samedi 3 octobre 2015

Les anonymes

Pour la deuxième année consécutive, Léa Touch Book nous propose en ce mois de septembre de découvrir l'auteur R.J. Ellory. Tout le mois est consacré à l'auteur, avec des interviews, un portrait chinois, mais aussi un challenge: lire un livre de l'auteur. Les anonymes prenait la poussière depuis plus d'un an sur mes étagères, ce challenge était donc l'occasion idéale de l'en sortir...

Washington. Quatre meurtres. Quatre modes opératoires identiques. Tout laisse à penser qu'un serial killer est à l’œuvre. Enquête presque classique pour l'inspecteur Miller, jusqu'au moment où il découvre qu'une des victimes vivait sous une fausse identité, fabriquée de toutes pièces. Qui était-elle réellement?
Ce qui semblait être une banale enquête de police prend alors une ampleur toute différente et va conduire Miller jusqu'aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain.

Cette lecture ne se sera pas faite sans douleur. Ayant lu le résumé juste avant de l'acheter, je savais que ce livre parlerait politique, mais à ce point... 
Nous suivons donc Robert Miller, du commissariat n°2 de Washington, dans son enquête pour retrouver celui que la presse a surnommé le Tueur au Ruban, du fait que ses victimes sont retrouvées étranglées, battues à mort et avec un ruban de couleur ainsi qu'une étiquette vierge autour du cou. 
Si au début il semble e s'agir que d'une banale enquête sur une série de quatre meurtres, très vite l'affaire prend une tournure inhabituelle: en effet, des éléments troublants s'accumulent, entre numéros de sécurité sociales qui ne correspondent pas aux victimes ou identités se référant à des personnes déjà décédées. Qui sont véritablement ces personnes? Quel lien les unit? Qui peut bien avoir un intérêt à les voir mortes?

En essayant de répondre à ces questions, Miller s'enfonce dans un véritable bourbier, chaque question en amenant d'autres, mais sans aucune réponse. Peu à peu, il va s'apercevoir que cette affaire dépasse le simple cadre d'une enquête policière, que les apparences sont souvent trompeuses et que des aspects bien plus importants sont en jeu... 

L'auteur nous offre ici une enquête riche en rebondissements, chaque fois que l'on croit avancer on s'aperçoit qu'il n'en est rien, chaque fil sur lequel on tire, chaque indice que l'on récolte ne mène finalement nulle part, et comme Miller plus d'une fois je me suis retrouvée frustrée.
Si j'ai adoré suivre l'enquête policière, j'ai eu beaucoup plus de mal avec le côté politique et avec les digressions de John Robey. L'intrigue est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, et sa (trop?) grande richesse a fini par me perdre.

Réalité ou fiction, je n'ai pas la réponse, et franchement je n'ai aucune envie de la connaître. 
On sent que R.J. Ellory s'est beaucoup documenté afin de nous livrer ce récit, et je ne doute pas un seul instant que des faits que l'on pourrait imaginer comme étant fabriqués de toutes pièces sont en réalité tout ce qu'il y a de plus réels. 
Je ne doute pas que les méthodes de certaines agences gouvernementales soient aussi douteuses, et que des agents de recrutement soient présents dans les différentes strates de la population, et dans tous les types de métiers.
L'étendue des ramifications de ces institutions m'a quelque peu effrayée: voir jusqu'où ils sont capables d'aller et ce qu'ils sont capables de faire n'est pas franchement rassurant, le pire étant de voir que certains sont prêts à tout pour qu'ils puissent continuer sans qu'aucun obstacle ne se mette en travers de leur route (brrr le Nicaragua...).

Bref, c'est un gouffre vertigineux, et Miller y plonge sans vraiment se douter de ce qui l'attend. Et quand enfin il comprend et réalise qu'il pourrait y laisser la vie, il continue tant son besoin d'avoir des réponses à ses questions est pressant.
Plus on approche de la fin, plus on ressent l'urgence de la situation: il devient vital pour Miller d'obtenir des réponses, même si celles-ci ne sont pas vraiment celles qu'il aimerait entendre. Les pièces du puzzle se mettent en place, j'ai entrevu les tentacules de ce monstre en même temps que Miller, à la fois choquée et fascinée au fur et à mesure que j'obtenais les indices qui me manquaient et qu'ils s'imbriquaient les uns dans les autres.

Une fois toutes les cartes en main, j'ai fini par comprendre que tout cela nous dépasse, et de très loin. Il est des choses qu'il vaut mieux ne pas voir, de la poussière qui ferait mieux de rester sous le tapis, et comme le dit Miller, plus le mensonge est gros, moins il est visible et mieux il passe.

Je retiendrai de ce livre la très belle écriture de l'auteur, qui a su m'embarquer dans son enquête (même s'il m'a perdue dans le vaste complot politique qu'il a mis en place). L'univers qu'il propose est riche, peut-être un peu trop sur ce coup, mais je sais avec certitude que je me laisserai tenter par un autre de ses romans.


lecture sympa

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http://leatouchbook.blogspot.fr/2015/09/mois-read-just-ellory-saison-2.html

6 commentaires:

  1. Pas certaine de le lire : la politique dans les romans, ça me saoûle au bout d'un moment :-/ Du coup, j'ai franchement peur d'être perdue dans ma lecture ..

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    1. Pareil, j'ai fini par être vraiment perdue! En fait, je trouve que les intrigues politiques sont plus prenantes dans les films ^^

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  2. C'est vraiment le seul où il parle de politique, il s'informe toujours énormément :)
    Pour commencer avec cet auteur c'est toujours Seul le silence qui est recommandé justement parce que c'est plus "intimiste" ^^
    Merci pour ta chronique et ta participation ! :D

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    1. Oui on ressent bien la minutie du travail de recherches, je n’ose pas imaginer le temps que ça lui a pris!
      En tout cas ce livre a tout de même réussi à me donner envie de découvrir les autres romans de l'auteur, et comme j'ai réussi à changer mon fichier numérique des Assassins, je continuerai donc sans doute avec celui-là ^^
      Merci à toi pour l'organisation de cet event :)

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  3. Dommage pour le côté politique qui ne t'a pas plu. C'est vrai que ça peut être lourd dans un roman.

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    1. Oui au bout d'un moment j'avais envie de zapper les passages où John Robey parle, mais je me suis dit que je finirais sûrement par ne plus rien comprendre! Je me suis accrochée et finalement la toute fin m'a bien plu, comme quoi :)

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