait trop. Depuis quand ne pas prendre de douche pendant 3 jours vous fait avoir une couche de crasse de 3 centimètres et puer comme un rat crevé à 15 kilomètres à la ronde? Depuis quand suivre des cours à la maison fait de vous une nunuche qui s'émerveille d'un rien? Tout est exagéré, et donc peu crédible.

Passons aux filles: on les suit toutes les 8 tour à tour (heureusement que l'on a la liste au début du livre, ça aide à savoir qui est qui), on observe leur réaction quand elles découvrent leur nom sur la liste. Les jolies sont forcément ravies, par contre pour les moches c'est (forcément) une autre histoire...

Danielle, qui est sur la liste des troisième, se retrouve cataloguée comme moche parce qu'elle est sportive, et qu'elle n'a forcément pas la silhouette que l'on attend d'elle. Eh oui, les épaules carrées, c'est pas sexy, hein... Je crois que j'ai rarement autant eu envie de baffer quelqu'un que son petit ami, qui pour sa part lui dit de relativiser alors qu'il est lui-même incapable de supporter les moqueries...
La seule moche à plus ou moins tirer son épingle du jeu est la terminale, Jennifer: 4 années de suite sur la liste, c'est un record! Et cela lui a apporté une petite notoriété, dont elle décide finalement de profiter. Seulement, est-ce vraiment la sympathie qu'elle attire, ou la pitié? 

La seule jolie pour qui cette nomination devient un calvaire est Bridget. Cette fille m'a émue, voir les sacrifices qu'elle s'impose m'a fait mal, j'avais envie de la secouer et de lui crier "Arrête!"
J'ai apprécié les deux filles de seconde: Candace, qui est une vraie langue de vipère, tire finalement une leçon de cette nomination en tant que moche. Au contact de celle dont elle estime qu'elle lui a volé sa place, Lauren, elle apprend ce qu'est la solidarité, et s'aperçoit que ses soi-disant amies ne le sont finalement peut-être pas tant que ça...
Lauren, d'ailleurs, qui jusque là n'a jamais été scolarisée (sa mère lui a tenu lieu de professeur), décide de vivre à fond cette année de lycée. Tout le monde l'adore car elle apporte fraîcheur et spontanéité, mais cela lui jouera finalement de mauvais tours...

Le plus gros point négatif de ce roman, c'est la fin. D'ailleurs, j'ai l'impression qu'il n'y en a pas. On s'arrête en plein dans une action, et puis voilà. Euh oui, mais après? Bah après, rien. J'ai limite eu l'impression qu'il me manquait des pages...

Au final, ce roman aurait pu être très bon, s'il n'avait été à ce point bourré de clichés et d'exagérations en tous genres. De la fille qui croit qu'on ne l'appréciera que si elle mincit encore plus, à celle pour qui être élue reine du bal semble être l'ultime finalité de sa vie, en passant par l'ingénue ou par la moche qui croit (à tort) être enfin devenue populaire justement grâce à ses nominations consécutives, l'auteur ne nous épargne rien.

Et c'est bien dommage, car il y avait là matière à faire. Le thème du mal-être adolescent est à peine effleuré, Siobhan Vivian reste à la surface des choses, alors qu'elle aurait pu en tirer tellement plus... Ca reste survolé, et les personnages sont creux, alors qu'ils auraient pu être tellement plus fouillés, moins cliché... De plus, sa plume est agréable à lire, les pages se sont tournées toutes seules, c'est encore plus dommage qu'elle n'ait pas été plus loin dans son analyse.

Reste une belle description de la vie ado façon US (du moins, telle qu'on se l'imagine à travers les films et les séries), mais pour ma part je suis restée sur ma faim...

lecture sympa, mais...

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dimanche 17 novembre 2013

Juste une ombre

Ce livre m'a fait de l’œil pendant un bon moment, avant que je me laisse finalement tenter. Le résumé, la couverture, qui illustre très bien le propos, m'ont irrésistiblement attirée, et une fois encore Karine Giebel a fait mouche!

Après une soirée un peu arrosée, Cloé est suivie par un homme jusqu'à sa voiture. Cet incident aurait pu s'arrêter là, mais dans les jours qui suivent, elle recroise l'homme, qui semble prendre un malin plaisir à la suivre.
Mais comment le faire comprendre à son entourage, quand l'ombre semble se manifester uniquement quand elle est seule? Comment les convaincre que ce n'est pas que de la paranoïa?
Bientôt, l'ombre s'étend sur toute sa vie, ruinant sa carrière, la séparant de son amant et de sa famille, la rendant seule peu à peu...

Karine Giebel est pour moi une valeur sûre en matière de polar. J'aime beaucoup ses écrits, que ce soit en format court ou en roman.
Cette lecture n'a pas fait exception, je l'ai vraiment appréciée, même si quelques points négatifs m'empêchent de la classer en coup de cœur.

Pour commencer, je ne me suis absolument pas attachée à l'héroïne, Cloé. Je l'ai trouvée glaciale, égoïste, imbue d'elle-même, et parfois hystérique. C'est une carriériste, qui n'aspire qu'à obtenir le poste de directrice d'une agence de pub, et pour cela elle n'hésite pas à écraser les autres et à humilier ses collaborateurs. Bref, c'est une peste!
Je n'ai pas non plus apprécié le personnage de Bertrand, son petit ami, un homme qui aime jouer avec les femmes jusqu'à leur briser le cœur. Je l'ai trouvé ambigu, aussi égoïste que Cloé (en cela, ils font la paire!)...

J'ai de loin préféré les personnages de Carole, la meilleure amie de Cloé, et bien sûr celui d'Alexandre, le flic torturé qui cache sous des dehors de psychopathe la douleur de voir sa femme malade mourir petit à petit.
Aux côtés de cet homme hors norme, Cloé s'humanise, et on comprend peu à peu que sous sa carapace se cachent des blessures profondes qui ont fait d'elle ce qu'elle est devenue.

J'ai aimé suivre la descente aux enfers de Cloé, c'est très bien écrit et les pages se tournent toutes seules. J'avais du mal à m'arracher à ma lecture, tellement je voulais connaître la suite, et savoir ce qu'il allait advenir d'elle.
Ce livre s'apparente plus à un thriller psychologique qu'à un polar pur et dur, et cela joue clairement en sa faveur. On voit Cloé perdre peu à peu pied, se déconnecter de la réalité, tentant vainement de convaincre ses amis qu'elle est bien suivie par un homme. Seul problème: cette ombre ne se manifeste que quand elle est seule. Personne ne la croit quand il rentre chez elle, quand il l'attaque: il ne laisse aucune preuve tangible, si bien que même la police refuse d'intervenir.

Peu à peu, Cloé se renferme, coupe les ponts avec Carole, le summum étant la rupture avec Bertrand. Elle devient accro aux somnifères, arrive en retard au bureau, perd peu à peu ses chances de se voir octroyer le poste de ses rêves. L'ombre s'étend sur toute sa vie, la faisant chuter de son piédestal: l'orgueilleuse Cloé perd de sa superbe, jusqu'à franchir l'ultime limite...
Elle en arrive à soupçonner tout le monde, tous deviennent des suspects potentiels: Bertrand, qui l'a quittée; Martins, qui est en compétition avec elle pour le poste de directeur de l'agence; Christophe, son son ex-mari violent... Cloé voit le mal partout, si bien que cela joue en sa défaveur, et la fait passer pour paranoïaque auprès de tous ceux qui la côtoient...

Je pense par contre que ce livre aurait pu être plus court. J'ai trouvé que certaines choses traînaient en longueur et qu'il y avait des répétitions: Cloé se trouve face à l'ombre, elle est morte de peur, puis elle se reprend et se répète qu'elle n'est pas encore morte, pas encore finie, et que la prochaine fois elle sera prête à affronter ses peurs. Puis, forte de ses nouvelles résolutions, elle se sent prête à se battre contre cet ennemi invisible, puis face à lui de nouveau panique, puis se reprend, etc... Ces répétitions ont constitué pour moi le vrai point noir du récit.

Pour contrebalancer tout cela, il reste le gros point positif: la fin! A quelques pages près, on pourrait croire que le livre finit mal, car le destin que connaît Cloé est loin d'être des plus enviables, mais il reste heureusement un personnage qui suffit à faire pencher la balance. Que voulez-vous, j'ai aimé qu'on me laisse une petite lueur d'espoir! ^^

En bref, Karine Giebel nous livre là encore un livre très accrocheur, même si ce n'est pas le meilleur que j'aie lu... Prochain rendez-vous avec Purgatoire des innocents, dont j'ai entendu beaucoup de bien...

lecture agréable
 
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lundi 11 novembre 2013

Cruelles

Cruelles... Rarement un tite aura été si bien trouvé, illustrant à juste titre le contenu du roman. Et pour ne rien gâcher, la couverture est très belle, je trouve qu'elle représente bien Tara, du moins telle que je me l'imagine à la fin du livre.

Lors d'un voyage scolaire en Ecosse, Alice se retrouve à partager un bungalow avec Cass, sa meilleure amie; Rae, la gothique qui ne parle à personne; Polly, le souffre-douleur; et Tara, la fille la plus populaire de sa classe mais aussi la reine des pestes, qui prend un malin plaisir à humilier les autres.
Après un incident lors d'une session de spéléologie, Cass décide qu'il est temps de donner une leçon à Tara, mais les évènements vont prendre une tournure dramatique...

Cruelles est un roman que je voulais lire depuis un petit moment, mais suite à la déception ressentie après la lecture de Confusion, je le repoussais sans cesse. Finalement, bien m'en a pris, car j'ai vraiment apprécié ma lecture, ce roman étant à mes yeux nettement meilleur que son prédécesseur.

Je me suis beaucoup plus attachée aux héroïnes de ce roman qu'à celle de Confusion. Si Grace suit depuis quelques temps une voie auto-destructrice, ici il s'agit d'un accident, d'une malheureuse succession d'évènements qui vont conduire Alice, Cass, Rae et Polly jusqu'à l'impensable: la mort de Tara.

Là où Cat Clarke fait fort, c'est qu'elle arrive à nous montrer que c'est le genre de drame qui peut arriver à n'importe qui, personne n'est à l'abri. Mais ce qui dérange là dans ce récit, c'est que cette farce qui tourne au drame aurait pu ne rester qu'un accident, si les filles n'avaient pas paniqué et décidé de cacher le corps de Tara et de faire croire qu'elle s'est noyée...

Résultat, la culpabilité se manifeste différemment chez chacune des 4 héroïnes: Alice, qui nous raconte le récit, a beaucoup de mal à assumer, d'autant qu'au départ elle n'était pas d'accord pour infliger cette "punition" à Tara. Dès le départ, elle veut appeler les secours, la police, et raconter ce qui s'est passé, sauf que les autres ne sont pas d'accord...
Polly, qui est la victime des moqueries de Tara suite à l'incident de spéléo, est celle qui avec Cass décide au départ de lui donner une leçon. Elle est sans doute celle à qui la mort de Tara profite le plus, puisqu'elle se retrouve d'un coup délivrée de son bourreau.
Cass, elle, masque plutôt bien ses sentiments. On n'arrive pas vraiment à savoir si elle a ou non des regrets, elle ne verse pas une larme, reste stoïque...
Quant à Rae, c'est sur elle que les répercussions de ce drame seront les plus terribles, mais je ne vous en dis pas plus ^^

En fait, des 4, j'ai trouvé que c'était Polly la plus effrayante. Après la mort de Tara, elle subit une incroyable métamorphose, comme enfin libérée de ses chaînes, et certains éléments que l'on apprend sur elle au fur et à mesure du livre sont franchement déroutants. En fait, le terme qui la décrit le mieux à mon sens est malsaine...

Une fois n'est pas coutume, j'ai aimé la fin de ce roman, et pourtant c'est une fin ouverte! Cat Clarke nous laisse libres d'imaginer le sort réservé aux 4 héroïnes, ce qui est un choix judicieux. Si la fin avait été résolument fermée, cela aurait pu me frustrer, car je n'aurais peut-être pas apprécié la conclusion choisie. Certes, j'aurais aimé savoir ce qui arrive vraiment à nos héroïnes, mais malgré tout je suis comblée, car je peux imaginer la fin qui ME convient! ^^

J'ai également beaucoup apprécié le personnage masculin de l'histoire: Jack, le frère de Tara. L'amour qu'il porte à sa soeur m'a beaucoup touchée, on voit bien qu'elle lui manque, et l'hommage qu'il lui rend durant la messe commémorative est poignant...
J'ai aimé suivre sa relation avec Alice: ils tombent réellement amoureux, et je n'arrêtais pas de me dire qu'Alice faisait une bêtise. Au fur et à mesure que leur relation évoluait, je me demandais comment elle allait bien pouvoir s'en sortir, et je me disais que si Jack apprenait la vérité, les conséquences allaient être désastreuses...

Comme vous pouvez le voir, ce roman ne m'a pas laissée indifférente. Certes, je ne suis pas d'accord avec le choix de ces filles, je ne le cautionne absolument pas, et je ne leur trouve aucune excuse, même si je comprends leur panique et leurs remords (bien qu'ils arrivent trop tard).

La plume de Cat Clarke est fluide, agréable, mais surtout très addictive. Je n'ai pas arrêté de me demander qui allait craquer, qui allait ressentir la plus grande culpabilité, si l'une d'entre elles aurait la force d'avouer la vérité...
J'ai également apprécié que Cat Clarke développe le personnage de Tara, nous expliquant comment les blessures du passé ont fait d'elle la peste qu'elle est devenue, comment elle cache sa souffrance sous ses airs de fille populaire...

En bref, j'ai passé un très bon moment avec ce roman qui traite de façon très juste du mal-être adolescent, même si ça n'a pas été un coup de cœur, et je pense me laisser tenter par le nouveau roman de l'auteur, Revanche.


lecture agréable

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mercredi 6 novembre 2013

Le livre perdu des sortilèges, tome 2 - L'école de la nuit

Je dois avouer que le début de cette lecture a été des plus laborieux. J'avais lu le premier tome il y a un an environ, et le fait que cet opus nous plonge directement dans l'action m'a quelque peu déstabilisée. Un petit résumé n'aurait pas été superflu, car j'ai eu mal à me remémorer certains détails concernant les personnages.

L'historienne Diana Bishop et le vampire Matthew Clairmont ont violé les lois imposées aux créatures lorsqu'ils ont décidé de s'aimer. De ce fait, l'équilibre entre sorcières, démons, vampires et humains est dangereusement menacé.
Afin d'échapper à leurs ennemis, Diana et Matthew ont voyagé dans le temps pour se retrouver à Londres, en 1590, mais le passé n'est malheureusement pas pour eux un havre de paix. Retrouvant son ancienne identité, Matthew renoue avec l'École de la Nuit, composée d'esprits rebelles et créatifs, comme Christopher Marlowe.
Ensemble, Matthew et Diana parcourent le Londres des Tudor pour retrouver le fameux Ashmole 782, ainsi qu'une sorcière capable d'enseigner à Diana comment contrôler ses pouvoirs...


Que dire sur ce livre? Il est difficile de résumer ce pavé de 920 pages, tant les évènements y sont nombreux, et tant les rebondissements s'enchaînent.
Une fois encore, Deborah Harkness nous offre un livre très prenant, au style accrocheur, même si pour ma part le déclic n'a vraiment eu lieu qu'au moment où Diana et Matthew arrivent en France et rencontrent Philippe, le père de Matthew. Les pages se sont alors tournées toutes seules, et ce malgré quelques longueurs.

J'ai trouvé ce tome meilleur que le premier, dans le sens où les choses bougent. Le premier opus mettait en place les personnages, l'histoire, alors qu'ici l'auteur fait la part belle à l'action. Les personnages ne connaissent aucun répit, les aventures et les découvertes s'enchaînent, on voyage d'un pays à un autre...
De plus, j'ai eu un vrai coup de cœur pour le personnage (très travaillé) de Philippe, le père de Matthew: si dur, si inflexible, et pourtant doté d'un grand cœur...

J'ai apprécié que Matthew et Diana se tutoient (oui le vouvoiement dans le premier tome m'avait franchement gênée ^^), et j'ai aimé suivre l'évolution de leur relation. Matthew est toujours aussi protecteur, limite macho, et très changeant dans ses humeurs: c'était agaçant et parfois difficile à suivre! Mais il dévoile peu à peu ses secrets, et Diana au fur et à mesure découvre l'homme qu'il était dans le passé: poète, espion de la reine, agent de la congrégation...
Quant à Diana, enfin elle tient tête à son mari, elle n'hésite pas à provoquer le conflit, et honnêtement j'ai adoré!
Résultat: ils glissent peu à peu dans un climat de confiance, vivent de nouvelles expériences, et découvrent une nouvelle facette de leur relation.

Passons donc aux points négatifs: le côté macho de Matthew justement, toujours aussi présent que dans le premier tome. Pendant une bonne partie du roman, il refuse de partager ses secrets et ses doutes avec Diana, la laissant de côté, genre "je peux assumer tout seul". J'ai aimé en apprendre plus sur lui, son passé avec sa femme et son fils, sa fureur sanguinaire, et pourtant, il a encore ses petits défauts qui le rendent exaspérant.

Si j'ai été contente de connaître l'origine des pouvoirs de Diana, une fois encore j'ai trouvé que c'était un peu trop: c'est presque de la surenchère, elle est une sorcière très puissante, forcément à part, capable de très grandes choses, avec un pouvoir de vie et de mort, bref parfois j'ai trouvé que l'auteur forçait un peu trop le trait.

Pour finir, je n'ai pas apprécié le personnage de Christopher "Kit" Marlowe: j'ignore si certains de ses traits de caractère sont réels, mais tant d'égoïsme et de jalousie m'ont tapé sur les nerfs! Si le but était de le rendre antipathique, eh bien c'est réussi!

Malgré tout, comme avec le premier tome, Deborah Harkness réussit sa mission: elle a réussi à me divertir, et surtout à titiller suffisamment ma curiosité pour que je lise le tome 3 et connaisse enfin la conclusion des aventures de Matthew et Diana.

lecture agréable

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Mon avis sur les autres tomes:
Le livre perdu des sortilèges
Le nœud de la sorcière

vendredi 18 octobre 2013

La Reine des lectrices

J'avoue avoir été en panne d'inspiration pour cette nouvelle session du challenge de Calypso... J'ai donc décidé de donner une seconde chance au roman La Reine des lectrices, et bien m'en a pris, car je l'ai beaucoup plus apprécié que lors de ma première lecture.

Que se passerait-il si, d'un coup, la Reine d'Angleterre se prenait de passion pour la lecture, au point d'en arriver à négliger ses devoirs? 

Je l'avoue, la première fois que j'ai lu ce livre, je me suis ennuyée. Je l'avais trouvé long, et le fait de ne connaître quasiment aucun des auteurs cités n'arrangeait pas les choses.
L'idée de départ est pourtant originale et bien trouvée: la Reine d'Angleterre passionnée de lecture au point d'en négliger ses fonctions, il fallait y penser!
Et pourtant, malgré les nombreux points positifs, ce livre ne restera pas gravé dans ma mémoire.

J'ai trouvé très drôle de voir la Reine plus "humaine", car éloignée de sa fonction. Elle paraît plus accessible, moins "royale", bref une lectrice lambda.
J'ai aimé le rapport qu'elle entretient avec les livres, j'ai eu l'impression de me voir moi-même ^^ prête à tout pour lire encore et encore, partout, n'importe où, n'importe quand... Au grand dam de son Premier Ministre, de son mari, et de son entourage, qui soudain ne sont plus au centre de son attention.

Les livres lui permettent de voir le monde différemment, de le découvrir à travers les yeux du commun des mortels, de s'enrichir... Elle qui est une femme d'action se découvre une passion qu'elle jugeait au début passive, mais qui au final lui apprend bien des choses...

Au début, son choix se porte surtout sur des auteurs qu'elle a rencontrés, à qui elle a remis une médaille ou autre. Ensuite, son champ de lecture s'agrandit, l'aide de son secrétaire particulier lui permet d'élargir son horizon livresque, même si les membres de la famille royale ne voient pas cela d'un bon œil.
J'ai également beaucoup ri lors de la scène avec le président français, qui au lieu de parler politique se retrouve à parler livres alors qu'il n'a rien à dire sur le sujet...

Et soudain, l'appétit livresque de la Reine diminue, au profit de l'écriture cette fois. De simples notes dans des carnets, elle rédige rapidement des avis, des critiques, des réflexions personnelles, et une nouvelle relation se noue, qui découle naturellement de sa précédente boulimie livresque. Est-ce pour autant une passion moins dévorante? je vous le laisse deviner par vous-même... ^^

Le gros point négatif de ce livre, c'est la fin. J'ai adoré la scène finale, cette fin ouverte est parfaitement justifiée, très bien trouvée, et donne à réfléchir: et si la Reine mettait son projet à exécution?
Ce que j'ai moins apprécié, c'est le cheminement qui y mène. J'ai trouvé ça alambiqué, tout aurait pu être beaucoup plus simple...

Il reste néanmoins une très belle réflexion sur la lecture, sur ce qu'elle a à nous apporter. C'est une véritable déclaration d'amour aux livres, et rien que pour ça ce livre mérite d'être lu...

lecture sympa, mais...
 
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Ce livre a été lu dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" sur le blog de Calypso.

http://aperto.libro.over-blog.com/article-challenge-un-mot-des-titres-session-19-119773405.html

Tous les billets pour cette session "Reine" sont disponibles ici!

mardi 8 octobre 2013

Maîtres du jeu

J'ai découvert Karine Giebel il y a peu avec le roman Les morsures de l'ombre que j'avais adoré, et j'avais donc très envie de découvrir d'autres de ses textes. Si Purgatoire des innocents et Juste une ombre attendent bien sagement dans ma PAL, j'avoue ne pas avoir pu résister à la tentation en voyant qu'un petit recueil contenant deux nouvelles venait de sortir en poche...

La première nouvelle, Post mortem, a pour thème la vengeance. Morgane, célèbre actrice, hérite d'une maison léguée par un mystérieux admirateur. En allant la visiter afin de la transformer en refuge pour son association, un accident se produit, et son mari meurt. Tout laisse à croire que c'est pourtant Morgane qui était visée...
La seconde nouvelle, J'aime votre peur, relate le parcours de Maxime Hénot, échappé d'un asile psychiatrique où il était interné après avoir commis plusieurs meurtres. Pour le commissaire Dumouthier, qui l'avait arrêté six ans auparavant, c'est une chasse à l'homme et une course contre la montre qui commencent...

Le moins que l'on puisse dire, c'est que je ne regrette pas mon achat. Karine Giebel montre ici qu'elle maîtrise parfaitement l'art de la nouvelle, au travers de deux récits courts mais bien ficelés, aux intrigues prenantes et aux dénouements inattendus.

Pour ma part, je trouve (comme beaucoup d'autres, d'ailleurs) que la nouvelle Post mortem aurait largement mérité d'être étoffée pour devenir un roman à part entière! En peu de pages, nous avons droit à une intrigue mitonnée aux petits oignons, qui m'a accrochée du début à la fin. Je n'ai pas arrêté de me demander qui était vraiment Aubin Mesnil, le propriétaire de la maison, et pour quelle raison il paraissait tellement en vouloir à Morgane... Et je n'ai pas été déçue!

Je suis un peu plus mitigée en ce qui concerne J'aime votre peur. C'est également bien écrit et bien trouvé, on se demande qui est l'assassin, on tremble pour ces enfants qui se retrouvent kidnappés sans le savoir. Mais le vrai problème de cette nouvelle, du moins à mes yeux, c'est la fin. J'imaginais tout à fait autre chose que ce que nous propose Karine Giebel, du coup je suis un chouia déçue, car je trouve que ça ne colle pas au reste du récit.

Que cela ne vous fasse cependant pas renoncer à ce court recueil: petit prix pour deux nouvelles bien écrites, ne boudez pas votre plaisir, car l'auteur nous prouve qu'elle est aussi à l'aise dans l'art de la nouvelle que dans celui du roman!


 
coup de cœur!

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lundi 7 octobre 2013

Un avion sans elle

J’ai acheté ce livre suite aux nombreuses critiques élogieuses que j’ai lu à son sujet, et à son titre qui me rappelait vaguement une chanson (de Charlélie Couture, mais ça à l’époque je l’ignorais encore ^^). Et j'avoue que l'histoire de cette petite libellule ne m'a pas laissée indifférente... 

23 décembre 1980: l'Airbus 5403 Istanbul-Paris s'écrase sur le mont Terrible, dans le Jura. 168 morts et une seule survivante: une petite libellule, un bébé de 3 mois, qui se retrouve orpheline. Mais pas pour longtemps, car deux familles que tout oppose se disputent sa garde. La justice tranche: elle sera Emilie Vitral.
Dix-huit ans plus tard, Emilie souffre de ne pas savoir avec certitude qui elle est vraiment. Dix-huit ans que Crédule Grand-Duc, détective privé, se pose la même question. Or, la réponse jaillit soudain devant ses yeux, mais il n'aura pas le temps de la dévoiler, puisqu'il meurt assassiné...
Il ne reste de son enquête qu'un vieux cahier, rempli des notes qu'il a accumulées toutes ces années. Un carnet qu'il lègue à Emilie, qui elle-même le fait passer à son frère Marc. Réussiront-ils à découvrir la vérité?

J'avoue avoir commencé ce livre avec quelques préjugés. Je vous explique: je ne savais pas vraiment de quoi il parlait exactement. Je savais qu’il était question d’une fillette qui avait survécu miraculeusement à un crash d’avion, et de deux familles qui se la disputaient, mais sans plus. J’avais donc très peur de tomber sur une lecture guimauve, avec deux familles se battant pour sa garde à renfort de coups bas sous les yeux larmoyants du public suivant l’affaire: ça a donc été une agréable surprise de constater qu’il s’agissait en fait d’un roman policier.

J'ai apprécié le pied de nez de l'auteur au tout début du livre: après 18 ans d'enquête, persuadé qu'il ne trouvera jamais le fin mot de cette histoire de crash d'avion, Crédule s'apprête à mettre fin à ses jours. Il prépare donc sa mise en scène, ouvre le journal du 23 décembre 1980 à la page relatant l'accident, et là pouf: la solution à cette énigme lui saute d'un coup aux yeux.
Et moi, pauvre lectrice avide de connaître ladite solution, je continue ma lecture, fébrile: eh bah pas de chance, Crédule se fait assassiner, et il me faudra comme Emilie et Marc lire son carnet et mener ma propre enquête pour comprendre ce qu'il s'est passé.

C'est très habile, et surtout c'est accrocheur. Ce qui pourrait n'être qu'un détail banal a parfaitement bien fonctionné avec moi, et ne m'a donné qu'une envie: continuer ce livre afin d'avoir à mon tour toutes les cartes en main, et voir si j'étais capable de deviner la vérité.

Crédule (mais où donc Michel Bussi a-t-il été chercher ce nom? ^^) nous promène tout au long de son enquête, nous dispersant les indices collectés comme autant de miettes de pain, mais qui hélas ne mènent à rien. Marc, le frère d'Emilie, reprend donc le flambeau, bien décidé à découvrir une piste qui aurait été ignorée jusque-là.

Nous faisons donc connaissance avec tous les protagonistes de cette histoire, des deux grand-mère présumées à Malvina, la sœur psychologiquement torturée et déséquilibrée, mais que j'ai pour ma part adorée. Eh oui, que voulez-vous, j'aime les personnages de peste (surtout quand ils révèlent la petite faille dans leur carapace), et celui-ci est très réussi! De plus, j'ai adoré voir l'évolution de sa relation avec Marc ^^
J'ai apprécié de voir que le fait d'être richissime ne vous empêche pas de vous prendre des revers de fortune, que la roue tourne, et que les apparences peuvent souvent être trompeuses. L'argent ne fait pas le bonheur, et ce récit nous en donne une preuve supplémentaire, notamment avec le personnage de Léonce de Carville.

J'avoue que comme beaucoup d'autres, j'avais plus ou moins deviné la fin dès l'histoire de l'échantillon d'ADN. Mais il me manquait encore certaines des pièces du puzzle, et j'ai donc terminé ma lecture ébahie: la fin est très bien trouvée! Même si on se doute qu'Emilie n'est pas vraiment celle que l'on croit, cela n'empêche qu'il fallait y penser!

Je n'ai qu'un reproche à faire à ce livre, et c'est d'ailleurs ce qui m'empêche de le classer comme coup de cœur: le changement de caractère de Crédule. Je n'en dirai pas plus à ce sujet, mais je ne sais pas, je n'ai pas trouvé ça très crédible...

En bref, Un avion sans elle est un petit bijou, un bon roman policier très prenant et qui nous prouve, une fois encore, que les apparences sont trompeuses, que chacun porte un masque, et que quand la vérité finit par éclater, elle n'épargne personne...

lecture agréable

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