J'aime beaucoup les sagas familiales: suivre les destins croisés des membres d'une même famille, les voir évoluer, suivre les méandres de leur vie, de leurs sentiments, ce genre de choses... Les sœurs Andreas me paraissait donc être le livre idéal pour commencer mes lectures de vacances.
Elles sont trois, trois sœurs élevées par un père obsédé par Shakespeare au point de leur avoir donné à chacune le prénom d'une des héroïnes du dramaturge, qui reviennent dans leur ville natale pour s'occuper de leur mère, atteinte d'un cancer.
Mais quelles sont les véritables raisons de leur retour à Barnwell? Quels lourds secrets peuvent donc bien cacher l'aînée, si raisonnable; la cadette, si séduisante; et la benjamine, si bohème?
Rosalind, Bianca et Cordelia... Trois sœurs, trois caractères, trois destins que tout semble opposer, mais que la maladie de leur mère va rapprocher.
Rose, l'aînée, refuse de quitter sa ville natale pour suivre son fiancé qui vient de décrocher un poste d'universitaire en Angleterre. Bean, la cadette, a quitté son travail et fui New York de façon un peu précipitée, après que sa boîte a découvert qu'elle a falsifié les comptes en sa faveur. Cordy, la benjamine, a toujours vécu une vie insouciante et bohème, enchaînant pendant des années les petits boulots et les aventures sans lendemain, et se retrouve enceinte.
J'attendais beaucoup de ce livre: je sais qu'en général il n'y a pas énormément d'action, que l'évolution des personnages est plutôt lente et se fait tout au long de l'histoire, mais ici je n'ai pas accroché. Chaque sœur rentre au bercail avec ses doutes, ses problèmes et ses fêlures, et il y avait là de quoi nous embarquer dans une belle histoire de famille.
Seulement voilà, je ne me suis attachée à aucune des trois héroïnes. Or, quand on mise tout sur les personnages, c'est plutôt embêtant. Elles s'aiment mais sont incapables de vivre ensemble, chacune campe sur ses positions, chacune garde ses petits secrets, et il faut avoir dépassé la moitié du livre pour que Cordy accepte de révéler sa grossesse à sa famille.
Bref, l'intrigue stagne, Bean et Cordy ne cessent de tergiverser pour savoir si elles doivent partir ou rester, Rose se contente de tout critiquer en se croyant indispensable...
Reste un beau portrait de famille, avec des personnages bien dessinés, qui ont chacun leur caractère, et que l'auteur a su saisir avec justesse, sans tomber dans le mélo ou le pathos (ce qui aurait pu être le cas avec le cancer de la mère).
Reste aussi un hymne à la lecture (tous les personnages aiment lire, peu importe où et quand, et peu importe l'ouvrage), et un bel hommage à Shakespeare. D'ailleurs, les citations très nombreuses extraites des pièces de l'auteur risquent de faire frôler l'indigestion à qui ne l'aime ou ne le connaît pas, et il peut être intéressant de s'être déjà intéressé à son œuvre afin d'essayer d'y voir plus clair.
Le père est en effet spécialiste de la citation qui, au lieu de vous remonter le moral, vous fait sentir encore plus perplexe tant vous n'êtes pas sûr d'en avoir saisi la réelle signification.
Il faut attendre la dernière partie du livre pour que les choses bougent enfin. Chacune des sœurs a le déclic qu'elle attendait depuis le début, chacune sait soudain ce qu'elle veut faire de sa vie, et ce n'est pas forcément ce qu'elles imaginaient au début du roman... Bref, c'est un happy end, mais trop rapide pour que ce soit crédible à mon goût.
Dommage, car il y avait matière à faire, et l'idée de départ était très bonne...
lecture sympa, mais...
Ce livre a été lu dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" sur le blog de Calypso.
Tous les billets pour cette session "Sœur" sont disponibles ici!
Merci pour la découverte :D
RépondreSupprimerAvec plaisir :)
SupprimerJ'ai ce livre depuis sa sortie en GF. A l'époque j'avais lu un très bon avis sur le livre. J'aime aussi les sagas familiales mais c'est vrai que c'est quitte ou double. Soit on s'accroche aux personnages et on savoure, soit on ne s'identifie pas et on trouve notre lecture longue. Merci de m'avoir rappeler que ce livre prends la poussière dans ma PAL. A bientôt.
RépondreSupprimerJ'avoue que pour ma part j'ai trouvé le temps long, mais qui sait tu aimeras peut-être plus que moi? En tout cas je te le souhaite!
Supprimer