mercredi 18 janvier 2017

La fille d'avant

Dès que j'ai vu ce roman sur NetGalley, j'ai été tentée. Il faut dire qu'avec un résumé pareil, il aurait été difficile de ne pas être tentée...

C’est sans doute la chance de sa vie: Jane va pouvoir emménager dans une maison ultra-moderne dessinée par un architecte énigmatique… avant de découvrir que la locataire précédente, Emma, a connu une fin aussi mystérieuse que prématurée. À mesure que les retournements de situation prennent le lecteur au dépourvu, le passé d’Emma et le présent de Jane se trouvent inextricablement liés dans ce récit hitchcockien, saisissant et envoûtant, qui nous emmène dans les recoins les plus obscurs de l’obsession.

Je tiens avant tout à remercier les Editions Mazarine et le réseau francophone NetGalley pour m'avoir permis de lire ce livre.
Dans ce récit à deux voix, nous suivons Emma, la locataire d'avant, et Jane, la locataire actuelle. Suite à un cambriolage, Emma souhaite changer de logement. Marquée par cette expérience traumatisante, elle refuse toutes les propositions de l'agent immobilier, sauf une, qui concerne le One Folgate Street. 

Cette maison, épurée à l'extrême, a été conçue par un architecte un peu particulier, adepte du minimalisme. Bien que froide, dépouillée et austère, cette maison plaît tout de suite à Emma et ce malgré le questionnaire assez particulier auquel elle doit se soumettre si elle souhaite avoir la chance d'y habiter.  
Si elle souhaite pouvoir emménager, il va en effet lui falloir accepter 200 règles, comme accepter de ne posséder que tant de vêtements, ne pas laisser traîner de linge sale par terre, ne pas ajouter d'étagères, ne pas poser de livres ou de photos sur celles existantes... Bref, il faut avoir un style de vie réglé au millimètre et Emma, pourtant bordélique, va accepter toutes les conditions sans rechigner.

Puis il y a Jane, dévastée depuis qu'elle a accouché d'un bébé mort-né. Elle souhaite recommencer une nouvelle vie, et le One Folgate Street lui paraît être le lieu idéal. Elle aussi accepte de se plier au "jeu" des 200 règles, sauf qu'elle apprend très vite qu'Emma a trouvé la mort dans la maison.
Dès lors, on va suivre la vie de ces deux femmes dans la maison, en alternant les chapitres entre passé et présent.

Honnêtement, cette lecture m'a glacé le sang. Je me suis sentie mal à l'aise du début à la fin et la maison n'y est pas pour rien: c'est presque un personnage à part entière, on sent qu'il y a un truc qui cloche, un truc malsain qui semble suinter des murs eux-mêmes. Ce style épuré m'a donné froid, j'avais beau "vivre" dans cette maison avec Jane ou Emma, je ne me sentais pas l'aise, comme si j'étais une parfaite étrangère. 

La maison change profondément ses locataires: tout y est ultra-connecté et automatisé, de la température de la douche (chaude comme vous l'aimez) à la luminosité, ou encore à l'accès restreint à vos recherches sur le net, il faut sans cesse répondre à des questionnaires pour voir si l'on est toujours psychologiquement adapté à cette demeure et si l'on réussit à évoluer positivement à son contact. Jane mincit, elle mange moins, se montre contrôle plus et devient ordonnée à l'extrême, j'ai eu l'impression que la maison la robotisait et la vampirisait.

Ajoutez à cela des parallèles très troublants entre la vie de nos deux héroïnes, et vous comprendrez que cette lecture m'a vraiment mise mal à l'aise. Toutes les deux en viennent à faire les mêmes choix de vie, la correspondance entre leurs goûts et leur ressemblance physique sont loin d'être un hasard, et ça fout les chocottes!
La palme de la bizarrerie revient à Edward, le concepteur de la maison. Il a une liaison avec les deux locataires, et là encore le parallèle entre les mots qu'il leur dit, ses cadeaux, son attitude à leur égard est on ne peut plus troublante. Je vous le dit franchement, je n'aimerais pas croiser ce type dans une rue sombre!

Plus on avance dans le récit et plus on sent que quelque chose va se passer. On devine que Jane est en danger, mais sans vraiment savoir d'où vient la menace: de la maison elle-même ou de son propriétaire, aussi énigmatique que dérangé?
La sensation d'angoisse monte crescendo, et je vous l'avoue, j'ai eu peur: de cette maison, de l'atmosphère malsaine qui s'en dégage, d'Edward et même de Jane.
Car les personnages sont tous des monstres, il ne faut pas s'y tromper: Edward est un pervers qui veut tout contrôler, Emma une garce égocentrique, et Jane a à la fin un comportement qui m'a passablement écœurée.

Et pourtant, paradoxalement j'ai adoré ce roman que je trouve très réussi. Je l'ai dévoré en à peine 2 jours, j'ai tourné les pages avec frénésie, pressée d'en savoir toujours plus et surtout de connaître enfin la vérité.
Et j'avoue que la surprise a été en demi-teinte, mais c'est entièrement ma faute. Chose à ne pas faire, j'ai lu la toute première chronique sur ce livre car je voulais savoir si j'étais la seule à avoir la trouille d'une maison (!) et je me suis bêtement fait spoiler la fin. 
Certes, à première vue, pas de grande révélation dans cet avis, mais juste un petit détail qui vous reste en tête et vous fait comprendre plus vite que prévu.

Il n'en reste pas moins que j'ai adoré cette lecture, glaçante à souhait. Vous ne verrez plus les maisons d'architecte du même œil!

coup de cœur!

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8 commentaires:

  1. Quel avis ! Tu donnes envie d'en savoir plus :)

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    1. Merci! :) J'ai vraiment adoré et j'ai très envie de donner envie à d'autres personnes de le lire ^^

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  2. Woah ! Cela fait le deuxième avis très positif que je vois et je n'ai envie que d'une chose : lire cette histoire ! Rien que ta chronique fait limite peur :o :D

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    1. Oh pas tant que ça quand même? Mais j'avoue, j'ai adoré, et j'espère que tu te lanceras car ce roman est juste excellent! :)

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  3. Une histoire à part, c'est sûr !
    Pour la fin, je m'attendais à un peu plus mais c'est tout de même un très bon roman.

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  4. J'aurais voulu que ça me glace le sang comme toi, mais même si j'ai trouvé le truc plutôt bien fait, je n'ai pas ressenti grand chose malheureusement :/
    Je me permets de faire un lien vers ton billet enthousiaste à la fin du mien pour offrir un autre point de vue que le mien :)
    Au plaisir de te lire,
    Cajou

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    1. C'est dommage que ça ne l'ait pas fait plus que ça pour toi! Mais je peux comprendre, ça arrive, heureusement que parfois nos avis divergent! ^^
      J'ai vu ta chronique et le lien, merci beaucoup :)
      A bientôt

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