dimanche 14 décembre 2014

Play: manipuler ou être manipulé

J'ai acheté ce livre un peu par hasard, j'avais envie de lire un bon thriller et le résumé de celui-ci me tentait assez: un jeu façon télé-réalité qui manipule son héros, il n'en fallait pas plus pour me donner envie.   

Henrik Pettersson, petit délinquant suédois sans grande envergure, trouve un téléphone portable dans le métro. Sur l'écran, un message s'affiche obstinément: "Tu veux jouer?" HP clique sur "oui", sans se douter une seule seconde des conséquences que va engendrer ce jeu a priori banal.
Rebecca est garde du corps. Depuis quelques temps, elle retrouve des petits mots menaçants dans son casier, dont l'expéditeur semble connaître beaucoup de choses sur elle et son passé. Qui est-il et que peut-il bien lui vouloir?
Les mondes de HP et Rebecca vont se rapprocher inexorablement. Mais si la réalité n'est qu'un jeu, qu'est-ce qui est encore réel?

Je dois avouer que j'ai failli abandonner ce livre dès le début. Je n'accrochais pas du tout, en raison d'une très forte ressemblance avec Addict, de Jeanne Ryan. Un jeu via téléphone portable, des missions à effectuer et où il faut se filmer, les vidéos qui se retrouvent en ligne, différents niveaux à franchir, et des récompenses si la mission est réussie. J'ai vraiment eu une sensation de copier-coller, si ce n'est qu'au lieu de gagner des objets style chaussures de luxe ou smartphone, le héros ici gagne de l'argent: beaucoup d'argent.

Fort heureusement, cela ne dure pas, et bientôt Play se démarque totalement d'Addict. Le jeu prend une tournure plus dangereuse et malsaine, puisque HP se retrouve à lancer une attaque contre un défilé royal ou encore à balancer un projectile depuis un pont sur une voiture de police qui protège un éminent ministre.
Bref, les choses tournent mal pour notre héros, qui se retrouve bientôt la cible d'une tentative d'assassinat. Il décide alors de se mettre au vert, mais pas avant de s'être vengé...

J'avoue avoir apprécié le personnage d'Henrik, même s'il s'apparente plus à un anti-héros. Il est intelligent mais flemmard, vit de petits trafics et commet des petits délits. Influençable et en quête de reconnaissance et de gloire, il est une cible idéale pour le Jeu qui l'utilise comme un vulgaire pion.
J'avoue n'avoir pas compris ses relations avec Rebecca au départ, et ce à cause d'une scène que j'ai trouvée un peu floue: résultat j'ai cru qu'ils étaient sex-friends alors qu'en fait ils sont frère et sœur. En même temps, on débarque au milieu d'une scène de sexe, et vu la façon dont ça a été écrit/traduit, il y avait vraiment matière à confusion!

Parlons de Rebecca justement: je n'ai pas vraiment apprécié ce personnage, je l'ai trouvée froide et détachée de tout. Elle a vécu un évènement traumatisant treize ans auparavant, qui a valu à HP de se retrouver en prison à sa place, ce dont elle se sent coupable: du coup, c'est elle qui chaque fois aide son frère à se sortir de ses ennuis. Rebecca s'est forgé une carapace, faisant comme si tout allait bien alors que c'est loin d'être le cas. Certes elle s'ouvre peu à peu, je l'ai d'ailleurs trouvée plus humaine à la fin quand elle réalise qu'elle a aussi droit au bonheur, mais l'évolution est un peu trop lente à mon goût.

L'écriture d'Anders de la Motte est fluide, et suffisamment accrocheuse pour m'avoir donné envie de continuer quand je pensais à abandonner. A certains moments, j'avais beaucoup de mal à reposer mon livre, tandis qu'à d'autres j'avais au contraire du mal à reste concentrée plus de 5 pages d'affilée.
Je pense que cela est dû au fait que je ne connais absolument pas la Suède et que je me suis sentie perdue parmi tous les noms de lieux qui sont évoqués. A la fin, je ne les lisais même plus, vu que j'étais totalement incapable de me repérer.

L'autre détail qui m'a fait tiquer, c'est le thème complot universel: les gens du Jeu sont partout, les attentats c'est leur faute, ce sont des gens qui parient sur l'issue du monde et qui sont prêts à payer pour manipuler les gens ou faire assassiner leurs ennemis dans l'ombre.
Que certains soient prêts à tout, je peux le comprendre. Je ne serais pas étonnée que certaines personnes très riches paient pour faire éliminer leurs ennemis ou pour leur donner une leçon, mais de là à croire que le 11 septembre est lié au Jeu, pour moi ça va un peu trop loin. 
De plus, je ne connais pas la moitié des évènements cités dans le roman, une fois encore je ne connais rien à l'histoire de la Suède, du coup j'ai encore eu du mal à suivre, ne sachant pas si tous les évènements politiques cités sont réels ou si certains sont fictifs.
Je pense que l'auteur aurait dû se contenter de moins et rester plus crédible, car l'idée de gens qui se font manipuler pour le simple plaisir de gamers friqués qui parient sur eux était beaucoup plus attrayante.

J'ai également vu après achat que ce livre fait partie d'une trilogie, mais pour ma part je m'arrêterai là: la fin de ce livre clôt parfaitement l'histoire de HP, même si elle nous réserve une surprise que pour ma part je n'avais pas vue venir.
Je crains en effet qu'à force de continuer sur cette lancée l'auteur n'émousse mon intérêt et que ce thème du Jeu ne tienne pas la route sur 2 autres tomes et ne soit alors usé jusqu'à la corde.

lecture sympa

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2 commentaires:

  1. J'ai lu le premier tome, que j'ai bien aimé dans l'ensemble. Il faudrait que je me mette à la suite maintenant !

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    1. J'ai bien aimé dans l'ensemble aussi, mais pas suffisamment pour lire la suite par contre. Mais je viendrai lire ton avis dessus avec plaisir, histoire de voir si je loupe quelque chose ou pas! ^^

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