Sans la reprise du challenge "Un mot, des titres" chez Azilis, je pense que je n'aurais pas sorti ce roman de ma PAL avant un bon moment, et je serais passée à côté d'une histoire bien sympathique, même si elle n'est pas exempte de défauts...
Londres, 1896.
Il n'y a pas que dans imagination de l'écrivain H.G. Wells que l'on peut voyager dans le temps. Avec ses séjours en l'an 2000, l'agence Murray fait un tabac...
Révolution ou canular? Andrew Harrington y voit la possibilité de revenir huit ans en arrière et de sauver sa bien-aimée, assassinée par Jack l’Éventreur. D'autres, comme Wells lui-même, n'y croient guère. Le temps va toutefois lui jouer des tours, ainsi qu'à ses confrères Henry James et Bram Stoker... A quelques paradoxes près!
Qui n'a jamais rêvé de voyager dans le temps? De revenir dans le passé, pour réparer une erreur ou pour revoir une personne aimée et perdue, ou de découvrir le futur? C'est ici le thème de ce roman, dans lequel Gillian Murray promet à de riches aristocrates de voyager vers l'an 2000 et de découvrir la guerre opposant automates et humains. Réalité ou supercherie? Peut-on réellement voyager dans le temps? C'est ce que nous allons tâcher de découvrir.
Ce roman se divise en trois parties, la première consacrée au passé, la seconde au futur, et la troisième aux deux périodes entremêlées. Il y a néanmoins un fil rouge au cœur de ces trois parties en la personne de l'écrivain H.G. Wells, que l'on retrouve tout au long de ce récit. En effet, qui mieux que lui, l'auteur de La machine à explorer le temps, pourrait parler de ces voyages temporels?
Les trois histoires s'entremêlent, on y retrouve de façon récurrente plusieurs personnages, ce côté-ci de l'histoire m'a vraiment emballée.
Dans la première partie nous suivons Andrew, qui souhaite voyager dans le passé afin de sauver sa bien-aimée, la prostituée Mary Kelly, victime de Jack l’Éventreur. Or Gilliam Murray ne peut que voyager vers le futur et lui conseille donc de se rendre auprès de l'écrivain Wells, qui selon lui possèderait une véritable machine à voyager dans le temps et serait donc le seul à pouvoir l'aider...
Dans la seconde partie, nous suivons la jeune Claire, qui s'ennuie dans son époque. Elle ne s'y sent pas à sa place, refuse de marier, rêve d'aventures et de tomber follement amoureuse d'un homme qui l'emmènerait ailleurs... Elle va trouver cet homme idéal (lors d'un voyage vers le futur organisé par l'agence Murray) en la personne de Derek Shackleton, le capitaine qui dirige l'attaque finale des hommes contres les automates.
Dans la dernière partie, un jeune inspecteur enquête sur des meurtres qui ont la particularité de tous présenter une phrase de roman écrite sur un mur, sauf que les romans en question ne sont pas encore édités... H.G. Wells, Henry James et Bram Stoker sont tous les trois piégés par un amateur de leurs écrits qui souhaite s'attribuer la paternité de leurs romans avant de les assassiner et de passer pour un génie...
Soyons honnêtes, la première partie m'a emballée. L'histoire d'amour impossible entre Andrew et Mary Kelly, la dépression dans laquelle ce dernier s'enfonce quand la jeune femme meurt, sa volonté de la sauver m'ont fortement émue. L'intervention de Wells est touchante, l'explication des mondes parallèles un peu confuse (avec un petit clin d’œil au passage à la trilogie Retour vers le futur) mais crédible, c'est de loin la meilleure partie du livre.
J'ai également apprécié l'idée des lettres que s'écrivent Claire et Derek dans la seconde partie, c'était bien trouvé. Une fois encore, Wells sauve la situation, et je l'ai trouvé de plus en plus attachant.
Par contre, je n'ai pas adhéré à la troisième partie. Bien qu'elle soit la plus courte des trois, je l'ai trouvée très longue et parfois même ennuyeuse.
L'idée de rendre les voyages dans le temps possibles est très bien trouvée, l'auteur réussit à rendre tout cela plausible, même s'il faut avouer que la découverte de la quatrième dimension est un poil tirée par les cheveux.
Dans chaque partie, la question du voyage temporel est au centre de tout, avec chaque fois la question de savoir si c'est vrai ou s'il s'agit d'un canular. L'auteur nous livre des détails à foison, je me suis d'ailleurs demandé comment il faisait pour ne pas s'y perdre.
Ce qui est très fort, c'est que chacun de ces détails va avoir son importance à un moment ou à un autre du récit, et que l'auteur retombe toujours sur ses pattes. Son récit reste cohérent, et l'on peut facilement se prendre au jeu et y croire (ou non!).
Chaque personnage a son importance lui aussi, les caractères sont bien dessinés et chacun a un rôle à jouer. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, ce qui fait que la profusion de détails donnés sur chacun d'eux peut parfois laisser perplexe et être un peu indigeste.
L'idée du narrateur extérieur qui vient régulièrement apporter son grain de sel au récit est également une très bonne idée, il est plein d'humour et a toujours une anecdote à raconter.
Là où le bât blesse, c'est qu'à force de détails et de digressions l'auteur m'a parfois perdue en route. Ce livre est un joli pavé de 730 pages, et forcément il y a eu des passages qui m'ont semblé très longs, surtout dans cette fameuse troisième partie, qui est sans conteste celle qui m'a le moins convaincue.
J'ai trouvé cette partie brouillonne, un peu fourre-tout, je n'ai pas trouvé qu'elle était très utile puisque l'auteur avait déjà réussi à démontrer son point de vue dans les deux premières histoires.
Dès que le narrateur se rappelle une anecdote, hop il nous la raconte, ou bien il nous explique ce qui se passe pendant que le personnage principal fait autre chose et qu'il n'est pas présent, bref c'est parfois un peu confus et moi-même je ne suis pas sûre d'être très claire sur ce coup...
Autre détail qui me chiffonne un peu: le fait que l'on parle de Stoker dans le résumé, alors qu'il n'intervient que tardivement dans le roman. Pour ma part, je l'ai attendu un bon bout de temps, me demandant au fur et à mesure que les pages défilaient quel allait bien pouvoir être son rôle là-dedans, inquiète de voir le nombre de pages diminuer sans qu'il soit encore apparu. Pour le coup, le résumé en dit trop, j'ai un peu eu l'impression d'être flouée!
Dommage également que ce livre, en voulant rendre hommage à l’œuvre de Wells et aux romans d'aventures et de science-fiction de l'époque, en raconte autant sur La machine à explorer le temps! Du coup, ça ne me donne pas envie de lire l'histoire originelle, j'ai l'impression de l'avoir plus ou moins déjà lue juste en lisant ce roman-ci...
L'auteur a néanmoins une plume agréable à lire, il se dégage de ce livre un parfum un peu suranné, qui assure une immersion totale dans l'époque.
Ce roman est en fait le premier tome d'une trilogie, mais pour l'instant je n'ai rien vu concernant une éventuelle traduction et sortie de la suite...
Il n'empêche que je le conseille aux fans des récits de Wells, de Verne, de la trilogie Retour vers le futur, et de récits de voyages temporels en tous genres.
lecture agréable
Ce livre a été lu dans le cadre du challenge "Un mot, des titres" désormais hébergé sur le blog d'Azilis.
Tous les billets pour cette session "Temps" sont disponibles ici!
Je découvre totalement ce livre avec ta chronique mais je pense que c'est le genre de lectures que je peux réellement adoré! Merci pour la découverte. (Mon porte feuille est moins content par contre :P) A bientôt.
RépondreSupprimerHaha je crois que les portefeuilles de tous les blogueurs/blogueuses ont tendance à faire la tête! ^^ A bientôt :)
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