vendredi 13 janvier 2017

La maîtresse de guerre

J'ai longtemps hésité à me procurer ce livre: je le voyais à chaque passage en librairie, je le prenais, le reposais... Sachant qu'en plus je trouve la couverture franchement bof, pour le coup j'étais vraiment indécise. Je me suis finalement laissée tenter, du coup la question est: ai-je finalement regretté ce choix ou pas?

À sa naissance, tout le village du Nordland était en deuil : l'enfant unique d'Horn, le maître d'armes, était une fille.
Vingt ans plus tard, Kaelyn n'aspire qu'à marcher sur les traces de son père et devenir Maîtresse de guerre, la plus haute des distinctions. Armée de son courage, de son talent et de quelques rudiments d'escrime, elle prend la route du lointain sultanat d'Azman, terre barbare en proie aux cannibales. Mais ce n'est pas sur le champ de bataille que la belle et sensuelle Kaelyn va mener son combat, car de nombreux défis l'attendent avant qu'elle puisse se prétendre digne de porter l'épée...

C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé la plume de Gabriel Katz. De lui, je n'ai pourtant lu que le premier tome du Puits des mémoires, mais j'en garde un très bon souvenir, entre personnages attachants, scènes de bataille et humour.
Certains ont dit que ce n'était pas son meilleur roman, pour ma part je connais encore assez mal l’œuvre de cet auteur, donc je m'abstiendrai de juger. Par contre, oui je l'avoue, il y a des petites choses qui m'ont chiffonnée.  

Nous suivons donc la jolie Kaelyn, fille du maître d'armes qui rêve de reprendre le flambeau paternel. Mais, dans ce monde d'hommes, on lui fait clairement comprendre qu'elle n'est pas à sa place.
Kaelyn s'engage donc dans l'armée des Libérateurs afin de combattre le sultanat d'Azman, terre soit-disant barbare et cannibale. Quelle n'est pas sa surprise en découvrant un pays totalement différent! C'est au détour d'une bataille qu'elle va rencontrer Hadrian, le Maître de guerre du sultanat, un homme taciturne qui, contre toute attente, va accepter de la prendre comme apprentie...

Ce roman nous raconte donc l'histoire d'une jeune femme qui rêve de s'émanciper et de vivre selon les préceptes qu'elle s'est choisis. Seulement voilà, dans ce monde d'hommes, aucune femme n'est jamais devenue Maîtresse de guerre. Les femmes ont plutôt leur place auprès de leurs enfants et de leur maris, donc autant dire que la volonté de Kaelyn de briller sur les champs de bataille est plutôt mal perçue

La rencontre avec Hadrian va tout changer. Cet homme, bien qu'étranger, fait pourtant partie des puissants: c'est le Maître de guerre d'Azman, et de plus il a épousé la propre nièce du sultan. Autant dire qu'il s'est fait une jolie place au soleil!  
Bon, par contre, si vous soulez savoir comment le bonhomme est arrivé au sommet, n'espérez pas trop car vous n'en saurez rien. Pour ma part, j'ai trouvé ça dommage. Je veux bien qu'ici il soit question du cheminement de Kaelyn, mais en savoir plus sur Hadrian aurait été un petit plus auquel je n'aurais pas dit non.

Nous sommes donc plongés dans la guerre qui oppose l'armée rouge au sultanat. Il y a des complots, des meurtres, le récit prend parfois une tournure assez politique qui ne m'a pas déplu (alors qu'en général je suis plutôt allergique  tout ce qui touche de près ou de loin à ce sujet). Et la reine en ce qui concerne les ragots et les trahisons, c'est Fenia, l'épouse d'Hadrian. C'est une vraie vipère, froide, insidieuse et hargneuse, bref une vraie méchante bien réussie que j'ai adoré détester!

De ce fait, je m’aperçois qu'à part Fenia, Hadrian et Kaelyn, je n'ai quasiment retenu le nom d'aucun autre personnage. Il y a bien la vieille servante qui prend Kaelyn sous son aile et le soldat un peu brute qui se fait passer pour le mari de cette dernière, mais à part eux je n'ai pas retenu grand chose... Il faut dire aussi que notre couple de héros a un peu tendance à éclipser ceux qui les entourent! Ce sont deux forts caractères et il n'est pas rare qu'entre eux ça fasse des étincelles: difficile donc de se distinguer!

On en arrive donc au plus gros point noir de l'histoire pour moi: la romance. Je ne pense pas que jeter Kaelyn et Hadrian dans les bras l'un de l'autre ait été utile. Cela n'apporte pas grand chose à l'histoire, sauf si l'on considère que cela attise la jalousie de Fenia et marque le début des ennuis de notre duo.
Mais, dans un pays où l'homme a le droit d'avoir une épouse et plusieurs concubines, j'ai du mal à comprendre la colère de Fenia. Sans doute espérait-elle rester la seule et unique femme dans le cœur et le lit d'Hadrian...

Mais là n'est pas le sujet, pour moi cette romance n'avait pas grand chose à faire là. Kaelyn souhaite prouver à tout le monde qu'elle est digne de porter les armes, ok. Elle a une liaison avec Hadrian, ok. Du coup, j'ai l'impression que s'il n'y avait pas coucherie, Kaelyn ne serait pas initiée à l'art de la guerre. 
Et je trouve que cela donne un autre sens à cette phrase du résumé de quatrième: "Mais ce n'est pas sur le champ de bataille que la belle et sensuelle Kaelyn va mener son combat". Genre, Kaelyn a besoin d'user de ses charmes pour arriver à ses fins. Encore une femme qui use de ses atouts, comme si elle n'avait rien d'autre pour prouver sa valeur. Et je trouve ça dommage et cliché.
Je ne sais pas si c'est là l'idée qu'avait l'auteur en faisant intervenir cette romance, mais clairement j'ai levé les yeux au ciel en comprenant que Kaelyn et Hadrian étaient amants.

Il n'en reste pas moins que La maîtresse de guerre est un livre de fantasy très sympathique, avec un vrai souffle épique, de belles batailles bien écrites, et une sacrée dose d'humour. Il va donc sans dire que c'est avec plaisir que je vais continuer à explorer l’œuvre de M. Katz, d'autant qu'Aeternia ainsi que la suite du Puits des mémoires m'attendent d'ores et déjà dans ma PAL.
 
lecture très agréable

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2 commentaires:

  1. Je ne connais pas du tout ce livre de l'auteur mais il pourrait me plaire d'après ce que tu en dis alors je le note. Merci :)

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