mardi 7 mai 2013

Séquestrée

Avec son titre, sa couverture et son résumé, il était impensable que je passe à côté de ce livre. Quand en plus le coup de cœur est unanime pour tous les membres de la blogo, là c'est sûr, impossible de ne pas le lire.

Séquestrée, c'est l'histoire d'Annie, agent immobilier, qui à la suite d'une journée portes ouvertes accepte de faire visiter la maison qu'elle vend à un client potentiel. La visite tourne au drame, puisque l'homme enlève Annie.
Durant toute une année, la jeune femme vivra prisonnière de cet homme, vivant au rythme de rituels absurdes et de violences physiques et psychologiques.
Séquestrée, c'est le récit qu'elle fait de son calvaire à sa psychothérapeute au travers de vingt-six séances, depuis l'enlèvement jusqu'à un final ahurissant.

Le thème de la séquestration n'est pas nouveau, mais il est ici utilisé de manière fort astucieuse, nous donnant l'impression qu'il s'agit non plus d'une fiction, mais d'une bien triste réalité.
Nous suivons Annie au plus près durant son année d'enfermement avec un psychopathe, subissons avec elle les humiliations et les tortures, jusqu'à la délivrance qui ne se révèlera pas vraiment en être une. La question se pose en effet de savoir comment recoller les morceaux d'un être et d'une vie brisés...

J'ai failli plusieurs fois lâcher ce roman, non pas parce qu'il ne me plaisait pas, bien au contraire, mais parce que je le trouvais dérangeant. Je l'ai trouvé lourd de par son atmosphère, et de par le choix de la narration. Nous sommes en immersion totale dans l'enfer vécu par Annie, dans l'horreur la plus totale, revécue au travers de ses séances chez sa psy.

Chevy Stevens maîtrise bien son sujet, ce qui rend le récit encore plus réaliste: on a vraiment l'impression d'être enfermé dans la cabane au fond des bois. Je crois qu'une telle intrusion dans la vie d'Annie m'a un peu fait me sentir comme son ravisseur: j'ai ressenti une impression de malaise, d'oppression, voire de voyeurisme...

J'ai alors repensé à toutes ces personnes disparues, qui vivent peut-être le calvaire d'Annie eux aussi, et qui n'auront peut-être pas la chance de s'en sortir...
J'ai compris la colère d'Annie, ses difficultés à briser les règles dictées par le psychopathe malgré sa liberté retrouvée... Liberté bien faible d'ailleurs, quand on voit les séquelles que cette année ont laissées sur elle... J'ai compris sa difficulté à revivre une vie normale, à  surmonter le traumatisme, et pourtant, paradoxalement, je pense que je ne comprendrai jamais totalement ce qu'a été sa vie durant cette année...

Parlons un peu de la fin: il faut avouer qu'elle est bien trouvée. Elle peut ne pas plaire à tout le monde, car il est vrai que c'est assez tordu quand même, mais elle nous prouve que certaines personnes sont vraiment prêtes à tout pour arriver à leurs fins.
J'avoue que je n'aurais pas du tout imaginé que ça pouvait se terminer ainsi, j'en suis restée sur les fesses (pour parler poliment ^^): comment les gens peuvent-ils se comporter ainsi? Même si ça me dépasse, il faut malheureusement avouer que ça arrive de plus en plus souvent...

Au final, c'est un roman qui m'a profondément touchée et bouleversée, qui m'a parfois laissée perplexe, en bref une lecture qui ne m'a pas laissée indemne, et qui fait que je l'ai adorée.

Coup de cœur!

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4 commentaires:

  1. Ben dis donc, on me l'a conseillé après que j'ai chroniqué Cette nuit-là de la même auteure, j'ai d'autant plus hâte de le lire maintenant !

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    1. Tu vas voir, il est génial :)
      Cette nuit-là est dans ma PAL, j'ai hâte de le lire, d'autant plus qu'apparemment une fois encore Chevy Stevens frappe fort ^^

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  2. J'ai adoré ce roman. Mais la fin ne m'a pas plu, je l'ai trouvé vraiment trop tordu pour reprendre tes mots. C'est bien dommage, j'ai frôlé le coup de coeur !

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    1. Ah ça pour être tordu, c'était tordu! Mais j'aime bien, même si je comprends que ça t'ait empêché de le classer en coup de cœur!

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