mercredi 25 février 2015

Une vie si convenable

J'avais déjà entendu parler de Ruth Rendell, mais n'avais jamais rien lu de cette grande dame du polar. C'est aujourd'hui chose faite grâce à Babelio et leur Masse Critique, mais j'avoue que plusieurs jours après avoir terminé ce livre, je suis incapable de dire si je l'ai apprécié ou non, tant cette lecture a été étrange et surprenante...

Lorsque Grace et Andrew, frère et sœur, héritent de la maison de leur grand-mère, il leur paraît naturel d'y emménager ensemble. Mais quand James, le compagnon d'Andrew, s'y installe à son tour, la vie dans la maison tourne au conflit.
Pour échapper aux tensions, Grace, l'universitaire, se plonge dans un manuscrit du début du XXe siècle, jamais publié en raison de ses thèmes subversifs. Elle y découvre l'histoire d'un frère et d'une sœur, lui homosexuel, elle mère célibataire, confrontés à la violence du regard de la société.
Lorsque la vie des trois colocataires est bouleversée à son tour, au fil de sa lecture, Grace voit se télescoper les époques en un écho glaçant.

Je ne sais pas trop quoi vous dire, si ce n'est que ce livre est vraiment... bizarre. D'un côté nous avons Grace, jeune universitaire qui écrit une thèse sur les enfants illégitimes en littérature, son frère homosexuel Andrew et le compagnon de ce dernier, James. Grace a décidé pour sa thèse de s'intéresser à un roman de Martin Greenwell, qui se trouve être le grand-oncle de James.
Le livre en question s'intitule L'enfant née d'une enfant, et il traite d'une jeune femme, mère célibataire, qui vit avec son frère homosexuel. Ils se font passer pour un couple marié, ce qui leur permet d'échapper à la déchéance tout en tâchant de respecter les convenances.

Au début, nous suivons donc Grace, Andrew et James. Leurs relations sont assez tendues depuis que Grace a eu un rapport sexuel avec James, dont elle attend désormais un enfant. Andrew décide donc de quitter la maison, et c'est dans ces conditions que Grace décide de relire L'enfant née d'une enfant.
Et là, je l'avoue, grosse surprise: l'auteur décide en effet de nous offrir le texte intégral de cet ouvrage, nous transportant ainsi dans l'univers de John, Maud, Bertie et Hope. 
Je pensais en fait avoir les réflexions de Ruth durant sa lecture, ainsi que quelques extraits, mais pas le livre entier! Néanmoins, cela reste la partie du livre que j'ai préférée, surtout lorsque peu à peu on s'aperçoit qu'il y a des similitudes avec la situation de Grace: elle aussi a un frère homosexuel, et elle aussi se retrouve mère célibataire...

Du coup, les personnages principaux sont plutôt, à mon avis, les personnages de ce roman, et non pas Grace, Andrew ou James.
J'ai aimé suivre la vie de Maud, qui se retrouve enceinte à quinze ans, et de son frère John. Ce dernier est homosexuel, ce qui à l'époque est très mal vu. Il ne s'en ouvre à personne afin d'éviter le déshonneur, mais de ce fait se sent seul. Quand leurs parents indignés décident de placer Maud dans une institution, il a l'idée de lui faire tenir le rôle de sa femme dans le petit village où il vient de décrocher un poste d'enseignant. Ainsi, lui comme Maud éviteront le scandale tout en vivant une vie en apparence convenable.

Si au départ l'arrangement satisfait tout le monde, très vite les premières dissensions se font sentir. Alors que Maud s'inquiète de ce qu'il leur est désormais impossible de se marier, John a le malheur de lui avouer la vérité à son sujet, ce qui la révulse et creuse le premier écart entre eux.
A partir de cet instant, les personnages de Ruth Rendell vont peu à peu dévoiler leur véritable nature.

Maud est capricieuse, fainéante, dépensière, persuadée que la terre entière lui en veut, que jamais rien n'est de sa faute, et que les autres se servent d'elle, ce qui la conduit peu à peu à se renfermer, à refuser de voir du monde. Petit à petit, elle devient aigrie et perd ses amis. John, lui, est un faible qui se cache derrière une apparence d'homme fort qui sait ce qu'il veut, il prend des décisions qui semblent justes mais est incapable de s'y tenir. Bertie enfin, l'amant de John, est un parasite qui vit aux crochets des autres, et pour qui tous les subterfuges sont bons afin de soutirer de l'argent ou autre à ses victimes.

Bref, je ne me suis attachée à aucun des personnages, que ce soit ceux du livre ou ceux de L'enfant née d'une enfant. De même, je ne comprends pas que ce roman soit classé comme thriller: l'étude des caractères est très bien réussie, mais pour ce qui est du thriller, je reste perplexe... 
En fait, je crois que tout dans cette lecture m'aura laissée perplexe... Du coup, j'hésite à le recommander: si vous attendez un thriller avec de l'action à toutes les pages, clairement, passez votre chemin! Par contre, si vous aimez le côté étude psychologique des personnages, et si l'énumération d'auteurs ne vous rebute pas, alors ce livre pourrait vous plaire!

 lecture sympa, sans plus...

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Encore merci à Babelio et à leur Masse Critique pour m'avoir permis de découvrir ce livre!

Merci également aux Editions Les Deux Terres pour cet envoi!

6 commentaires:

  1. Ah oui, difficile de vraiment apprécier un roman lorsqu'on ne s'attache pas aux personnages! Je ne connaissais pas cet auteur, mais pas sûre de la découvrir tout de suite!

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    1. Ca c'est clair! Je pense que ce roman n'est sans doute pas le meilleur pour faire connaissance avec le style de l'auteur...

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  2. Un texte dans un texte... Ca me laisse perplexe...

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  3. Oops dommage pour ce livre! Je ne connais pas l'auteur, mais je ne pense commencer avec ce livre alors^^

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    1. Je pense que l'auteur a écrit d'autres livres plus accessibles que celui-ci, qui est trop bizarre à mon goût!

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