J'ai choisi ce livre totalement par hasard lors de la dernière Masse Critique chez Babelio. Le résumé me plaisait bien, je trouvais la couverture jolie, je tenais l'occasion de découvrir une nouvelle plume alors je me suis lancée...
Trahie par Wilfred, qui l'a abandonnée seule et blessée au milieu des Highlands désertes, Aurore, revenue infirme d'Ecosse, se protège des autres et de l'amour comme elle le peut. La jeune femme se reconstruit à tâtons et étouffe en elle colère et angoisses, bien décidée à ne plus jamais entendre parler de celui qu'elle a tant aimé. Mais à la suite d'étranges révélations et de signes inquiétants, elle doit se résigner, malgré elle, à remonter sa piste. Tandis que le mystère s'épaissit, elle s'aperçoit que, prise au piège des apparences, elle s'est trompée sur lui. Découvrir la vérité sur Wilfred entraînera la jeune fille au cœur de lourds secrets et d'un terrible drame familial.
Quand j'ai commencé ce livre, je ne savais pas trop où je mettais les pieds. Le début m'a laissée perplexe, au milieu de ce couple qui n'en est plus un, et qui même n'en a jamais vraiment été un à mes yeux.
Nous suivons donc Aurore et Wilfred dans leur voyage au cœur des Highlands. Nous avons droit à quelques flashbacks qui nous permettent d'assister à leur rencontre et aux débuts de leur idylle.
Elle est étudiante et lui comédien. On assiste au début de leur histoire, à leur installation ensemble, pourtant dès le début j'ai senti que quelque chose clochait. Aurore m'a semblé bien naïve, j'ai eu plusieurs fois envie de la secouer, de lui dire "hého regarde un peu autour de toi, tu vois pas que ton Wilfred il te prend pour une conne?" parce que bon, le Wilfred, il a pas l'air très attaché à elle quand même.
Il s'installe avec elle par commodité, hop plus de loyer à payer, plus d'ennuis, pas besoin de trouver un pote chez qui loger, tout bénéf'! Aurore prend tout à charge, elle se tait, trop heureuse d'avoir quelqu'un, sans voir que le type profite d'elle et abuse de sa gentillesse. Bref, un vrai parasite quoi!
Puis le voilà qui lance cette idée de voyage en Ecosse et Aurore accepte, toute heureuse. Si au début tout va bien, très vite Wilfred devient taciturne, il ne parle plus à sa compagne, prend des appels téléphoniques dans son dos, et Aurore en vient à maudire ce voyage qui devient un vrai calvaire. Elle comprend que ce séjour sonne le glas de leur histoire et décide du coup de reprendre l'avion plus tôt.
Mais voilà qu'au beau milieu de la lande, elle chute et se brise la cheville. Elle pousse un Wilfred totalement paniqué à aller chercher du secours, sauf que le temps passe et qu'il ne revient pas.
Retrouvée par hasard par un couple de randonneurs allemands, c'est à eux qu'Aurore doit sa survie. Revenue de ce voyage handicapée, elle décide de tourner définitivement le dos à cette histoire et ne veut plus entendre parler de Wilfred.
Très honnêtement, je ne peux que comprendre l'envie d'Aurore de tourner la page: leur histoire était franchement bancale et même un poil toxique! Sauf que, bien sûr, cela ne va pas se passer comme prévu, puisque malgré ses efforts le mystère Wilfred continue de la hanter.
Il a en effet disparu et à force même elle trouve cela inquiétant. N'ayant pas vraiment le choix, elle se retrouve à remonter sa piste, et ce qu'elle va découvrir va un peu la forcer à changer d'opinion sur son ancien compagnon.
Au fond, ce livre est construit un peu comme un jeu de miroirs. Nous n'avons que le point de vue d'Aurore, puisque c'est elle la narratrice. Du coup, comme elle, on se retrouve à détester Wilfred pour ses absences, ses silences, et son comportement égoïste.
Sauf que voilà, les apparences sont trompeuses, comme elle va l'apprendre à ses dépens. Wilfred n'est pas forcément le salaud qu'on pourrait croire, et plein de petites choses mises bout à bout vont forcer Aurore à enquêter sur la disparition inquiétante de Wilfred, mais aussi sur ce qu'il s'est passé sur la lande.
Aurore va aller de surprise en surprise, et ce jeu de piste pour retrouver Wilfred va lui permettre de grandir et même à la fin de s'en retrouver métamorphosée.
Car la jeune fille ne va pas bien: à son retour de la lande, elle se renferme sur elle-même, s'apitoie sur son sort, elle se montre désagréable et même méchante avec ses proches. Son handicap l'a considérablement aigrie, elle refuse de sortir, se sent la cible des regards, bref elle vit mal la situation, et même si je ne peux que la comprendre, pour autant je ne cautionne pas son comportement.
Aurore en veut à la terre entière à cause de ce qui s'est passé en Ecosse, de sa cheville brisée, et même je pense de son abandon par Wilfred. Sauf qu'elle a un peu tendance à oublier que ses proches et ses amis ne sont pas responsables de son malheur. Oui Aurore a souffert, oui elle est fragile, je comprends cette souffrance, mais au point de se venger sur les autres, je dis non.
Elle en vient à en vouloir aux gens de s'apitoyer sur leurs malheurs et de les lui raconter, alors qu'elle a tellement plus souffert qu'eux! Comment peuvent-ils comparer leurs petits maux à sa cheville irrémédiablement brisée?
C'est une chose que je ne supporte pas (mais n'ayant jamais été dans ce genre de situation, qui sait comment je réagirais moi aussi?): les gens qui s'imaginent que les souffrances des autres n'ont pas d'importance en regard des leurs. Cette Aurore-là, égoïste et renfermée, m'a profondément déplu. Le pire, c'est qu'elle en est consciente, mais qu'elle n'arrive pas se sortir de cette spirale infernale.
Notre héroïne passe donc par plusieurs stades et peu à peu elle va se reconstruire, s'ouvrir de nouveau aux autres et arrêter d'en vouloir à la terre entière. Elle va s'apercevoir qu'elle ne se définit pas que par son handicap, et que malgré celui-ci elle peut attirer l'attention des hommes et même retrouver une certaine indépendance, notamment dans l'eau. Mais le chemin est long, et pour pardonner il lui faudra faire face à de douloureux souvenirs.
Pour moi, le petit bémol de cette histoire c'est sa fin. Je l'ai trouvée un peu précipitée, et il est dommage qu'Aurore ne soit que passive. Je m'explique: elle apprend toute la vérité au sujet de Wilfred par l'intermédiaire d'un autre personnage, quand pour ma part, j'aurais préféré une conversation face à face.
Dommage également que le personnage du père ne soit pas plus étoffé, que sa déviance nous soit une fois encore raconté par un autre, j'aurais tant aimé que ce trait de caractère s'affiche au vu de tous!
Mais là encore, il s'agit d'apparences qu'il faut à tout prix sauvegarder, même si pour cela il faut sacrifier le bonheur des autres.
Autre bémol, le côté thriller, que j'ai eu du mal à ressentir. J'ai plus eu l'impression de lire une tranche de vie, l'histoire d'une jeune fille un peu perdue qui se reconstruit peu peu après avoir vécu un drame. L'action arrive tardivement et j'ai eu du mal à adhérer à l'idée de vengeance collective.
Mis à part ces deux petits points négatifs, La boiteuse d'est révélé être un roman assez addictif, je l'ai souvent reposé puisque je l'ai lu en plein pendant les fêtes, mais l'envie d'y revenir était souvent très forte elle aussi. L'auteur a su m'emmener dans son univers, j'ai passé un très bon moment et c'est tout ce que je demandais.
Quand j'ai commencé ce livre, je ne savais pas trop où je mettais les pieds. Le début m'a laissée perplexe, au milieu de ce couple qui n'en est plus un, et qui même n'en a jamais vraiment été un à mes yeux.
Nous suivons donc Aurore et Wilfred dans leur voyage au cœur des Highlands. Nous avons droit à quelques flashbacks qui nous permettent d'assister à leur rencontre et aux débuts de leur idylle.
Elle est étudiante et lui comédien. On assiste au début de leur histoire, à leur installation ensemble, pourtant dès le début j'ai senti que quelque chose clochait. Aurore m'a semblé bien naïve, j'ai eu plusieurs fois envie de la secouer, de lui dire "hého regarde un peu autour de toi, tu vois pas que ton Wilfred il te prend pour une conne?" parce que bon, le Wilfred, il a pas l'air très attaché à elle quand même.
Il s'installe avec elle par commodité, hop plus de loyer à payer, plus d'ennuis, pas besoin de trouver un pote chez qui loger, tout bénéf'! Aurore prend tout à charge, elle se tait, trop heureuse d'avoir quelqu'un, sans voir que le type profite d'elle et abuse de sa gentillesse. Bref, un vrai parasite quoi!
Puis le voilà qui lance cette idée de voyage en Ecosse et Aurore accepte, toute heureuse. Si au début tout va bien, très vite Wilfred devient taciturne, il ne parle plus à sa compagne, prend des appels téléphoniques dans son dos, et Aurore en vient à maudire ce voyage qui devient un vrai calvaire. Elle comprend que ce séjour sonne le glas de leur histoire et décide du coup de reprendre l'avion plus tôt.
Mais voilà qu'au beau milieu de la lande, elle chute et se brise la cheville. Elle pousse un Wilfred totalement paniqué à aller chercher du secours, sauf que le temps passe et qu'il ne revient pas.
Retrouvée par hasard par un couple de randonneurs allemands, c'est à eux qu'Aurore doit sa survie. Revenue de ce voyage handicapée, elle décide de tourner définitivement le dos à cette histoire et ne veut plus entendre parler de Wilfred.
Très honnêtement, je ne peux que comprendre l'envie d'Aurore de tourner la page: leur histoire était franchement bancale et même un poil toxique! Sauf que, bien sûr, cela ne va pas se passer comme prévu, puisque malgré ses efforts le mystère Wilfred continue de la hanter.
Il a en effet disparu et à force même elle trouve cela inquiétant. N'ayant pas vraiment le choix, elle se retrouve à remonter sa piste, et ce qu'elle va découvrir va un peu la forcer à changer d'opinion sur son ancien compagnon.
Au fond, ce livre est construit un peu comme un jeu de miroirs. Nous n'avons que le point de vue d'Aurore, puisque c'est elle la narratrice. Du coup, comme elle, on se retrouve à détester Wilfred pour ses absences, ses silences, et son comportement égoïste.
Sauf que voilà, les apparences sont trompeuses, comme elle va l'apprendre à ses dépens. Wilfred n'est pas forcément le salaud qu'on pourrait croire, et plein de petites choses mises bout à bout vont forcer Aurore à enquêter sur la disparition inquiétante de Wilfred, mais aussi sur ce qu'il s'est passé sur la lande.
Aurore va aller de surprise en surprise, et ce jeu de piste pour retrouver Wilfred va lui permettre de grandir et même à la fin de s'en retrouver métamorphosée.
Car la jeune fille ne va pas bien: à son retour de la lande, elle se renferme sur elle-même, s'apitoie sur son sort, elle se montre désagréable et même méchante avec ses proches. Son handicap l'a considérablement aigrie, elle refuse de sortir, se sent la cible des regards, bref elle vit mal la situation, et même si je ne peux que la comprendre, pour autant je ne cautionne pas son comportement.
Aurore en veut à la terre entière à cause de ce qui s'est passé en Ecosse, de sa cheville brisée, et même je pense de son abandon par Wilfred. Sauf qu'elle a un peu tendance à oublier que ses proches et ses amis ne sont pas responsables de son malheur. Oui Aurore a souffert, oui elle est fragile, je comprends cette souffrance, mais au point de se venger sur les autres, je dis non.
Elle en vient à en vouloir aux gens de s'apitoyer sur leurs malheurs et de les lui raconter, alors qu'elle a tellement plus souffert qu'eux! Comment peuvent-ils comparer leurs petits maux à sa cheville irrémédiablement brisée?
C'est une chose que je ne supporte pas (mais n'ayant jamais été dans ce genre de situation, qui sait comment je réagirais moi aussi?): les gens qui s'imaginent que les souffrances des autres n'ont pas d'importance en regard des leurs. Cette Aurore-là, égoïste et renfermée, m'a profondément déplu. Le pire, c'est qu'elle en est consciente, mais qu'elle n'arrive pas se sortir de cette spirale infernale.
Notre héroïne passe donc par plusieurs stades et peu à peu elle va se reconstruire, s'ouvrir de nouveau aux autres et arrêter d'en vouloir à la terre entière. Elle va s'apercevoir qu'elle ne se définit pas que par son handicap, et que malgré celui-ci elle peut attirer l'attention des hommes et même retrouver une certaine indépendance, notamment dans l'eau. Mais le chemin est long, et pour pardonner il lui faudra faire face à de douloureux souvenirs.
Pour moi, le petit bémol de cette histoire c'est sa fin. Je l'ai trouvée un peu précipitée, et il est dommage qu'Aurore ne soit que passive. Je m'explique: elle apprend toute la vérité au sujet de Wilfred par l'intermédiaire d'un autre personnage, quand pour ma part, j'aurais préféré une conversation face à face.
Dommage également que le personnage du père ne soit pas plus étoffé, que sa déviance nous soit une fois encore raconté par un autre, j'aurais tant aimé que ce trait de caractère s'affiche au vu de tous!
Mais là encore, il s'agit d'apparences qu'il faut à tout prix sauvegarder, même si pour cela il faut sacrifier le bonheur des autres.
Autre bémol, le côté thriller, que j'ai eu du mal à ressentir. J'ai plus eu l'impression de lire une tranche de vie, l'histoire d'une jeune fille un peu perdue qui se reconstruit peu peu après avoir vécu un drame. L'action arrive tardivement et j'ai eu du mal à adhérer à l'idée de vengeance collective.
Mis à part ces deux petits points négatifs, La boiteuse d'est révélé être un roman assez addictif, je l'ai souvent reposé puisque je l'ai lu en plein pendant les fêtes, mais l'envie d'y revenir était souvent très forte elle aussi. L'auteur a su m'emmener dans son univers, j'ai passé un très bon moment et c'est tout ce que je demandais.
lecture agréable
Encore merci à Babelio et à leur Masse Critique pour m'avoir permis de découvrir ce livre!
Merci également aux Editions Gulf Stream pour cet envoi!
J'aimerais beaucoup le lire ! Je pense vraiment qu'il pourrait beaucoup me plaire :)
RépondreSupprimerJe pense aussi :)
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