mardi 28 avril 2015

Premier appel du paradis

Je l'avoue, une fois encore cet achat a été totalement superficiel: je trouvais cette couverture magnifique et très poétique, le résumé alléchant, et j'avais entendu parler de Mitch Albom via son roman Les cinq personnes que j'ai rencontrées là-haut, qui me tente assez mais que je n'ai pas (encore) lu.
Alors, le contenu est-il à la hauteur du contenant? Mystère! ^^

Le petit village de Coldwater, sur le lac Michigan, est le théâtre d’un véritable miracle. Un beau jour d’automne, le téléphone sonne chez plusieurs de ses habitants. Tous les appels proviennent de personnes décédées.
Au même moment, Sully Harding sort de prison. Lors de son séjour derrière les barreaux, sa femme est morte, et le voilà désormais père célibataire. À son retour, il découvre un village en proie à une grande fièvre religieuse. 
Quand son propre fils ne vit plus que dans l’espoir d’un appel de sa mère, il est déterminé à prouver qu’il s’agit en réalité d’une gigantesque supercherie. Mais est-ce bien le cas?

Si cette lecture n'a pas tout à fait correspondu à ce que j'en attendais, je n'en ai pas moins passé un  très bon moment. L'auteur a su m'accrocher, et je voulais à tout prix connaître la vérité: les habitants de Coldwater reçoivent-ils vraiment des appels de l’au-delà, ou bien ne s'agit-il que d'une vaste et cruelle plaisanterie?

J'avoue que je m'attendais à plus d'interaction entre les morts et les vivants. Ca parle Paradis, amour, pardon, religion, mais c'est à peu près tout: du coup, j'avoue avoir été un peu frustrée sur ce point.
Par contre, le côté enquête avec Sully m'a plu davantage, tout comme le côté voyeur et malsain que prennent les choses.
En effet, dès que la nouvelle des coups de fil est ébruitée, il y a un véritable effet boule de neige, et bientôt c'est un vrai ras-de-marée humain qui envahit Coldwater, petite ville jusque là on ne peut plus tranquille. Si au début tout le monde connaît tout le monde,  bientôt ce n'est plus le cas. 
Une fièvre religieuse s'empare de la ville, qui se retrouve envahie: caméras de télévision, croyants, non-croyants, manifestants, tous s'y donnent rendez-vous. Mais qui a raison? Est-ce une manifestation divine ou une supercherie?

Ce livre dénonce les dérives religieuses, ainsi que les extrémismes, montrant le danger aussi bien de la foi que de l'incroyance. Quand les gens commencent à se taper dessus parce que certains voient en Coldwater une ville sainte et d'autres un village en proie à une supercherie, nul doute qu'il faut commencer à s'inquiéter!

L'auteur montre également la voracité des journalistes, sans cesse à l'affût d'un scoop et prêts à tout pour détenir l'information la plus fraîche et la plus croustillante, quitte parfois à ne pas vérifier ses sources et à aller trop vite en besogne. 
La propagation se fait telle une traînée de poudre, et bien souvent sans se soucier des conséquences. Avec internet, tout va encore plus vite, l'information est vite consommée et tout aussi vite digérée pour bientôt laisser place à autre chose, ainsi que Coldwater l'apprendra à ses dépens. 

Mais les habitants de Coldwater ne sont pas tous innocents pour autant. En voulant diffuser la bonne parole, Katherine joue malgré elle le jeu des journalistes et se retrouve victime de la surmédiatisation: les gens prient sur sa pelouse et la prennent pour une sainte... Là encore, tout va trop vite, et les gens se montrent bien souvent trop crédules.
Les religieux ne sont pas en reste, et chacun (à part le pasteur Warren) y voit une occasion de remplir son église et de faire parler de sa religion. Bref, cette histoire fait tourner toutes les têtes...

Toutes, sauf celle de Sully, bien décidé à démontrer que tout ceci n'est qu'une vaste blague de mauvais goût. Lui qui n'a pas assisté au décès de sa femme Giselle car il était en prison, souffre de voir les gens manipulés. Car pour lui, impossible que les défunts appellent du Paradis, il s'agit forcément de quelqu'un œuvrant dans l'ombre.

Sully souffre de l'absence de Giselle, et je pense qu'au fond il aimerait lui aussi avoir de ses nouvelles et entendre sa voix une dernière fois, peut-être pour avoir enfin le droit de lui dire au revoir, puisqu'il n'a pas eu cette chance.
Son fils, Jules, croit dur comme fer que sa mère va lui téléphoner, et c'est cela qui fait souffrir Sully plus que le reste: que l'on puisse jouer avec les espoirs et les attentes d'un enfant, qui croit ce que disent les grands. 

Bref, Mitch Albom signe là un très joli roman qui ne m'a pas laissée insensible, ainsi qu'une critique assez aiguisée de notre monde et de ses dérives.
Et vous, comment réagiriez-vous si vous receviez vous aussi un coup de fil du Paradis?

lecture agréable

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8 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec toi, la couverture est splendide :) !!! Ton avis me donne envie... donc je le note dans ma WISH :) !!!

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  2. Je comprends pourquoi tu as craqué, la couverture est vraiment belle :)

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  3. Je l'avais lu à sa première sortie, et je me souviens d'avoir bien aimé ! Un auteur que je vais continuer à suivre :)

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    1. Un auteur à suivre oui, Les cinq personnes que j'ai rencontrées là-haut a l'air très sympa aussi :)

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  4. J'adore la couverture plus ajouté à cela ton avis, ça me donnerait bien envie de le lire !

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