lundi 27 novembre 2017

After Anna

Heureusement qu'il y a des challenges comme le Black November (ou novembre = mois du thriller) pour me permettre de sortir des petites pépites de ma PAL. Car qui sait combien de temps encore j'aurais laissé ce roman dormir sur mes étagères avant de l'en sortir...

Une petite fille de cinq ans disparaît à la sortie de son école. La police n’a aucun indice. Pas la moindre piste sérieuse. La presse s’empare du fait divers et ne recule devant rien. Ses parents, Julia et Brian, vivent l’épreuve la plus effroyable qui soit. Pourtant, une semaine après l’enlèvement, Anna leur est rendue, indemne. Sans aucun souvenir de la semaine qui vient de s’écouler. Mais pour Julia, le pire reste à venir...

J'attendais beaucoup de ce livre, me demandant comment il était possible que les choses empirent pour une mère après qu'elle ait vécu le kidnapping puis la restitution, saine et sauve, de son enfant. A mes yeux, ce moment devrait plutôt être empli de soulagement et de joie, mais c'était sans compter sur Alex Lake.

A partir d'une situation somme toute assez banale (car il faut bien avouer que le thème de la disparition d'enfant est assez récurrent dans le monde du thriller), l'auteur réussit avec brio à nous raconter une histoire qui fait froid dans le dos.

Tout commence quand Julia, avocate spécialisée en droit de la famille, arrive en retard à l'école pour récupérer Anna, sa fille. Sauf que le personnel de l'école lui annonce qu'Anna n'est pas là. Passé le premier choc, tous se mobilisent pour tenter de retrouver la petite, en vain: Anna semble s'être volatilisée et personne n'a rien vu. Commence alors pour Julia et Brian, les parents, une lente descente aux enfers, jusqu'au moment où Anna leur est rendue saine et sauve. Qui peut bien avoir intérêt à enlever la petite pour la restituer ensuite? Et si le kidnapping d'Anna n'était que le commencement d'un jeu pervers?

Je me suis pris une bonne claque avec ce livre, déjà parce qu'en tant que maman, pour rien au monde je n'aimerais vivre ce qu'endure Julia, ensuite parce qu'il nous prouve une fois encore que les réseaux sociaux servent de défouloir à ceux qui ne savent pas où cracher leur fiel (et je suis gentille ^^').
Il est en effet extrêmement facile de cracher à la figure de parfaits inconnus, chose qui ne semble pas déranger certaines personnes qui feraient pourtant beaucoup moins les malignes si elles devaient en faire autant à visage découvert. Sauf qu'un écran ne protège pas forcément, et il serait bon que certains s'en souviennent.

Julia a donc le tort de tenter de cumuler vie professionnelle et vie privée. Le planning est pourtant bien rodé, chacun va chercher Anna alternativement à l'école. Manque de chance, ce jour-là tout se ligue contre Julia: une réunion qui se termine plus tard que prévu, un portable déchargé et une belle-mère qui ne répond pas au téléphone car elle doit faire face à une fuite dans sa cuisine.
C'est le début des ennuis: si certains éprouvent de la peine pour Julia, d'autres n'hésitent pas à lui en mettre plein la figure: elle devient très vite l'image même de la mauvaise mère.

Ajoutez à cela que Julia n'aime plus son mari et souhaite divorcer: à l'image de mauvaise mère se superpose celle de mauvaise épouse qui prévoyait de prendre le large et d'abandonner sa famille.
Ses moindres faits et gestes sont décortiqués et analysés, le moindre faux pas est aussitôt révélé dans la presse, qui semble s'en donner elle aussi à cœur joie pour démolir l'image de Julia.
 
Les critiques se montrent extrêmement virulentes dans leurs propos, et Julia doit alors faire face à un vrai déferlement de haine, entre ceux qui souhaitent qu'Anna ne lui soit jamais rendue ou ceux qui estiment qu'une femme comme elle ne devrait pas avoir d'enfants: après tout elle voulait abandonner sa famille et est arrivée en retard à l'école: quelle mère ferait ça? Elle ne mérite pas de revoir sa fille vivante. 
Ca vole haut, hein? Franchement, quelle mère n'est jamais arrivée en retard, même de quelques secondes, à la grille de l'école? 

Et puis l'école n'a-t-elle pas une part de responsabilité? Pourquoi ont-ils laissé Anna partir? Autant de questions qui méritent une réponse, mais auxquelles bien sûr les détracteurs de Julia ne pensent même pas.
Il y a très peu de bienveillance et de compréhension à son égard, peu de gens ont de la sympathie pour elle en se disant qu'elle doit tout de même bien morfler suite à la disparition de sa fille.

Julia est donc dans un sacré bourbier, jusqu'au moment où Anna est retrouvée vivante. Si Julia savoure ces retrouvailles, elle n'est pourtant pas tranquille: pourquoi avoir enlevé Anna pour ensuite la libérer une semaine plus tard? Pourquoi la fillette ne se souvient-elle de rien? Le kidnappeur va-t-il revenir?

Très vite, le bonheur laisse place au désenchantement car un nouveau cauchemar s'abat sur la vie de Julia. Je ne vous en dirai pas plus, si ce n'est que c'est machiavélique à souhait, c'est une vraie machination qui se met en place et ça fait froid dans le dos!
Ajoutez à cela que nous nous retrouvons dans la tête du kidnappeur à chaque début de chapitre, et vous comprendrez très vite que rien n'est laissé au hasard.

La tension monte crescendo, les liens entre les personnages se délitent, chacun montre peu à peu son vrai visage, jusqu'au moment où la vérité éclate.
Je n'ai pas vraiment été surprise à ce niveau-là car j'avais plus ou moins deviné (mais sans certitude) qui était derrière tout cela, malgré tout j'ai bien aimé ce final. Je me répète une fois encore, mais il y a vraiment certaines personnes qui devraient être enfermées!

Bref, After Anna est un excellent thriller psychologique bien torturé comme je les aime, et ce malgré un coupable finalement pas si étonnant que cela.
C'est un vrai page turner qu'il est difficile de reposer une fois qu'on l'a commencé, et je ne peux que vous le recommander!

lecture très agréable

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3 commentaires:

  1. Un roman que j'aimerai trop lire et à la fois pas du tout !!! En tant que maman également, j'ai peur de trop psychoter après ! XD

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