mardi 21 janvier 2014

La Pierre de Lune

Wilkie Collins et moi, ça a été un vrai coup de foudre littéraire lorsque j’étais en fac, quand en cours de version on nous a donné à traduire un extrait de La Dame en blanc. Depuis, j’ai lu d’autres de ses œuvres, mais sans jamais oser m’intéresser à La Pierre de Lune, tant je craignais de ne pas apprécier son contexte.

La Pierre de Lune est un diamant jaune d’une valeur inestimable, ornant le front du dieu hindou de la Lune. 
Protégé par trois brahmanes, il est pourtant volé par le colonel Herncastle, qui se retrouve alors victime de la malédiction frappant quiconque oserait s’emparer de ce mystérieux bijou.
Il va alors l’offrir en cadeau d’anniversaire à sa nièce, l’impétueuse Rachel Verinder. Au cours de la soirée, trois jongleurs indiens s’introduisent dans la maison de Lady Verinder, et dès le lendemain, on constate que le diamant a disparu du tiroir où Rachel l’avait enfermé.
Qui a volé le diamant? Le majordome, la vieille fille dévote, l’ancienne voleuse repentie, ou les cousins de Rachel, qui se disputent sa main?

Wilkie Collins est considéré, à juste titre, comme le père du roman policier. Ce qui est sûr, c’est qu’il manie l’art du suspense comme personne, et que je me suis bien fait avoir avec cette histoire.

La narration s’ouvre avec le témoignage de Gabriel Betteredge, qui est majordome au service des familles Herncastle et Verinder depuis plus de cinquante ans, et grand admirateur de Robinson Crusoé.
Nous poursuivons ensuite avec miss Clack, une parente pauvre, jalouse, refoulée, et dévote à l’excès: j’ai souvent eu envie de les baffer, elle et ses brochures! ^^
D’autres narrateurs prennent ensuite le relais, chacun apportant son témoignage et donc un éclairage différent sur cette mystérieuse affaire.

Wilkie Collins nous offre donc une galerie de portraits tous très bien dessinés, aux caractères nets et bien tranchés, au service d’une énigme à tiroirs dont on n’aura la clef qu’à la toute fin.
L’intrigue est prenante, et je pense honnêtement qu’il est impossible de découvrir la vérité avant d’avoir tourné la dernière page.
J’ai échafaudé beaucoup d’hypothèses, cru détenir la vérité un certain nombre de fois, et pourtant rien ne m’avait préparée au coup de théâtre final. J’ai bien eu des doutes, mais la révélation finale m’a prise par surprise, et j’ai adoré!

A ceux qui attendent de l’action dans ce roman, je le dis clairement: passez votre chemin! La narration se veut lente, surtout dans la première partie, qui nous expose avant tout les différents personnages, leurs relations, et qui prend son temps pour tout bien nous expliquer en détail.
La seconde partie, soit la narration faite par les autres personnages, offre un rythme plus soutenu, et l’intrigue avance.

Certes, il y a quelques longueurs et répétitions, mais n’oublions pas qu’il s’agit ici de rassembler le témoignage des protagonistes présents lors de l’anniversaire de Rachel! On revit donc certains évènements plusieurs fois, mais d’un point de vue différent.
Les tournures de phrases peuvent également surprendre, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un ouvrage de 1868!

Pour ma part, j’ai trouvé que les mœurs de l’époque étaient bien retranscrites, j’ai vraiment eu l’impression d’y être!
Certes, ce roman a quelques faiblesses, je lui ai trouvé quelques longueurs, mais j’ai été vraiment ravie de retrouver la plume du grand M. Collins, même s’il est bien sûr difficile à mes yeux de détrôner La dame en blanc, qui reste pour moi sa meilleure œuvre.


 lecture agréable

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Ce livre a été lu dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" sur le blog de Calypso.

http://aperto.libro.over-blog.com/article-challenge-un-mot-des-titres-session-21-121362150.html

Tous les billets pour cette session "Pierre" sont disponibles ici!

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